GENEVE, 22 jan (AFP) - 18h55 - Plusieurs organisations humanitaires de l’ONU ont appelé mardi à Genève les pays donateurs à consolider le processus de paix au Congo-Brazzaville, un pays "oublié", en finançant leurs projets dans ce pays pour quelque 60,6 millions de dollars.
Ces projets sur deux ans prévoient notamment une aide d’urgence à quelque 150.000 personnes déplacées par les combats dans la région du Pool (sud-ouest) qui opposent, de façon sporadique depuis mars 2002, l’armée gouvernementale aux milices Ninja, a indiqué Sory Ibrahim Ouane, coordinateur humanitaire de l’ONU en République du Congo.
L’ONU aide quelque 84.000 déplacés, mais 60.000 autres, dispersés dans le Pool, demeurent inacessibles en raison de l’insécurité.
Les autres projets de l’ONU concernent la réduction de la pauvreté, l’amélioration du rôle et du statut de la femme dans la société congolaise, le renforcement de l’Etat de droit, la protection des droits de l’Homme et la lutte contre le sida.
Le taux de prévalence de la pandémie, estimé à 7,8% en 1996-97, se situe désormais entre 10 et 12%, selon les estimations des agences humanitaires.
Pour Jacques Bandelier, représentant du PNUD dans ce pays, les programmes de l’ONU visant à désarmer les ex-combattants des diverses milices et à les réintégrer dans la société doivent aussi absolument être soutenus.
Au cours des deux dernières années, quelque 8.000 d’entre eux ont bénéficié de ces programmes, mais 15.000 autres, impliqués dans les combats à un moment ou un autre, doivent encore être désarmés.
"Il y a un besoin critique de financement pour le désarmement de ces ex-combattants et pour la collecte et la destruction des armes légères", a-t-il affirmé.
Raymond Janssens, représentant de l’Unicef au Congo, a également insisté sur la nécessité de porter assistance aux familles de ces ex-combattants et aux enfants-soldats.
"Une paix durable est à notre portée. Nous ne parlons pas d’un énorme somme d’argent, mais cela nous aiderait réellement à consolider la paix. Les Congolais le méritent. Des institutions démocratiques ont été mises en place. C’est le moment de les conforter grâce à l’aide internationale", a-t-il dit.
"Tout le monde connaît notre voisin, la République démocratique du Congo. Nous ne sommes pourtant qu’à dix minutes de Kinshasa, mais nous avons l’impression d’être oubliés", a déclaré Sory Ibrahim Ouane.
