email

Vol des soldats français : "inadmissible, grave, inacceptable" (état-major)

PARIS, 20 sept (AFP) - 18h26 - Le vol commis par douze militaires français en Côte d’Ivoire, est un acte "inadmissible, grave et inacceptable", a jugé lundi le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Gérard Dubois.

"C’est inadmissible, grave et inacceptable", a indiqué à l’AFP le colonel Dubois, rappelant que 30.000 soldats français se sont jusqu’à présent relayés dans le cadre de l’opération Licorne en Côte d’Ivoire.

Ce vol a été découvert par leur hiérarchie et les douze hommes étaient lundi en cours de rapatriement vers la France où "ils seront mis à la disposition de la justice française", selon lui.

Ces militaires, stationnés à Man, à 570 km à l’ouest d’Abidjan, sont soupçonnés d’avoir dérobé vendredi 65 millions de francs CFA (100.000 euros) dans une succursale de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’ouest (BCEAO).

Ce vol est le deuxième perpétré par des soldats français dans l’opération Licorne. Quatre militaires français avaient profité du pillage par les rebelles de la BCEAO de Bouaké en septembre 2004 pour dérober 38 millions de francs CFA (57.000 euros) alors qu’ils en gardaient les locaux.

Dans le même chapitre :

Douze militaires français arrêtés pour le vol de 100.000 euros à la BCEAO de Man

ABIDJAN, 20 sept (AFP) - 15h49 - Douze militaires français ont été arrêtés pour le vol vendredi de 65 millions de francs CFA (100.000 euros) dans une succursale de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’ouest (BCEAO) à Man (à l’ouest d’Abidjan), a annoncé lundi à Abidjan le porte-parole de Licorne, l’opération militaire française en Côte d’Ivoire.

Ces militaires, stationnés dans cette ville à 570 (bien 570) km à l’ouest d’Abidjan, étaient "en charge de la garde de cette succursale" située dans la zone de l’ex-rébellion qui contrôle le nord du pays, a indiqué le colonel Henry Aussavy.

"Ils ont profité de leur stationnement dans une succursale de la BCEAO de Man pour dérober cette somme", a ajouté le porte-parole, précisant que ces militaires avaient été rapatriés en France lundi par avion "pour être remis entre les mains de la justice française".

Ces militaires, qui devaient être relevés début octobre, comme le reste du contingent, ont été "pris grâce au dispositif de vigilance et de contrôle mis en place par le commandement de Licorne", a dit le colonel Aussavy.

"En parallèle de l’enquête judiciaire, des mesures disciplinaires ont été prises et une enquête de commandement a été ordonnée", a-t-il ajouté.

La BCEAO de Man faisait l’objet d’une surveillance stricte de la part des militaires de Licorne après les vols perpétrés dans les succursales de Bouaké (centre) et de Korhogo (nord) en septembre 2003 et en août 2004.

Ces deux agences avaient été pillées par des ex-rebelles qui avaient emporté à Bouaké environ 20 milliards de francs CFA (près de 30,45 millions d’euros), tandis que celle de Korhogo avait été dévalisée sans que le montant dérobé soit connu, selon des sources bancaires.

Quatre militaires français avaient profité du pillage de la BCEAO de Bouaké pour dérober 38 millions de francs CFA (57.000 euros) alors qu’ils en gardaient les locaux.

L’un deux, selon le tribunal français aux armées, avait pénétré dans la banque, alors qu’il n’aurait pas dû le faire, et s’était emparé d’un sac contenant de l’argent qu’il a partagé avec trois autres, dont deux étaient des tireurs d’élite postés sur le toit de la banque.

De retour à Abidjan, ils avaient chargé un employé civil ivoirien du camp militaire français du 43e bataillon d’infanterie de marine (BIMa), d’échanger ces francs CFA, inutilisables en France, contre des diamants.

Un contingent de 4.000 soldats français est stationné en Côte d’Ivoire dans la cadre du maintien de la paix dans ce pays, coupé en deux par une rébellion armée déclenchée le 19 septembre 2002.

Ce contingent appuie 6.300 Casques bleus de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Ces deux forces servent de tampon entre les troupes gouvernementales et les ex-rebelles. Elles sont aussi stationnées dans les grandes villes du pays et effectuent des patrouilles parfois communes.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.