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Au bon marché

Les prix des produits alimentaires s’envolent, Sassou, Ngobo, et Nsilou détournent le regard

Les prix des produits alimentaires enfoncent plafond sur plafond. La détresse des populations du Congo-Brazzaville est infinie face à la baisse de leur pouvoir d’achat, un Conseil des ministres présidé par Sassou Nguesso et Anatole Collinet Makosso en présence de Paul-Valentin Ngobo, discret Ministre de l’Agriculture passé par Montpellier et Claude Alphonse Nsilou, « Tata yombo », consacré à la cherté de la vie, un compte-rendu lu par Thierry Moungala, fort en thèmes, amateur de bons petits mots et des harangues. Puis plus rien. Jusqu’au suivant.

Comme les vaches, impavides, regardent passer les trains, Sassou, Makosso, Andely, Ngatsé, Ebouka-Babackas, Ngobo et Nsilou passent leur temps à regarder leurs montres Ro-lex et à constater que le temps file trop vite et avec lui la flambée des prix.

SILENCE : LA TROIKA TRAVAILLE POUR VOUS

Les populations du Congo-Brazzaville écrasées par la hausse des prix des produits alimentaires et qui ne savent pas où donner de la tête ni à quel saint se vouer, connaissent malheureusement ce cycle infructueux et désespérant depuis l’éclatement de la crise sanitaire et le déclenchement par Vladimir Poutine le 24 février 2022 de la guerre Russie-Ukraine. Aucune mesure concrète n’est sortie de ces cénacles au grand dam des ménages de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi, Loudima, Owando et Ouesso.

Le pouvoir d’achat des populations du Congo-Brazzaville est soumis à rude épreuve. Les décisions à prendre d’urgence sont renvoyées sine die. Le dernier Conseil des ministres du Lundi 23 mai 2022 en est la preuve éclatante.

Les membres du Conseil ont suivi une nouvelle communication sur le plan de résilience, dont le principe avait été retenu lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le 6 avril 2022, communication développée par M. Alphonse Claude N’Silou, ministre d’Etat, ministre du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation.

CHANGER LES CHOSES POUR QU’ELLES NE CHANGENT PAS

Il en ressort que le gouvernement, pleinement conscient des dangers liés à la flambée des prix, a fait le constat de la nécessité de renforcer la production nationale en matière alimentaire. En effet, les produits importés pourraient nous manquer compte tenu de leur cherté du fait de la crise mondiale notamment due aux événements qui se déroulent en Ukraine ou du fait que les pays exportateurs décident de les conserver pour constituer des stocks de sécurité.

Cette situation appelle donc à une mobilisation du peuple congolais, afin qu’il se consacre davantage à l’augmentation significative de l’offre nationale, sous peine d’une crise alimentaire interne. Dans le cadre du Plan de résilience en cours de finalisation, le Conseil des ministres annonce donc que le temps est venu de soutenir encore davantage la production locale.

PLAN DE RESILIENCE OU DE RESIGNATION ?

Ainsi, l’Etat est appelé à organiser cette mobilisation. Dans cette optique, les grandes lignes du Plan de résilience sont les suivantes :

· Promouvoir une politique de substitution aux importations en encourageant le développement de la production locale pour les produits de base (huile végétale, farine, volaille, viandes bovine et porcine, développement des intrants agricoles, etc.)

· Faciliter le transport des produits agricoles depuis leur bassin de production vers les centres de consommation, grâce à la réhabilitation des voies de transport routier, du ferroviaire via le CFCO, ainsi qu’une facilitation du transport fluvial ;

· Fixer par voie réglementaire une liste des produits alimentaires et agricoles essentiels, qui devront faire l’objet du soutien de l’Etat ;

· Mobiliser les banques locales, qui seront appelées à échanger avec le gouvernement lors d’une table-ronde dédiée, afin de mettre en place un système de facilitation et d’octroi de crédits bonifiés aux producteurs, avec l’aide et le soutien de l’Etat ;

· Mettre en place dans les meilleurs délais un guichet en faveur des producteurs agricoles concernés, afin de les identifier et de faciliter leur soutien ;

· Appliquer avec énergie et pragmatisme toutes les mesures administratives, fiscales et parafiscales existantes, afin de faciliter la politique nationale de dynamisation de l’offre alimentaire et agricole nationale.

AVANCER A RECULONS

Pour répondre à ces besoins non prévus lors de l’adoption de la loi de finances initiale, le Conseil des ministres a décidé du principe de la présentation, dans les meilleurs délais, d’une loi de finances rectificative afin de prendre en compte la nécessité de mobiliser les ressources financières additionnelles nécessaires à la réussite du plan de résilience (Les dépêches de Brazzaville, 24 mai 2022). C’est ce qu’on appelle « enfoncer les portes ouvertes ». Au Congo-Brazzaville, en vue de faire face à la flambée des prix des biens agricoles, le plan de résilience échafaudé par Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso, Rigobert Roger Andely, Ludovic Ngatsé, Ingrid Ghislaine Olga Ebouka Babackas, Paul-Valentin Ngobo et Claude Alphonse Nsilou est toujours en cours de finalisation. Jusqu’à quand ?

Les Conseils des ministres se font et se suivent et pour mettre en place des commissions qui choisissent les différents membres chargés de faire des propositions qui vont être soumises à l’arbitrage du gouvernement qui en discutera avec le collège des commerçants avant l’annonce officielle par le ministre Claude Alphonse Nsilou après une concertation avec Paul-Valentin Ngobo.

COMITES THEODULE

Ouf ! Des rendez-vous à n’en plus finir. Pendant que les populations du Congo-Brazzaville croulent sous les hausses des prix, Sassou, Makosso, Andely, Ebouka Babackas, Ngobo et Nsilou créent des comités Théodule. Cela signifie promettre de faire quelque chose ou faire semblant de faire quelque chose et en réalité ne rien faire du tout. Lorsqu’on veut enterrer un problème, on crée une commission. C’est donner l’illusion d’agir. Le triumvirat Sassou-Ngobo-Nsilou donne l’impression d’un gars qui tape sur tous les boutons d’une machine qu’il n’arrive pas à faire redémarrer alors qu’il a pour mission de permettre au Congo-Brazzaville de redynamiser l’agriculture vivrière, de mettre en place un secteur agricole capable de lutter contre l’importation des denrées alimentaires, de lutter contre la pauvreté en milieu paysan et devenir exportateur des produits nationaux vers d’autres horizons.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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