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Existerait-il une macabre mafia aux services sociaux de l’Ambassade du Congo en France ?

Existerait-il une macabre mafia à l’ambassade du Congo ?
Avec les magouilles de L’OGES dénoncées par les boursiers congolais, l’Ambassade du Congo à Paris, réputée traîner des casseroles, passerait-elle pour un nid de vipères dans lequel il ne ferait pas bon mettre son pied ? Y aurait-il un juteux commerce de la mort dans la communauté congolaise ? Les tribulations vécues par une famille congolaise frappée par le deuil vont nous le montrer. Et (info de dernière minute) avec la mort, à Paris, de Thystère Tchikaya, les agents de ce morbide bizness doivent se pourlécher les babines car il y a du pognon à se faire quant au raptriement de cette chère dépouille au Congo. Ci-après, une étude de cas pour illustrer la funeste collusion entre des associés sans coeur, sans foi, sans loi.

Prologue

Nous sommes au mois d’avril 2008. Souffrant de diabète, madame O. née IMJ, alla en consultation à l’hôpital Henri Mendor à Paris. Le médecin inquiet de l’état du patient, décida de faire une dialyse.
«  Ne peut-on pas attendre ; le temps d’en référer à ma famille ? » s’enquit Mme O. En dépit des réserves de la patiente, le médecin fera la dialyse, sans le consentement de la famille.
Cependant, l’acte médical réalisé à Henri Mendor, se déroula apparemment sans problème. Sauf que le cathéter pour dialyser la patiente à Mendor se fit sur les veines des cuisses. Ces veines sont souvent source d’infection. La malade fut ensuite admise à l’Institut Mutualiste Montsouris pour une autre série de dialyse ; cette fois-ci sur les veines de la jugulaire car c’est plus pratique sur cette partie du corps. Malheureusement, l’opération se compliqua suite à une perforation du cœur de la patiente imputée (selon le médecin) à une mauvaise qualité de la sonde du cathéter. Devant la gravité de la situation, le médecin qui n’était pourtant pas cardiologue procéda à une opération du cœur, sous prétexte que le spécialiste n’était pas là.
L’opération cardiaque consistait à faire des sutures au cœur. Ce qu’il fallait craindre arriva. Mme O, sombra dans le coma. Son décès fut déclaré le 1er mai 2008, une date discutable puisque, encore sous perfusion, la fille de la patiente, également médecin, suspecta un dysfonctionnement. Selon son hypothèse, sa mère était déjà décédée quand les médecins la maintenaient sous perfusion. Acharnement thérapeutique fantaisiste ? Ca commençait à sentir le roussi.
Bref, au début du mois dernier, l’hôpital annonce le décès de la malade. En proie à des doutes, sa fille exige qu’on lui produise le rapport médical. Refus catégorique de l’hôpital : « le rapport ne pourrait être demandé que par son médecin traitant » prétendent les toubibs de Montsouris.
« Justement, rétorque sa fille, je suis médecin »
La lecture du rapport confirmera les soupçons d’erreur médicale émis par la fille. « Nous avons procédé à l’opération en l’absence du cardiologue » indique, en substance, le rapport médical.
Le médecin avait-il la double compétence « chirurgien cardio-vasculaire » ? On se le demande. Il semble que non.

Autopsie

« Il faut une autopsie » réclama la famille auprès du personnel de l’administration médicale. Surpris par la décision des parents, l’hôpital tenta d’abord une échappatoire en alléguant que la chaîne « froid » ne fonctionnait pas et que, de ce fait, l’état de conservation de la dépouille ne facilitait pas l’autopsie. Par ailleurs, sur le certificat de décès, l’hôpital fit état de « mort naturelle ».
En date du 8 mai 2008, le lieutenant de police de la BRDP, Hélène Flandrin, fait signer un procès verbal à la fille de la défunte qui dépose une plainte "contre toute personne physique ou morale dont l’enquête pourra établir les responsabilités"
A l’Institut médico-légal, la famille constata que le corps était dans un état de décomposition avancée. Le processus de réfrigération fut-il seulement respecté ? L’hypothèse de la famille est que l’hôpital rompit la chaîne de froid pour fausser les résultats de l’autopsie. Car on ne comprenait pas (au moment de l’autopsie) que la maturation cadavérique (décomposition) soit aussi avancée.
A ce jour, la famille attend le rapport d’autopsie.

Embaumeur et avocat véreux

La famille consulta un avocat pour attaquer l’hôpital, un homme de loi en répondant au nom de Me E.I. recommandé par les Pompes Funèbres Taty (Epinay/Seine)
Premier couac : pour se saisir de l’affaire, l’avocat demanda 4.000 euros d’honoraires plus 4.000 pour le médecin légiste (?). Le procureur de la République saisi par la famille dit à celle-ci qu’à ce stade, la question de prendre un avocat ne se posait pas encore et que, de toute manière, toute décision de justice dans cette affaire devrait être prise par lui. Au total la requête du Procureur coûta zéro euro à la famille alors que Me E.I, un compatriote, réclamait 4000 euros pour rédiger la plainte. Un avocat réglo prendrait au maximum 1500 euros pour rédiger une plainte.
Les services sociaux de l’Ambassade du Congo à Paris recommandèrent les les Pompes Funèbres Taty, spécialisées dans le rapatriement des corps au Congo.
Taty ? On se souviendra que ce nom apparut déjà au moment du décès du Premier Ministre Milongo. L’homme politique venait à peine de s’éteindre à Paris que Taty se présenta auprès de la famille pour proposer ses services. "D’où tenez-vous qu’il y a eu un décès ?" demanda la famille qui n’avait pas encore rendu publique la nouvelle.
"C’est l’Ambassade qui nous a mis au courant" dit Taty.
Inquiétant, non ?

Deuxième couac (auquel suivront bien d’autres dans l’affaire O.) : la concurrence n’est pas jouée car même si on veut demander les services d’un autre embaumeur, on n’a pas le choix. Taty a le monopole du rapatriement des dépouilles congolaises. De là à dire qu’il y a un « réseau » mis en place, il n’y a qu’un pas. Toujours est-il que lorsque la famille O. demanda à Taty de faire un devis pour permettre à l’avocat de construire sa défense, il refusa : « vous n’avez pas le droit. Contentez-vous d’observer, laissez-nous faire. D’autre part, on se chargera nous-mêmes de remettre le devis aux services sociaux de l’Ambassade »
En fait, recommandait Taty : « Circulez, il n’y a rien à voir. »

Chantage

Quand l’autopsie prit fin, la famille se rendit chez Taty afin qu’il procède à la toilette funèbre.
« Ce n’est pas la peine, dit Taty, je m’occupe de tout. Ne vous inquiétez pas »
Or la famille apprend que Taty a fait preuve de négligence sur la conservation du corps. La dose de formol n’était pas suffisante. La famille apprend ces informations alors que la dépouille est placée dans un cercueil zingué.
A l’Institut médico-légal, à la levée du corps, Taty embraye sur un autre couac : « Je ne démarre pas le corbillard tant que je ne suis pas payé. Le Congo ne paie jamais ses dettes. J’ai des arriérés de six mois avec le Congo ».
Le croque-mort est doublé d’un maître-chanteur.
Les affaires sont les affaires, même sur un chapitre aussi douloureux que la mort. N’ayant plus de choix, la famille fait alors sur le champ un chèque de 2.500 euros à Taty (après tergiversations, on a appris que Taty vient de rembourser les 2.500 euros - NDLR). Tout ce monde prend ensuite la direction Roissy.
A l’aéroport parisien : coup de théâtre. Au lieu de fréter le corps à Air France, Taty change de stratégie : pour minimiser les coûts.
Un membre influent de la famille (IGG de Sarcelles), gèrera à huis clos, les billets des parents, en l’occurrence le veuf et les enfants.
A Brazzaville (Maya-Maya), nouveau coup de théâtre : la famille ayant pris le vol Air France, ne retrouve pas la dépouille de son parent au débarquement.
Coup de fil à Paris. Taty répond : en fait, dit-il, le corps a été rapatrié par Air Maroc. Autrement dit, la dépouille arrive 24 h après la famille qui, on s’en doute, était dans tous ses états. Ce n’est même plus un couac. On vogue dans le scandale, le sordide.
Une fois l’avion d’Air Maroc à Brazzaville, la famille procède à la reconnaissance du corps. Stupéfaction générale : l’état de décomposition est très avancé. Direction la morgue du CHU de Brazzaville.

Factures

Le lendemain matin, à la levée du corps, on présente une facture salée à la famille. La somme ne correspond pas au devis. Taty n’avait pas procédé à la toilette mortuaire, le cercueil de Taty revenait excessivement cher alors que le choix fait par la famille n’atteignait pas le montant facturé par l’embaumeur congolais.
La famille enterra enfin sa parente. Que la terre soit légère à cette exquise maman.
Coût total des obsèques : 11.803, 80 euros, dont le prix de la bière Cluny (de moindre qualité) taxée 3.500 euros. A titre comparatif, Roblot vend la bière Empire en acajou massif, satiné à 2415 euros. En réalité, Roblot ferait Cluny à 1250 à 1500 euros si capitonné.
Taty s’est donc déjà fait du beurre sur le cercueil : 2.500 euros.
Le croque-mort congolais se donne le luxe de multiplier les prestations. Par exemple : Taxes et débours : 350 euros.
Frais de stockage : 240 euros. Ces gracieusetés sont jugées superflues par Roblot.
Au total, pour les mêmes prestations Roblot facture à 9.168,50 euros quand Taty empoche 11.803,80 euros en proposant un cercueil premier prix.

Epilogue

La morale de l’affaire est qu’il y a une congolese connection au centre de laquelle sévissent trois petits malins qui se repaissent du malheur des autres. Il s’agit du toiletteur Taty, d’un avocat et l’incontournable Ambassade de la rue Paul Valery. Taty est désigné par la chancellerie comme l’acteur indispensable aux yeux des parents congolais éprouvés. Taty, l’avocat et l’influent parent (IGG dit « Lavoisier » parce que, avec lui, tout se conserve, même au détriment d’un mort (sic)) servent de rabatteurs. Ils se passent le mot en cas de décès dans la communauté congolaise. Comme des vautours, ils foncent sur la proie. Ensuite se met en place le coup classique des surfacturations avec la complicité du Trésor Public Congolais qui opère les transferts d’argent "les yeux fermés". Noyés dans le deuil, les parents n’ont pas le temps de réfléchir, encore moins de négocier. On veut vite en finir avec les formalités. Au bout du compte, c’est eux qui finissent par être grugés.
Le réseau se fait également du « blé » sur les billets des accompagnateurs qu’accordent les services sociaux de l’Ambassade. Somme toute, la mort, ça rapporte énormément. Tout est matière à l’arnaque. A l’ambassade, la pièce-maîtresse de cette magouille est une certaine Mme Y. alias Pipa …maîtresse d’une haute personnalité politique congolaise. Elle dit rendre service, en vérité le malheur des autres fait son bonheur.

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