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Centre de Prospective pour le Développement (CE.PRO.D)

Conclusions du colloque sur la crise financière internationale

Placé sous le patronage du Professeur Charles Zacharie Bowao, président du Comité scientifique, le colloque sur la crise financière internationale et les perspectives pour le Congo, s’est tenu du 06 au 08 novembre 2008 à Brazzaville. Il a été un haut lieu d’analyse et des débats.

Huit communications ont été présentées s’inscrivant dans les trois sous thèmes suivant : Analyse de la crise financière internationale ; conséquences de la crise financière internationale sur les économies africaines : cas du Congo ; perspectives pour le Congo.

Ouvrant les travaux, Charles Zacharie Bowao, a suggéré aux chercheurs et décideurs « d’intérioriser la crise financière actuelle comme un fait multidimensionnel ». Pour lui du fait de la sur-liquidité des banques, il n’y a en réalité pas de crise financière mais une crise éthique plus profonde que la gouvernance mondiale. La crise financière est une crise de liquidité dans un monde en surabondance de liquidités. Il faut une politique économique alternative.
Les conférenciers se sont interrogés sur la doctrine économique et le statut de l’Etat, les outils utilisés sur le marché financier, le sens de la recherche effrénée du rendement financier maximal et la gouvernance économique.

Ils pensent qu’il y a eu des défaillances à tous ces niveaux qui n’ont pas pu contenir la crise par les mesures appropriées. Il y a donc nécessité de réguler les marchés financiers par les institutions publics tout en évitant le piège de la sur-régulation.

Le Congo semble actuellement être à l’abri de la crise financière pour deux raisons : l’existence de la sur-liquidité dans le système financier bancaire ; la non-intégration bancaire et financier congolais au système financier international. Mais, le Congo, devrait renforcer les ratios financiers basiques des banques ainsi que la diversification du système productif.
La surliquidité actuelle qui est en réalité factice s’explique par la politique du rationnement du crédit édicté par les maisons mères des banques congolaises. Il est donc évident que cette sur-liquidité, ne met pas le Congo à l’abri de la crise financière.

Pour mieux se prémunir des chocs extérieurs, il y a nécessité de prôner la politique de diversification du système productif, basée sur l’industrialisation et mettre en place des codes éthiques dans les économies africaines afin de concilier la recherche du profit par les entreprises avec le bien-être social. Pour être efficace, ces codes devraient prendre des formes législatives ou réglementaires pour sanctionner ceux qui les transgresseraient. Les conférenciers préconisent la baisse des taux d’intérêt et des taux directeurs, la hausse du niveau de part de l’Etat des nouvelles banques, la mise en œuvre d’un système de garantie pour faciliter l’accès au crédit par les citoyens et enfin l’élaboration et le renforcement du système de garantie des dépôts.

S’agissant du pétrole, le Congo fait face à plusieurs problèmes importants liés à la gestion efficace de sa grande richesse pétrolière. En conséquence pour faire face à la volatilité des prix de sa principale matière, il doit miser sur une stratégie budgétaire à moyen terme axée sur l’accumulation d’actifs financiers suffisants pour éviter une baisse du niveau de vie à mesure que les ressources pétrolières du pays s’épuisent. Il est aussi important d’améliorer notablement la qualité des dépenses publiques, compte tenu de la volatilité des cours mondiaux du pétrole brut et du rattachement du franc CFA à l’Euro. Il convient donc de renforcer les capacités institutionnelles et les capacités d’absorption de l’économie congolaise afin de pouvoir accroître les dépenses publiques, de rendre le système des marchés publics plus compétitif et plus transparent, de renforcer le système de gestion des investissements publics afin de pouvoir sélectionner les projets de manière rigoureuse, de les exécuter et de les surveiller de manière efficiente, afin d’améliorer le circuit de la dépense et de renforcer les contrôles à tous les niveaux.

En engageant le président de la conférence générale du CE.PRO.D, Michel Ngakala, le directeur général, Paul Obambi, le coordonnateur scientifique du colloque, Bernard Tchimbambéléla et les autres organes qui constituent le Centre de Prospective pour le Développement, le président du Comité scientifique, Charles Zacharie Bowao a dit : « Merci beaucoup pour votre participation et la bonne tenue de nos discussions. Heureux, nous nous sommes retrouvés. Contradictoirement et en toute lucidité, nous avons débattu. »

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