SEYCHELLES - AFP
Le chef de l’Etat sortant, James Michel, a été réélu dimanche président de l’archipel des Seychelles avec 53,7% des suffrages contre 45,7% pour le leader de l’opposition, Wavel Ramkalawan, a annoncé le délégué de la Commission électorale Hendrick Gappy.
Le candidat "indépendant", Philippe Boulle, n’a récolté que 0,56% des voix, a précisé Hendrick Gappy.
« C’est un grand moment pour moi et un grand moment pour les Seychellois. Je serais le président de tous les Seychellois sans discrimination », a déclaré James Michel à l’annonce de sa réélection pour cinq ans.
M. Ramkalawan, qui pariait sur l’usure du parti au pouvoir, le Front progressiste populaire des Seychelles (FPPS), accusé de corruption et de clientélisme, a fait part de son côté de « sa déception », ajoutant qu’il ne contesterait pas les résultats. « Il n’y a pas eu d’irrégularités en soi. C’est l’argent qu’ils ont mis dans la campagne électorale qui leur a permis d’acheter de nouveau la victoire », a-t-il cependant ajouté. M. Ramkalawan, en progression constante, avait obtenu moins de 20% des voix en 1998, puis 45% en 2001.
En raison de l’éparpillement dans l’océan Indien des 115 îles formant l’archipel des Seychelles, le scrutin a duré trois jours, mais l’écrasante majorité des quelque 64.000 électeurs, habitant les trois îles les plus peuplées - Mahé, Praslin, La Digue -, a voté dimanche, dans le calme.
30.119 voix sont allées au président sortant, 25.726 à Wavel Ramkalawan et 314 à Philippe Boulle. Si aucun candidat n’avait recueilli plus de 50% des suffrages, un second tour était programmé.
Vice-président jusqu’en 2004, James Michel a accédé à la magistrature suprême lorsque France-Albert René a démissionné de son poste. M. René, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1977, un an après l’indépendance obtenue de la Grande-Bretagne, avait jusqu’alors été constamment réélu.
Dimanche, le premier président des Seychelles, James Mancham, renversé en 1977 par M. René, avait quitté l’archipel en affirmant craindre pour sa vie et une nouvelle intervention militaire en cas de défaite du président sortant.
Le président élu doit être investi mardi.
La victoire de James Michel va permettre le maintien au pouvoir du FPPS aux affaires depuis 29 ans malgré un appel à un changement radical de la part de l’opposition.
Le pays est l’un des plus riches d’Afrique avec un PIB de 8.190 dollars par an par habitant et une économie reposant sur le tourisme de luxe et la pêche. L’éducation et la santé sont gratuites pour les habitants, moins de 100.000.
Michel a promis de continuer la politique socialiste-libérale de son prédécesseur, un mélange d’Etat-Providence et de libéralisation graduelle de l’économie, tout en s’opposant fermement aux plans de dévaluation de la roupie seycheylloise.
