email

Brazzaville vit au ralenti

Brazzaville 22/04/2002, (congopage). Depuis la fermeture du trafic ferroviaire entre
Brazzaville et Pointe-Noire suite à l’attaque du train
voyageur, en gares de Kinkembo et Kingoyi, par une
bande armée présumée être des ninjas selon les
autorités, Brazzaville vit au ralenti. La capitale
congolaise connaît une pénurie en produits pétroliers
et une flambée de prix de certaines denrées
alimentaires.

Chaque jour, on assiste à de longues files d’attentes
dans les stations services. Ce tableau est devenu le
lot quotidien des automobilistes. Il faut attendre des
journées entières pour être servi. Et encore, un peu
de chance pour que le produit ne finisse pas avant.
Les pipe-line de Kinshasa ont été appelés à la
rescousse pour alimenter Brazzaville. Mais le besoin
est si grand que cela ne répond pas. Car, Brazzaville
consomme par jour, selon la société de distribution
des produits pétroliers Hydro-Congo, 100.000 mètres
cube de super et 120.000 mètres cube de gas-oil.

La circulation est faible dans la capitale et les
transports en commun sont devenus une jungle pour les
congolais. Les arrêts de bus sont bondés de monde et
les bus ont adopté le système de « demi-terrain » qui
consiste à ne faire que de petites distances. Au grand
désespoir des usagers qui sont obligés de prendre deux
à trois bus, pour certains, pour rejoindre un point de
la ville. Un malheur de plus pour les congolais qui
ont déjà du mal à joindre les deux bouts avec le
retard des salaires. Les salaires du mois de mars
sont en train d’être payés en cette fin avril.

Malgré cette pénurie, le prix du carburant à la pompe,
400 FCFA le litre, n’a pas augmenté dans les stations
services. Cependant, la difficulté à se le procurer
fait les affaires des « Kadhafi », ces petits
détaillants de carburant. Ceux-ci font monter les
enchères et vendent le litre jusqu’à 1500 FCFA.
Résultat : la course de taxi est passée de 700 FCFA à
1000 FCFA.

Cette pénurie remet en évidence le problème du manque
de réserves. En effet, les cuves de dépôt de la
société de distribution Hydro-Congo détruites pendant
la guerre de juin-octobre 1997 n’ont pas, jusqu’à ce
jour, été réhabilitées. Si bien qu’il est impossible
de faire aujourd’hui des réserves de carburant à
Brazzaville.

Cependant, pour éviter que les vols internationaux, à
l’aéroport de Maya-Maya, ne soient perturbés par la
pénurie, le Chef de l’Etat a demandé, selon le
directeur général de la société Hydro-Congo, de
prendre des dispositions particulières pour alimenter
la capitale en kérosène. C’est ainsi qu’un pont aérien
a été établi entre Brazzaville et Pointe-Noire. Ce
pont assure trois rotations par jour.

Avec la reprise des combats entre les forces
gouvernementales et les rebelles du Pasteur Ntumi,
dans la région du Pool, le bout du tunnel ne semble
pas pour maintenant. Les congolais sont appelés à
vivre encore des pénuries de tous ordres.

Babo Ymési

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.