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Côte d’Ivoire : nouveau report des élections, pas de date fixée

NEW YORK (AFP) - L’ONU, les acteurs et les médiateurs de la crise en Côte d’Ivoire ont confirmé mercredi le report des élections et laissé aux instances collectives africaines le soin de décider prochainement de l’avenir du processus de paix dans ce pays coupé en deux depuis quatre ans.

« Il y a aujourd’hui en Côte d’Ivoire des blocages graves qui ne vont pas permettre de tenir les élections à la date envisagée », avant le 31 octobre, a déclaré Jean-Marie Guéhenno, chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU.

Il n’a pas donné de nouvelle date pour ces élections.

Le processus de paix ivoirien, encadré par les Nations unies et l’Union africaine, devait déboucher avant fin octobre sur des élections générales visant à réunifier le pays, coupé en deux depuis la tentative de coup d’Etat des Forces nouvelles (FN) en septembre 2002.

Mais les désaccords persistants des protagonistes sur l’actualisation des listes électorales et sur le désarmement, ainsi que les affrontements réguliers de leurs partisans, ont rendu ce délai impossible à tenir.

C’est la seconde fois que les élections, initialement prévues en octobre 2005, sont reportées.

M. Guéhenno s’exprimait à l’issue d’une réunion internationale sur la Côte d’Ivoire, tenue en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York et qui a été boycottée par le président ivoirien Laurent Gbagbo.

Evoquant « les dangers qui existent » dans le pays, « pour les Ivoiriens », comme « pour ceux qui sont venus en aide aux Ivoiriens », M. Guéhenno a estimé qu’il est « important d’agir maintenant dans l’urgence », tout en affirmant que la réunion de New York n’était pas une réunion de décision.

« Les décisions seront prises par la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest), qui a annoncé qu’elle tiendrait une réunion très prochainement, dans une quinzaine de jours, par l’Union africaine (UA) et en dernier ressort par le Conseil de sécurité », a-t-il précisé.

Les discussions ont permis de préciser « de nouvelles pistes possibles » qui avaient commencé à être élaborées par le Groupe de travail international (GTI) sur la Côte d’Ivoire à Abidjan, a-t-il indiqué.

Le 8 septembre, le GTI, constatant que le processus de paix était dans l’« impasse », avait préconisé l’adoption par les Nations unies d’un « nouveau cadre de transition » pour l’après-31 octobre, renforçant notamment les pouvoirs du Premier ministre Charles Konan Banny face au président Gbagbo.

M. Guéhenno a estimé que « la méthode suivie jusqu’à présent a rencontré ses limites » et qu’« il faut donc maintenant faire preuve d’imagination et de courage ».

Des obstacles techniques doivent être levés sur les questions essentielles comme les opérations d’identification des électeurs, le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR), a-t-il précisé.

Mais au-dela, a-t-il ajouté, « c’est toute la structure politique, tout le contexte politique qui doit être examiné et éventuellement adapté dans la période de transition ».

« Différentes voix se sont exprimées et il appartiendra aux instances de la CEDEAO, de l’Union africaine et du Conseil de sécurité de prendre le moment venu les décisions nécessaires pour qu’il n’y ait à aucun moment un vide de légitimité en Côte d’Ivoire », a-t-il conclu.

La réunion a rassemblé, autour du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, les principaux protagonistes de la crise ivoirienne -sauf Laurent Gbagbo- et les médiateurs africains, notamment les présidents sud-africain Thabo Mbeki et nigérian Olusegun Obasanjo.

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