email

Berezina financiere

La crise financière qui succède aux crises de la vie chère, de la hausse du baril de pétrole, de la vache folle, du lait chinois en passant par celle de subprimes et j’en passe, traduit à mon sens, une accélération des processus de transformation profonde de l’humanité, dont l’humain actuel a du mal à en saisir la complexité, balloté qu’il se trouve par la fulgurance des faits.

Elle est particulière, en ce sens qu’elle met à nu le manque de rationalité dont d’aucuns ont toujours affublé, les occidentaux. Ou disons plutôt le manque de prise sur le futur, sur les évènements futurs.
Les caractéristiques principales de la présente crise financière telles qu’explicitées par les analystes étonnent, à savoir entre autres, le manque de liquidités qui a entrainé des institutions centenaires à mettre la clé sous le paillasson, qu’est ce à dire pour des institutions coffre-fort aux réputations solidement établies ? Dire en plus que leur gestion des crédits fut des plus hasardeuses, c’est à ne plus rien comprendre. Le professionnalisme financier aurait-il vécu ?

A voir les rémunérations des dirigeants des grosses institutions on serait tenté de dire que oui, leur "bonus" est un signe qui ne trompe pas ; l’ère des égoïsmes pointe, ceci est confirmé par les comportements des prédateurs commandés par la course au gain facile.
Assurément en ces temps où rien ne va, les investisseurs, incertains mais pressés par la rentabilité, misent sur la volatilité des marchés boursiers réputés matière à produire du cash facile. Toute prudence envolée, ces Picsou des temps modernes "jouent à la Bourse", ils spéculent depuis leur yacht : jouer est plus facile, plus ludique et les enfants le savent, qu’investir dans la pierre avec tous les cataclysmes que l’on sait.

Le spectacle auquel l’on assiste n’est plus ni moins que la faillite programmée de la gestion privée vantée comme système de gestion de la performance, le sens communautaire éteint, le système du libéralisme tel que pratiqué vient d’atteindre ses limites, il a vécu et, il faille le réajuster aux temps présents, l’intervention de la puissance publique pour stopper la désintégration du système financier international vient à confirmer s’il en subsiste encore des doutes, que le libéralisme, laisser à soi, à ses démons, se détraque : il faut le réguler, l’encadrer et l’humaniser.

Et, cette Afrique, toujours à la traine du mouvement global, à voir l’inquiétude perceptible de ses dirigeants (qui pour la plus par ne pigent que dalle), serait-elle épargnée par ce ras de marée financier ? Quels en seront les impacts sur "son économie" déjà mis en mal par les problèmes de gestion, de chômage, de la hausse des prix du carburant, et de la vie chère ?

A priori, n’étant pas spécialement "boursicoteuse", elle n’a pas à craindre grand chose de ce délitement financier international, la frilosité légendaire de ses décideurs à investir dans les grandes places financières l’a préservé. Mais, malheureusement à cause d’une gestion très chaotique et irresponsable de ses dirigeants, l’économie africaine est depuis toujours sous assistance respiratoire.

Cependant, les "magots" placés à l’extérieur en des "lieux sûrs" dans les coffres fort, prendront un coup, c’est évident d’où la fébrilité observée dans les palais.
L’absence d’investissements institutionnels et de prises de participation limiteront la casse. Mais pour la Cigale -Afrique, emprunteuse, cette dégringolade des institutions financières internationales, bailleurs de fonds par excellence des "grands projets" sur le continent, ne sera en rien épargnée. On assistera à un ralentissement des activités d’investissements directs et indirects, un effet boule de neige est plus que probable, les sociétés internationales, ayant des participations dans les entreprises africaines seront touchées, de même que les filiales de grands groupes internationaux opérant dans les secteurs de la banque, des assurances, des sociétés de négoce...

Le problème qui se pose pour l’Afrique, est que sa capacité de réaction est limitée, du fait que les décideurs sont dépassés, sans stratégies politiques et sa puissance publique est engluée dans crises encore vivace. Ils ne peuvent que tenter de colmater les brèches et, il ya du souci à se faire. Alors qu’en occident, les Etats ont de capacités d’intervention dans les économies qu’on ne peut nier.

Reste à croiser les doigts et attendre ? Pourvu que l’onde de choc s’arrête loin du continent ou que les occidentaux jugulent ladite crise, l’Afrique étant une dépendance de l’occident est toujours dans la situation du pendu et de la corde. Les mois à venir vont être délicats pour les économies ; les traders sont aux anges, nouveaux apprentis sorciers, ils adorent naviguer à vue, les investisseurs nerveux, face aux incertitudes, Nasdaq et Dow Jones voilà les maîtres du monde.

Le protectionnisme est mort, vive le protectionnisme. Les crises peuvent s’avérer comme des formidables opportunités. Aujourd’hui est demain, il faut apprendre très vite les nouveaux modes de fonctionnement !

Enfin, si les économies des pays occidentaux et des pays émergents sont dans la tourmente cependant, elles ne sont pas au bout des surprises. Quant à l’Afrique il serait temps que ses dirigeants en prennent conscience car, des grands bouleversements vont s’imposer à sa survie. Cependant, il faut toutefois, s’attendre à des grands changements démographiques qui pourront entraîner l’inévitable et modifier les frontières du vieux continent !

NB : Les vraies questions vont être posées aux grands économistes du vieux continent comme : Mr Donald KABERUKA (actuel Président de la BAD), Mr Nicolas AGBOHOU, Joseph Tchundjang POUEMI et bien d’autres
1-L’Afrique a-t-elle des gros poumons pour faire face à cette léthargie économique mondiale qui secoue pour l’heure les pays développés ?
2- Les banques africaines peuvent-elles résister à cette bérézina financière qui affole les marchés boursiers ?
3-L’Afrique sera-t-elle présente si un gouvernement en gestion de l’économie mondiale est crée ?
4-Et, qu’elle rôle pourra-t-elle jouer ? That is the question ?

Enfin, pour résoudre cette crise il faut comprendre le contexte et se poser la question pourquoi intervient-elle maintenant ?

« L’avenir c’est ce qu’il y a de pire dans le présent. Flaubert ».

Marc Fredaine NIAZAIRE

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.