email

DOLISIE (Congo), 8 oct (AFP) - 13h23 -

Edifices publics et maisons d’habitation détruits, réseau routier défoncé : la ville de Dolisie à plus de 400 km au sud-ouest de Brazzaville présente encore des stigmates des guerres civiles, quatre ans après les affrontements.

Dans les quartiers Mont Fleury et Tsila à l’ouest de la ville, les plus touchés par les affrontements qui ont opposé en 1998 et en 1999 les troupes gouvernementales et les miliciens, les maisons sont toujours éventrées et les toits de tôle des bâtiments administratifs ont disparu.

Aucune évaluation financière globale des destructions des édifices publics et privés n’a encore été établie.

"La reconstruction de la ville n’a pas encore commencé. L’Etat qui doit s’en occuper est encore en négociation avec les institutions financières internationales pour conclure un programme. Nous espérons qu’avec ce programme, nous pourrons avoir des moyens pour reconstruire notre ville", a indiqué le maire de Dolisie, Jean Michel Mavoungou à l’AFP.

"On estimons à 8 milliards de Fcfa les destructions des édifices publics. Mais nous venons de mettre au point un programme minimum de reconstruction de 1,8 milliard de Fcfa pour trois ans pour refaire le réseau routier et mener quelques travaux d’assainissement", a ajouté M. Mavoungou.

Facteur aggravant pour la troisième ville en importance du Congo, les infrastructures économiques, notamment les installations des sociétés forestières, ont toutes été pillées.

L’exploitation du bois et l’agriculture constituent les principaux secteurs d’activité dans le département du Niari, dont Dolisie est le chef-lieu.

La société congolaise des bois (SOCOBOIS), qui était jusqu’aux guerres civiles la première entreprise forestière au Congo - avec plus de 1.500 employés - et disposait de la plus grande scierie du Congo, a mis fin à ses activités à la suite des pillages et de la destruction de ses installations.

"La ville a été pillée littéralement depuis 1998 jusqu’au retour définitif de la paix en 2000, mais la reconstruction tarde encore à venir", se plaint un opérateur économique privé.

Seuls dix des quelque cinquante opérateurs de la communauté européenne sont revenus à Dolisie, où ils travaillent dans le secteur forestier.

L’exploitation forestière du Niari est passée sous le contrôle de deux entreprises privées malaisienne.

Le budget annuel de Dolisie est de 600 millions de Fcfa dont 400 millions de Fcfa apportés par le gouvernement sous forme de subvention et 200 millions de Fcfa de ressources propres de la municipalité.

"Depuis le début de l’année 2003, nous n’avons pas reçu la moitié de la subvention de l’Etat", déplore M. Mavoungou Ngot.

Le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) doit intervenir dans l’assainissement de la ville notamment avec la construction de ponts sur les rivières qui traversent la ville d’est en ouest.

source © 2003 AFP

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.