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Contre-sommet franco-africain à Paris ce samedi 29 mai 2010

Alors que se prépare le sommet de la honte à Nice ce lundi 31 mai 2010, les associations qui militent contre la dictature en Afrique et contre le donneur d’ordre (L’Elysée) n’ont pas croisé les bras. Au contraire, ce samedi 29 mai à Aubervilliers elles ont enfoncé des griffes acérées sur les vautours de l’économie africaine et leur boîte noire, la françafrique. Le titre de cette agression anti-impérialiste : « Forum Citoyen France-Afrique  », en fait un contre-sommet.

La riposte des patriotes s’est tenue sous un chapiteau. Elle a rassemblé plus de deux cents participants et plusieurs associations parmi lesquelles, naturellement, la Fédération Congolaise de la Diaspora (FCD).

Comment ne pas sortir de ses gonds quand on est au courant des montages financiers auxquels se livre cette boîte à malices (la Françafrique) sur le dos des populations africaines lessivées par cinquante ans de spoliation. Avec la fougue de ceux qui en ont ras le bol, les intervenants n’avaient pas de mots assez durs pour établir les interactions grâce auxquelles le préfet Sarkozy et ses employés africains (entendez nos chefs d’état) sucent les richesses du continent noir. Dans une remarquable intervention, le Président de la FCD, Benjamin Moutsila a souligné la rupture qui existait dans le jeu démocratique au Congo. Mais surtout il a donné un peu plus d’éclairage sur deux notions juridiques qui sont la hantise des chefs d’état africains : l’impunité et la compétence universelle.

La mansuétude du Sénat français

Quand on sait que le Président congolais a une grosse épine dans le pied (l’affaire des disparus du Beach et les biens mal acquis) on peut comprendre le cauchemar qui est le sien à l’évocation de la loi sur la non prescription de l’impunité. Il a beau jouer des pieds et des mains pour que ses amis au Sénat français valident la prescription, rien à faire. Les militants des droits de l’homme, rodés aux arguties juridiques, ne lui laissent pas de répit (ainsi qu’à ses compères africains de la françafrique). L’ennui avec le système politique français, c’est l’existence de deux chambres. Le Sénat, marqué à droite, peut prêter main forte à nos tyrans noirs, encore faut-il que le Parlement le suive dans son intolérable mansuétude.
Pour l’heure, c’est loin d’être acquis. Prudents comme des sioux, les généraux dits « génocidaires » ne se risquent plus à des voyages hors du bunker de Mpila-Brazzaville comme c’était la coutume avant que les Congolais de la diaspora ne déposent plainte dans" l’affaire du Beach" pour crime contre l’humanité. La règle, aux yeux des "veinards" du procès de Brazzaville, est donc à la pédale douce. Ils savent que les juges français n’attendent qu’un faux pas pour leur mettre le grappin dessus. Mais il semble qu’il y ait des exceptions à cette périlleuse règle comme en témoignent les révélations de Médiapart sur la récente présence d’un général congolais à Villeparisis au mois d’avril dernier alors qu’il était sous le coup d’un mandat d’arrêt. Révoltant ! C’est dire combien le combat politique et la bataille juridiques contre les pions noirs de la françafrique sont titanesques.

Mais quand on voit la détermination des associations camerounaises (COD) djiboutiennes, gabonaises (Mouvement Civique), burkinabé, congolaises (FCD, Publiez ce que vous payez), nos chefs d’état auront tort de jubiler.

Ceux qui luttent contre leur ascension connaissent les dossiers. Ce samedi 28 mai 2010, les débats ont été présidés par Danyel Dubreuil (Survie), Grégoire Niaudet (Secours Catholique), Brice Makosso (Publiez ce que vous payez), Jean Merckaert (CCFD). Autant d’acteurs tenaces qui n’ont pas l’intention de lâcher le morceau.

François-Xavier Verschaeve peut, à titre posthume, être fier de ses successeurs : le silence sur la dérive de la françafrique est de moins en moins noir.

Bal anti colonial

Enfin l’une des plus grandes révisions de l’histoire c’est d’avoir décrété sous Sarkozy les aspects positifs de la colonisation. Mais aussi d’avoir réussi le coup de maître de faire défiler sur les Champs Elysées des militaires africains à l’uniforme plein de sang de leurs compatriotes.

Qu’à cela ne tienne. L’été sera chaud. Afin de torpiller le défilé du cinquantenaire (le 14 juillet sur les Champs Elysées) un appel à manifestation est lancé pour le 13 juillet. Départ de la manif : Jacques Bonsergent vers l’Eglise Saint-Bernard (Château Rouge) pour un grand bal anti colonial.

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