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Mokélémbémbé

Le tribalisme décomplexé de Léonidas Carel Mottom Mamoni

Léonidas Mottom ou Léonidas Carel Mottom Mamoni est un animal politique congolais né le 20 mars 1982 à Brazzaville. Il fut ministre de la Culture et des Arts de 2016 à 2017. Il vient d’écrire le précis du parfait « tribalo-centriste » décomplexé.

Dans une vidéo virale, vénéneuse, venimeuse, visible sur les réseaux sociaux ce jeudi 30 juin 2022, notre bête politique, Mottom, s’est livré avec brio à un exercice dans lequel il semble exceller depuis son entrée en politique : le simplisme.
Vous comprenez pourquoi nous le traitons de « bête politique » (Faire de la politique bête, voire bébête) « Bo niama ! »

Devant un parterre de Sangha-sangha (habitants de Ouesso), Léonidas Mottom Manoni, devenu fou comme Mokilimbémbé, a manipulé les notions de l’appartenance territoriale et du droit du sol sur le mode :« notre terre est sacrée, chacun chez soi et les cochons seront bien gardés. »

La saine colère territorialiste du jeune loup d’ethnie Bakwélé a été légitimement déclenchée par des candidats-squatteurs Bembé du Niari qui ont eu l’outrecuidance de venir briguer la députation dans la Sangha, alors que là-bas, ce n’est pas chez eux.

Indigné par cette intrusion ex abrupto d’étrangers venus du Niboland, Mottom a tenu à rappeler que les 9 circonscriptions de la Sangha reviennent Ipso Facto au PCT car cette région est, naturellement, le fief de Sassou, fieffé Empereur du Mbochiland.
Le septentrion, aux confins du Cameroun et de la RCA, est un chemin sans avenir pour les métèques dans le genre Nibo-exogène.

A en croire Mottom, en fait la Sangha, est un « no man’s land sudiste ».

Doutant du principe de la réciprocité, Mottom a pris la raison à témoin : « Vous, habitants de notre région, auriez-vous eu le culot d’aller vous présenter à Dolisie ou à Mouyondzi ? » a demande notre indigène - « Non », a répondu en chœur l’assistance, en liesse, composée de Ndjem, Maka, Pahouins, Bakwélé et autres Pygmées. « Alors pour quelles raisons ces gens prennent-ils notre région pour une auberge espagnole ? » a postillonné à peu de choses près Léonidas Carel Mottom Mamoni, les yeux injectés de sang.

JURISPRUDENCE YOKA

Sans blague. Mais quelle mouche a piqué des ressortissants du Grand Niari pour penser venir braconner dans la forêt électorale de la région de Ouesso, chasse gardée du PCT ? De la pure provocation !

Ces candidats Bembé se sont sans doute fondés sur la « jurisprudence Aimé Emmanuel Yoka », notabilité Mbochi qui s’était fait élire à Vindza, fief lari de Ntoumi dans la très intégriste région du Pool.

Croyant que le Congo était « un et indivisible » nos amis Nibolek de l’UPADS (les naïfs ) sont au bout du compte perçus comme des indésirables. Car le Congo est un Etat fédéral qui ne dit pas son nom et, Emmanuel Yoka n’est pas un citoyen comme les autres : il est Mbochi et oncle maternel de Sassou-Nguesso. Il fait partie de ces gens qui, selon, Stendhal, « peuvent tout se permettre, car tout leur est permis et rien ne peut leur être refusé. » Yoka fit mordre la poussière à Ntoumi et Matsima, deux natifs du coin. On aura tout vu. C’est comme si Bernard Kolélas ne faisait qu’une bouchée de la 2ème circonscription d’Edou-Penda dans la banlieue d’Oyo en mbochiland. De nos jours Christel Sassou peut être élu à Ngoudia-Nza dans le district de Loumo. Le ciel ne tombera pas. Du jamais vu ? On n’a pas encore tout vu.

TRIBALISME ORDINAIRE

« Léonidas Carel Mottom Mamoni est allé trop loin, il va se faire remonter les brettelles par le PCT » a commenté un opposant Congolais de la diaspora dont on tait le nom. Le verbe ironique, cet Opposant voulait sans doute rire puisque c’est dans l’air du temps d’afficher désormais un tribalisme décomplexé. C’est Sassou lui-même qui a donné le ton en attribuant tous les postes-clef de la République à ses neveux, fils, beaux-fils Mbochi, copains, coquins, compères. Récemment encore, un très zélé serviteur du régime, Jean-Brunot Itoua, a encensé le continuum de la dictature de Sassou dans une réunion du Parti Congolais du Travail en martelant que la tâche n’étant pas encore achevée, le PCT n’allait pas quitter le Pouvoir. « Nous y sommes, nous y restons. » Ad vitam Aeternam. Ensuite sous une salve d’applaudissements, les militants PCT se sont mis à chanter avec ivresse un refrain sur l’air du couplet français des chevaliers de la Table-Ronde. On a échappé aux vieux couplets du groupe Kaké du MPR « Lokuta monéné » que les fanatiques et la machine de propagande du PCT ont repris à leur compte. Le vieux léopard, Mobutu Sésé Séko, Kuku Mbenzo Wa Zabanga, reste une source d’inspiration intarissable, rive droite. Rien d’étonnant à ça puisque les dictatures du monde entier sont toutes solidaires et se miment mutuellement.

MOTTOM N’A RIEN INVENTE

A la décharge de Léonidas Carel Mottom Mamoni, on peut dire que dans la Région des Trois Palmiers, fief de l’UPADS, on ne dénombre pas que des enfants de chœur imbus du saint évangile de l’unité nationale. Des féodaux de la trempe de Pierre Mabiala, Thierry Moungalla, Claudine Munari, y on instauré le fait du Prince de la candidature unique à la députation. Et même Anatole Collinet Makosso, Premier Ministre de son état, y est allé de sa franc-maçonnerie à Loandjili dans le Département du Kouilou, en exigeant au passage qu’un candidat indépendant, Mabio Mavoungou, soit invalidé. Coq dans un poulailler Makosso va chanter tout seul à la députation et se taper toutes les poules en bon mâle de la basse-cour.

Non Léonidas Carel Mottom Mamoni n’est pas la seule brebis galeuse de l’ethnocentrisme glauque Made in Oyo. Chez les Frolibaba des Plateaux, c’est pareil. Les Batéké ont tout verrouillé avec un népotisme également décomplexé. Vous imaginez Florent Ntsiba laisser à des mécréants le culot de se présenter à la députation à Lékana ? Il les couvrira d’insultes dans l’idiome local.

QUID MOTTOM ?

Pour ceux qui ne connaissent pas les dessous des cartes, Léonidas Mottom, ancien ministre de la culture du Congo. est un excellent danseur de ndombolo, danse des fesses. Il est très porté sur le sexe. Une sextape où il est activement en scène a fait un tabac sur la toile. Il est polyglotte (bakwélé, il cause lari sans accent, une langue du Sud). Enfin il aurait sacrifié sur l’autel de la franc-maçonnerie noire congolaise et syncrétique son conseiller en communication, bakwélé comme lui, le comédien Bienvenu Mépépé-Sidobé alias Cœur à Cœur, mort dans un accident de la route où lui-même Mottom, 40 ans aujourd’hui, les côtes et le fémur brisés, avait failli perdre la vie.

Lambert EKIRANGANDZO

Bienvenu Mépépé-Sidobé dit « Cœur à cœur » est décédé lundi 28 novembre 2016 à Paris à l’âge de 48 ans suite à un accident de la route survenu il y a plus d’une semaine sur la nationale 2 au Congo. Enseignant, comédien, directeur de la coopération et de la communication au ministère de la Culture, Léonidas Mottom, il était considéré comme le meilleur de sa génération. (Zenga Mambu )

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