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La contribution de la biomasse au développement durable au Congo

Le Congo dispose des sources énergétiques importantes mal évaluées et loin d’être totalement exploitées. Seulement 3,6% du potentiel hydroélectrique a été mis en valeur. Les ressources ligneuses sont excédentaires. Les combustibles traditionnels demeure la source d’énergie la plus consommée dans le pays. L’offre d’énergie se répartie de la manière suivante :
 Pétrole brut et gaz : 80 à 85 %
 Biomasse : 4 à 10 %
 Électricité : 0,1 à 5 %

En vue de contribuer à l’instauration d’un développement durable, il est impérieux de promouvoir dans la mesure du possible les énormes potentialités de la biomasse.
En matière de biomasse, il existe trois sources d’énergie très importantes : les déchets forestiers, les déchets de l’industrie du bois et les cultures énergétiques.

La biomasse représente une filière grande consommatrice de main d’œuvre. Au Congo, près de 90% des ménages utilisent des combustibles organiques tels le bois et le charbon de bois. La production traditionnelle du charbon de bois est une source importante de possibilités d’emplois dans le monde rural.

Cependant, il va falloir faire montre d’ingéniosité, de créativité pour un meilleur rendement énergétique dans la production et dans la consommation du charbon de bois au Congo. Il faudrait envisager une amélioration et une modernisation tant dans la production du charbon de bois que dans les foyers améliorés destinés à l’usage domestique du charbon de bois. De même que dans le rendement des fours de cuisson des briques rouges destinées à la construction.
Les foyers améliorés permettent de produire davantage d’énergie avec moins de charbon de bois et d’améliorer le pouvoir d’achats des ménages.

Au Bénin, des foyers améliorés « Nansu » fabriqués à base de l’argile rouge, bien protégés avec du métal, consomment moins de charbon ; la matière argileuse suppléant à l’action du charbon. De tels foyers un peu plus artisanaux sont couramment utilisés au Togo.

L’avantage de la biomasse se conforte dans les industries de transformation du bois où la cogénération offrirait à ces industries la possibilité de produire de l’électricité et de la chaleur. Cela limite les dépenses courant en énergie et évite la dépendance aux combustibles fossiles.

La cogénération facilite le désenclavement de l’arrière pays. En effet, elle permet aux industries d’être implantées dans les régions éloignées. Or au Congo la plupart des localités situées loin des centres urbains ne sont pas raccordées au réseau national de distribution d’énergie. Ainsi, par la cogénération l’électricité excédentaire produite dans ces industries pourra être mise à la disposition d’autres utilisateurs par le biais des minis réseaux locaux ou par un raccordement au réseau national, le cas échéant.

Plusieurs régions du Congo sont des viviers de la biomasse. La région de la Bouenza plus précisément N’kayi, zone de production de canne à sucre et Ouesso dans la Sangha, zone de palmeraies sont parmi les régions de prédilection d’une promotion des énormes potentialités de la biomasse. Dans ces régions, une part importante de la demande d’électricité peut être satisfaite en utilisant une technologie de cogénération à partir de la bagasse (résidus des cannes à sucre) et de déchets de noix de palme.

Dès lors, la contribution des projets à la préservation de l’environnement et au développement durable peut être mesurée dans le domaine de la biomasse en considérant les progrès dans l’utilisation de cette biomasse.

Il est inimaginable de calculer les pertes résultant des résidus en forêt. Les différentes parties des arbres abandonnées en forêt représentent un volume de l’ordre de 2,4 mètres cubes pour 1 mètre cube de produit commercial. La récupération de ces résidus peut servir dans la production d’électricité au lieu de les voir se décomposer.

Les déchets de bois des industries forestières du Congo sont actuellement inutilisés et brûlés à l’air libre. Or il est possible d’utiliser ces déchets pour produire de l’électricité pouvant alimenter d’abord les usines de transformation du bois, ensuite ravitailler les villages en électricité et enfin ils peuvent servir pour la fabrication des briquettes et charbon de bois.

D’où l’idée d’une nouvelle vision de l’énergie à partir des déchets de bois. Plus que jamais, la gestion durable des forêts africaines comprend outre les aspects purement forestiers mais également les aspects environnementaux et sociaux. Il est donc apparu nécessaire d’utiliser des déchets de bois pour produire de l’électricité. Pour ce faire, il faut :
 valoriser dans leur totalité les bois exploités en forêt ;
 éviter le gaspillage et les émissions polluantes en brûlant les déchets de bois ;
 apporter l’énergie au moindre coût aux populations congolaises ;
 contenir les exodes ruraux afin de maximiser la production des dérivés du bois (charbon de bois, granulés, briquettes, compost, etc.).

Les déchets végétaux en l’occurrence la bagasse (résidus de canne à sucre qui est aussi utile pour la production du biocarburant) et les déchets de noix de palme peuvent être également utilisés pour produire de l’énergie. Le Brésil possède une riche expérience dans la production du biocarburant. Le Bénin qui a beaucoup de soucis avec la pollution atmosphérique provoquée par les gaz d’échappement des motocyclistes entend s’approprier la technologie de la production du biocarburant.

Au total, il est indispensable pour le secteur de la biomasse que ceux qui ont connaissance de nouvelles technologies performantes fassent part de leurs expériences. Nonobstant la tenue à Brazzaville récemment d’une conférence sur la biomasse, l’information sur la biomasse ne circule pas au Congo. Les campagnes de promotion sur la biomasse doivent prendre en compte les aspects énergétiques, environnementaux et économiques des technologies ainsi que leur application sur le terrain et leurs conséquences sur l’économie rurale et nationale.

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