BRAZZAVILLE, 4 sept (AFP) - 23h52 - L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), la principale organisation de défense des droits humains, a accusé mercredi le gouvernement de chercher à "contrôler la société civile et à réprimer les voix discordantes".
Dans un communiqué conjoint avec la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) à laquelle il est affilié, l’OCDH a estimé que la création récente d’une Fédération congolaise des droits de l’homme"constituait une nouvelle tentative du gouvernement de faire obstacle à toute critique objective émanant d’organisations indépendantes reconnues pour l’objectivité de leurs actions".
La FECODHO a été créée le 23 août par quatre organisations : l’Association panafricaine Thomas Sankara, la Ligue congolaise pour les systèmes électoraux, la Convention nationale pour les droits de l’homme et l’Association des femmes chefs de familles et éducatrices d’enfants.
La fédération est dirigée par le président de l’Association panafricaine Thomas Sankara, Céphas Ewangui, qui avait représenté la société civile au sein de la Commission nationale d’organisation des élections (CONEL). Celle-ci a organisé de janvier à juillet les élections générales au Congo qui ont été critiquées par une partie de l’opposition et l’OCDH pour manque de transparence.
Dans sa première déclaration à la radio officielle, M. Ewangui a indiqué que le rôle de la fédération n’était pas de "critiquer le gouvernement, mais de promouvoir les droits de l’homme".
La création de cette fédération intervient alors que le gouvernement doit désigner dans les prochains jours les dirigeants de la commission nationale des droits de l’homme, une des institutions prévues par la Constitution largement approuvée au référendum du 20 janvier dernier.
"La FIDH et l’OCDH dénoncent la mise en oeuvre d’une stratégie visant à contrôler la société civile et à réprimer les voix discordantes. Ils craignent que cette démarche ne préfigure le renforcement des persécutions contre les membres de l’OCDH présentés comme des hors-la-loi et des ennemis du Congo", ajoute le communiqué remis à l’AFP.