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Baisse des prix : Réunion ministérielle morose à Pointe-Noire

Le Premier Ministre Congolais, M. Isidore M’Vouba a dirigé le 7 août 2008 à Pointe-Noire, une réunion de pré-évaluation des mesures prises par le Gouvernement congolais en date du 12 Mai 2008, au cours d’un conseil des ministres, face à la montée des prix des produits de première nécessité de par le monde entier. Cette rencontre qui a regroupé les Ministres congolais du Commerce, de la Consommation et des Approvisionnements ; de l’Economie, des Finances et du Budget ; et de l’Industrie, a fait un bilan très mitigé sur l’application de ses mesures.

Cette réunion à huis clos, a fait un constat amer sur l’application de ces mesures gouvernementales qui visaient à attacher à la source ce problème de la cherté des produits de première nécessité qui a gagné tous les 5 continents du monde afin d’éviter les émeutes sur l’étendue du territoire du pays. Or, il se pose le problème, grave et sérieux, du manque de textes d’application de ces mesures (arrêtés, notes circulaires, décisions et autres). Cette carence empêche les administrations publiques de travailler en symbiose et dans la confiance mutuelle. Elles permettraient, surtout, d’éviter la lenteur administrative et la bonne lisibilité correcte, juste, claire et adéquate des lois prises.

Malheureusement, le gouvernement congolais, au lieu de diligenter la prise des textes d’accompagnements pour permettre aux administrations publiques concernées de les appliquer, cherche les poux la tête des opérateurs économiques qui ne savent plus à quel saint de vouer, en constatant la non cohérence et la discordance des actions gouvernementales à travers ses administrations publiques et paraétatiques.

Mme Jeanne Dambendzet

Répondant à la Presse congolaise sur la convocation de cette réunion de travail, Mme Jeanne Dambezet a déclaré « Mon ministère analysant la situation internationale, a constaté qu’il y avait des remous sociaux nés ici et là au niveau d’un certain nombre de pays africains. En conséquence, il a voulu amener le gouvernement à l’anticiper des décisions pour juguler la flambée des prix dans le pays, car le Congo n’est pas en marge de ce phénomène. C’est donc sur instructions du Président de la République qu’on s’est retrouvé à Pointe-Noire, au cours de cette réunion convoquée par le Premier Ministre, parce que cette ville, port maritime, est le point de départ de toutes les marchandises. Cette rencontre a été élargie aux directeurs généraux des ministères qui constituent le comité de suivi et d’évaluation de ces mesures et nous (ministre du Commerce qui conduit ces décisions) avons fait une première évaluation, ce qui est que le constat qui a été fait est un constat mitigé par rapport à l’application des mesures.
La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) et le Tarif Extérieur Commun (TEC) sur les produits de première nécessité ont été supprimés. Or, pour certaines autres mesures, il y a encore une lenteur administrative, parce que parfois les administrations publiques n’ont pas reçu de leurs tutelles, les documents qu’il fallait comme les arrêtés ou les notes circulaires pour mettre en application des décisions. Donc nous nous sommes réuni pour constater que les mesures qui avaient été prises sont appliquées de façon mitigée et lentement. , ce qui n’est pas normal vu toutes les mesures qui ont été prises avec la suspension de tous les prélèvements induits qui étaient perçus par nos administrations (8 essentiellement). Si l’on retire la taxe de réhabilitation du port, si l’on retire 25% au niveau de la Société congolaise du transport maritime (SOCOTRAM) sur toutes les importations, si on arrive au niveau des acconiers et de la manutention à baisser de 25% des taxes qui sont perçues, bref, vous constaterez qu’il y aune bonne partie des taxes qui pourraient baisser et ceci devrait entraîner ipso facto la baisse des prix de vente des produits. Malheureusement, ce n’est pas le cas. D’où, nous avons vu le problème du Chemin de Fer Congo Océan (CFCO) qui constitue comme l’a dit le Premier Ministre, un goulot d’étranglement et qui ne peut à lui seul assurer le transport de tous les stocks qui sont à Pointe-Noire, pour alimenter le reste du pays. »

Sur la question de la ville de Pointe-Noire qui ne connaît pas le problème du transport mais où les prix ne baissent pas, La Ministre du Commerce, de la Consommation des Approvisionnements, a ajouté « Il y a une bonne part des mesures qui ne sont encore appliquées par les administrations à défaut de textes d’application ou simplement parce qu’il y a des manipulations et nous l’avons expliqué car, là où on a retiré des taxes, voilà que de manière malicieuse, d’autres taxes ont été créées. Mais nous vous rassurons que nous avons reçu des instructions fermes pour travailler, afin que cela soit arrêté et que l’on passe réellement à l’application de toutes les mesures qui ont été prises par le gouvernement. »

Abordant la question de la léthargie au niveau des administrations congolaises, le Chef du Département du Commerce et de ce comité de suivi et d’évaluation, a répondu : « Loin de parler de léthargie, préparer un texte n’est pas une chose facile. Il faut faire la relecture de ce qui existe et ensuite, on se met ensemble. Or il y a eu deux textes qui ont été pris, qui ont omis un certain nombre d’éléments qui étaient dans les décisions prises par le gouvernement, concernant les acconiers, le Conseil Congolais des Chargeurs et SOCOTRAM. Il y a eu une mauvaise interprétation et nous allons la corriger, car l’action humaine n’étant pas parfaite, nous allons affiner la prise des textes qui vont permettre la bonne application au niveau du gouvernement. Il faut dire, a-t-il poursuivi que nous devons faire agir le contrôle sur le marché, qui était arrêté momentanément pour comprendre la situation du marché, ce qui a permis d’avoir une idée générale afin de faire un recensement de toutes les boutiques, entreprises et autres et de mieux lâcher nos chiens de contrôle parce que les opérateurs économiques et commerçants ne sont pas des enfants de cœur. Ils sont très malins et tout ce qui les concerne, c’et de tirer le meilleur profit de leur côté, sans tenir compte de la souffrance du peuple. »

Nous devons constater que les services gouvernementaux en situation d’échec sur l’application des mesures annoncées le 12 mai, fait pression sur les opérateurs économiques et les commerçants pour qu’ils baissent leurs prix sans pour autant compenser, par la baisse des taxes promise, leur manque à gagner. Comment sans ces conditions s’étonner de leur réticence Quand l’administration se décidera-t-elle à jouer gagnant-gagnant ?

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