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Accusations contre le colonel Touanga et droit de réponse de celui-ci.

Nous avons été les premiers à publier la déclaration du Colonel Touanga " DECLARATION DU COLLECTIF DES PARENTS ET AMIS SUITE A L’ INTERVENTION DU GOUVERNEMENT CONGOLAIS A PROPOS DES DISPARUS DU BEACH.". Dans son N°2 le journal EPANZA MAKITA a publié l’extrait d’une lettre d’un ancien prisonnier politique qui affirme avoir été la victime du colonel Touanga.

En pleine période de négationnisme en ce qui concerne l’affaire du Beach, et de fabrication de preuves pour démontrer que l’affaire n’a jamais existé, s’agit-il là d’une manœuvre du pouvoir pour discréditer l’action de cet homme frappé par la mort d’un enfant dans le cadre des disparus du Beach, ou d’un vrai témoignage ? Nous ne pouvons en aucun cas trancher, l’honnêteté éditoriale qui est la notre nous force cependant à vous donner ici le texte intégral paru dans le journal. Nous nous étonnons de la précision des détails donnés dans la première partie de cette lettre et qui en toute logique n’auraient dû être connus que des tortionnaires présents lors des faits, et certainement pas d’un homme incarcéré durant cette période.

Ci-dessous l’intégrale de l’article et le dessin qui l’accompagne :

Un ancien prisonnier politique de 1965, dénonce le colonel Touanga

Un prisonnier s’est indigné du fait que sa lettre envoyée à notre rédaction n’a pas été publiée intégralement. La classant dans le cadre d’un Publi Info, nous publions cette lettre que l’auteur réclame sans cesse.
En effet, notre correspondant avait répondu à Me Malonga qui dit-on au cours d’une interview avait félicité le Colonel Touanga que notre correspondant ne ménage pas. Car selon lui, il garde des mauvais souvenirs des agissements de monsieur Touanga, qui s’était illustré au temps de la JMNR, en 1965, au foyer des jeunes. Dans cette lettre notre correspondant a exigé la publication de la partie ne concernant que monsieur Touanga Marcel.

...Le Colonel Touanga, cité par Maître Malonga comme exemplaire, a fait pourtant partie des militants de la JMNR qui ont fait la terreur, dans la torture, assassinats, arrestations arbitraires au foyer des jeunes, au Centre culturel Français dans les locaux de l’actuel ministère de l’Administration du Territoire.

En 1965, la bande à Touanga et Nkaba-Nduri (JMNR) est partie à la Maison d’Arrêt de Brazzaville, où j’étais incarcéré, chercher le capitaine Bikoumou, arrêté arbitrairement. Pour finir avec lui, ils lui ont enfoncé un clou sur la tête à l’aide d’un marteau. Avec son groupe, Touanga a arrêté la Mère du premier Président du Congo l’Abbé Fulbert Youlou, à Madibou, le 16 juin de la même année. La vieille maman fut torturée, humiliée jusqu’à sa nudité en lui obligeant de "faire bisou" sur la photo de son fils, le Président Youlou. Ensuite, le Colonel Touanga demanda à cette pauvre maman si elle prenait du Whisky. "Je ne bois jamais de l’alcool, mais seulement de la limonade rouge", dit-elle. Mais contrairement au Whisky que croyait la maman, Il s’agissait plutôt du fameux Whisky de la JMNR qui obligeait aux prisonniers de piquer le doigt (Index) par terre et de tourner en rond. Et, au bout d’un moment, envahi par le vertige, le prisonnier finit par perdre l’équilibre comme un ivrogne. C’est le "Whisky !". C’était une forme de torture spéciale JMNR. Aussi, la maman était-elle demandée de s’accoupler avec Marcel Ibaliko, l’oncle du Président de l’Assemblée du régime Youlou,

Marcel Touanga est parti à Moutampa, Hombé et à Loukami, arrêter des pauvres villageois (piroguiers) exerçant sur e fleuve pour avoir laissé traverser le Président Fulbert Youlou, évadé de la Villa Tchad où il était détenu par le régime Massamba Débat, Lissouba. Ces piroguiers étaient tués et brûlés sans autre forme de procès. Ce même Touanga, avec son ami du quartier ont dénoncé la cachette du grand chanteur Francklin Boukaka, livré et exécuté au "petit matin" à Makaba-Ndilu sur la route du nord. En guise de récompense à un bon révolutionnaire pour avoir livré Francklin Boukaka, le Président Marien Ngouabi lui avait accordé une bourse pour un pays de l’est. Dans la même optique, il fut nommé à l’Ambassade du Congo au Cuba... Quand Pascal Lissouba dirige le pays, après la conférence nationaIe, le Colonel Touanga change de camp et devient lissoubiste. Il prend en charge le bataillon de la milice "Cocoye" qui s’est illustrée par des exactions vis-à-vis des populations. Les congolais se remémorent les tristes faits enregistrés à la Cité des 17 ou étaient responsables ses
"Cocoyes". Il a été même chargé de l’établissement des fameuses cartes nationales d’identité infalsifiables, à l’époque de Lissouba.

Le Colonel Touanga, oubliant le passé, n’a attendu que la disparition de son fils (Que son Ame repose en paix) pour devenir aussi exemplaire, comme le prétend dire Maître Malonga ?

Ce que ce dernier n’a pas pu suggérer c’est le nombre d’orphelins laissés par les victimes de ce Colonel et compagnie. Le Colonel Touanga que Maître Malonga g1orifie aujourd’hui a demandé de l’aide financière à son ami et frère, Directeur du Cabinet d’un Ministre au Congo. On sait que le billet d’avion, qui lui a permis d’aller en France pour prétendre réclamer ses droits a été acheté par Oba Apounou, ancien secrétaire général de l’UJSC1 actuel vice-président de 1’assemblée Nationale. Mais, bien avant son départ pour la France, le Colonel Touanga était chez le "Chypriote", lui priant de le conduire chez Gérard Bitsindou, à l’époque N° 2 du régime Sassou, qu’il incrimine, aujourd’hui. N’eût été le refus de Gérard, Touanga aurait encaissé l’argent pour le dédommagement de vingt victimes des disparus du beach au lieu de 353 connus officiellement. Et, Maître Malonga devait au moins connaître parfaitement l’homme avant de le glorifier. Pourquoi, ne placerait-il pas le Colonel Touanga au rang : de Klauss Barbie, (Colonel allemand de l’époque d’Hitler qui a massacré des Juifs et des français dans la région Iyonnaise et qui s’est fait Saint en exil, en Argentine et jugé en France après extradition ?)

J’ai été prisonnier politique, je sais ce que Touanga a fait pendant la JMNR en 1965. Il a esprit sanguinaire acquis pendant sa jeunesse.

Article non signé.


Voici-ci dessous en avant première la réponse du colonel Touanga

COLONEL TOUANGA MARCEL

PRESIDENT DU COLLECTIF DES PARENTS ET AMIS DES DISPARUS DU BEACH DE BRAZZAVILLE.

PARIS le 28 Décembre 2003

A MADAME LA DIRECTRICE DU JOURNAL EPANDZA MAKITA.

OBJET : Droit de réponse aux propos de votre témoin
anonyme parus dans le n°2 du 18 au 25 décembre 2003

LES GRIOTS DES CRIMINELS

Madame,

Le Cl Touanga en 91 devant le palais du Parlement

Un article relatant des faits du temps de la JMNR et dont j’aurais été l’auteur est sorti dans votre journal dont les références sont mentionnées ci-dessus et qui me présente non seulement comme un criminel et un tortionnaire, mais aussi comme un pervers, responsable des accouplements forcés.

L’auteur de ce tissu de mensonges exécrables dont vous semblez exécuter les volontés au point de vous conduire hors de la déontologie de votre profession n’est qu’un lâche qui n’a pas le courage de ses actes. Il appartient à la catégorie de ces individus qui défendent les auteurs des bombardements des quartiers de Brazzaville, des assassinats du Beach et des pogroms des populations du Sud et qui ont peur de ma contribution aux actions judiciaires actuellement en cour dans des juridictions nationales et internationales. Pour cette espèce d’individu, je n’ai que dégoût et mépris.

Devant la lâcheté de cette créature aux propos infects, la responsabilité du contenu de cet article vous incombe. C’est dans ce cas que, par respect pour la mémoire des personnalités citées et pour rétablir la vérité historique, je me propose d’utiliser mon droit de réponse.

Madame,

L’histoire de notre pays, le Congo, s’écrit par tous, chacun selon sa version des faits et selon la place qui a été la sienne durant le déroulement des faits qui font notre passé. Ce qui est vrai doit se raconter sans passion et sans arrière pensées. Les historiens, selon les critères de leur science restitueront les faits dans leur authenticité.

Votre témoin qui a choisi l’incognito cite dans son article une série des faits graves en incriminant ma personne et en salissant la mémoire d’illustres personnalités : la vénérable Mère du Premier Président, l’Abbé Fulbert Youlou, l’honorable Président de l’Assemblée nationale son Excellence Monsieur Marcel Ibalico, le Président de l’époque Alphonse Massamba-débat, le capitaine Bikoumou, autant de personnalités que ma jeunesse et ma condition sociale à l’époque, ne m’avait pas donné le privilège d’approcher.
Je m’incline respectueusement devant la mémoire de ces illustres citoyens et prie leurs familles de considérer les propos de ce témoin comme étant le produit d’un cerveau malade.

De la maison d’arrêt de Brazzaville, je n’en ai qu’une connaissance extérieure jusqu’à présent. Le capitaine Bikoumou dont il cite l’enlèvement et l’assassinat fut, selon ceux qui l’ont connu, un Officier de valeur et un patriote méritant. L’auteur de votre article aurait pu vous aider en citant des noms certainement plus instruits de l’affaire Bikoumou qui, je le dis, entre dans le cadre des grands mystères de notre pays, parmi lesquels les assassinats du Présidents Pouabou, le Procureur Matsokota, monsieur Massouémé, les Présidents Marien Ngouabi, Alphonse Massamba-Débat et de Son Eminence, le Cardinal Emile Biayenda et enfin pourquoi pas les circonstances curieuses de la mort du Capitaine Kikadidi enterré au cimetière du Centre Ville alors que le corps du Cardinal avait été enfoui dans un marais. Je regrette que votre inconnu n’ait pas mis à profit de telles informations pendant la Conférence Nationale Souveraine, dommage également que les Actes de cette grande messe nationale aient été bloqués par ceux dont ce sacré témoin défend aujourd’hui les intérêts. Je l’invite à fouiller encore plus car les individus desquels il reçoit les consignes aujourd’hui et qui ont peur de mon action, en savent long sur ces disparitions.

Le Président Youlou avait pris la fuite à raison. Et selon le témoin, j’avais été sur ses traces, certainement pour le ramener à Brazzaville. A défaut, toujours selon lui, je m’en serai pris aux passeurs du fleuve. Or, selon l’histoire populaire, la « fuite » de l’Abbé Fulbert Youlou n’avait été découverte qu’après la déclaration qu’il fit à Kinshasa. Là aussi, il peut continuer à chercher. Si lui ne comprend pas ce qui s’est passé, le Peuple lui sait comment les choses se
sont déroulées. Je viens d’apprendre par lui l’itinéraire emprunté par le Président Youlou notamment les villages traversés. Je l’en remercie pour ces détails géographiques. Si Dieu me prête vie, je pourrais y effectuer un pèlerinage.

Pour l’information sur notre très regretté Franklin Boukaka, je dois lui dire avec douleur que j’ai passé la nuit du 23 au 24 février 1972 dans la même cellule que lui à l’Etat Major de l’époque (actuel Ministère de la Défense en face du Mess Mixte). J’avais été arrêté alors que je me trouvais à la commission d’instruction. Franklin et d’autres camarades sont
arrivés dans l’après-midi. Vers 22heures nous avons été séparés. Là encore, les auteurs réels sont connus et seule sa lâcheté ou sa cupidité lui interdit de dire la vérité. Les acteurs principaux du mouvement dit M22 sont encore en vie, certains dans des positions déterminantes au sein du Pouvoir. Lui qui connaît le « Chypriote » peut se faire conduire auprès de « ceux-là » pour de plus amples informations, pourquoi pas chez « Ya Gérard » ?

Je suis accusé dans votre article, de « gêner » notre "Ya Gérard" régional. C’est faux. Ya Gérard est tout simplement la victime de son incapacité à comprendre qu’il est très important dans le système. Il devrait donc se rendre utile à la région, au Pays et au Peuple. Ce n’est pas une moindre chose, dans un pays aussi déchiré par des clivages politico-tribalo-régionalistes, qu’un cadre comme Ya Gérard se lève et dise non à ce qui se fait contre son peuple. Monsieur le Maire de Makelekelé, Morel Kihouzou, l’a fait à plusieurs reprises et en divers endroits. Si ce frère avait eu les pouvoirs du Ministre Bitsindou, il aurait sauvé encore plus de vies humaines au Beach de Brazzaville. Tous ceux qui sont dans le Pouvoir devraient savoir qu’ils y sont aussi comme les garants potentiels de leur milieu originel. Monsieur le Ministre Mvouba et Mme Moundélé-Ngolo ne sont-ils pas à l’origine des programmes de paix du moment dans le Pool ? L’inertie et l’insouciance face à des actes aussi criminels alors que vous avez des pouvoirs pour les empêcher est d’une complicité criminelle dans la conjoncture actuelle. Un tel dirigeant est un danger pour sa région.

Le Colonel OSSETE Valence a sauvé la vie à 125 citoyens originaires de la région du Pool arrêtés au Beach le 8 mai 1999, lesquels étaient destinés à être exécutés à l’Académie le 9 Mai 1999 et dont les dépouilles devaient être présentées comme celles des Ninjas venus attaquer la dite Académie militaire. Les noms de ces hommes et de ces femmes existent sur les documents du HCR et les « amis » du témoin peuvent les interroger.

A propos des « Chypriotes » je peux vous dire que je n’ai jamais eu besoin de personne pour me rendre chez le Ministre Gérard Bitsindou. Jamais, je ne me suis adressé à des sous-fifres pour le rencontrer. Quant à demander de l’argent, je ne l’ai jamais fait, pas même au Président de la République et ce, tout le temps où je suis resté aux affaires.

Votre correspondant parle du Directeur de Cabinet d’un Ministre 2e personnalité. Je connais Monsieur Malonga dit kapata en tant que cadre compétent. Je vais certainement vous surprendre car j’ai de l’admiration pour ce haut fonctionnaire. Si lui avait la position et les pouvoirs de son Chef, il en aurait fait un usage très utile. C’est dommage qu’il soit englué dans cette mêlasse déroutante pour tout cadre lucide. Je n’ai jamais rien demandé à ce compatriote.

Tous les autres aspects évoqués par votre témoin sont aussi faux les uns que les autres. Ils relèvent de son cerveau embrouillé. Tenez, le colonel Touanga n’a jamais commandé un quelconque camp militaire, encore moins celui des Cocoyes. Cela n’empêchera pas que, le 20 octobre 1997, à 13 heures, un commando spécialement envoyé pour procéder à mon élimination physique justifiât arbitrairement sa mission par le fait que j’avais été entraîneur des Ninjas et des Cocoyes au Camp 15 août du temps du Président Lissouba. Tout comme il m’avait été attribué la production des cartes nationales d’identité dites infalsifiables. Il s’agit d’un contrat sur crédit acheteur avec la Rép. Pop. de Chine datant des Années 1988. Je signale que la Chine reste jusqu’à présent l’un des partenaires actifs du congo. Quand bien même nous ayons pris part aux négociations préliminaires avec les Diplomates Chinois, ceux qui ont finalisé ce projet sont dans le système et en très bonne position ; beaucoup vont certainement nous lire...

Si tout ce déchaînement de mensonges nauséabonds est le fait de l’action que je mène pour dénoncer la nature criminelle de certains individus et principalement dans le cadre des disparus du Beach, je trouve au regard des milieux « pondeurs » de ces mensonges qu’il y a nécessité d’exorciser les démons chez les originaires du Pool.

Qu’un citoyen ait pris le risque de dénoncer de tels crimes et de chercher à informer la Communauté Internationale à connaître la vérité sur la nature féroce d’un groupement de
criminels encastrés au sein d’un pouvoir pour que justice soit faite, ne peut être considéré comme une faute, bien au contraire cela devrait susciter l’adhésion de tous. Car, le bilan de du Pouvoir de Brazzaville est totalement catastrophique : rancœurs, barbaries, guerres, irrespects à l’égard des dépouilles mortuaires, deuils à grande échelle, population misérable, destruction du pays à près de 80%.

J’espère vivement que l’auteur de votre article n’est pas originaire du Pool si non alors c’est le Général ADOUA Blaise qui aurait raison quand, courant décembre 1999, recevant une délégation des parents des disparus du Beach, il disait : « Colonel, je suis choqué par la nature cupide des gens de « chez vous »qui arrivent ici avec 2 ; 3 ; 4 noms des gens à aller
arrêter pour 5.000 frs CFA alors qu’il sait que ces gens dont il donne les noms vont mourir. »
Certains d’entre eux aujourd’hui troublés par le sang de nos Enfants Martyrs, cherchent leur repentance dans les grandes assemblées religieuses où ils sont devenus de fervents chrétiens.

Madame, pourquoi depuis les années 1965 où votre témoin anonyme était sorti de prison certainement, n’avait-il pas dénoncé ces actes, la Conférences Nationale ayant été l’occasion idéale. Pourquoi devient-il loquace seulement maintenant et, de plus, dans une nouvelle publication, Epanza Makita, qui rappelle étrangement une maison d’édition ayant eu pignon sur rue à Kinshasa et où certaines de nos personnalités d’aujourd’hui ont exercé leurs talents d’artistes musiciens ? S’il croit nous freiner dans notre élan de justice, lui et ses commanditaires se trompent lourdement.

J’ai promis donner une suite judiciaire à cette lettre. Je vais porter plainte contre votre journal.

QUE DIEU PROTEGE NOTRE PEUPLE

COLONEL TOUANGA MARCEL

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