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La gestion de la forêt congolaise

David Bérenger Loemba, nous a fait parvenir son mémoire de DEA sur la forêt congolaise. Il met le doigt sur tous les dysfonctionnements du système qui font que la préservation de ce patrimoine est extrêmement compromise si on n’y met bon ordre dans un très proche avenir.

On pourra lire à la suite la conclusion de ce mémoire et, en lien hyper texte pour tous ceux que la lecture d’un long document ne rebute pas, un condensé de son mémoire.

"Si la forêt doit maintenant être considérée comme une richesse mondiale, soit comme source de bois, soit comme protectrice de la vie agricole du globe terrestre…, le monde doit la gérer comme le père de famille gère le capital qui lui est confié, du moins il doit aider de tout son pouvoir à cette saine gestion. La forêt est le lieu de vie des peuples des forêts qui sont les plus pauvres de la planète et les plus fragiles face aux progrès de la globalisation.
Dès lors, il s’agit d’impliquer réellement tous les acteurs (collectivités territoriales, ONG, associations et populations locales…) dans la gestion forestière puisqu’on a suffisamment insisté par ailleurs sur le principe d’une nécessaire association de ceux ci à la politique forestière et cela à tous les niveaux. Il ne servirait en effet à rien de monter un dispositif de protection et de gestion si structuré soit il si les populations prétendument bénéficiaires n’en étaient pas eux même partie prenante.
Certains pays comme le Cameroun, la Guinée Equatoriale et récemment le Gabon, offrent aux populations les possibilités d’accéder aux forêts communautaires. Au Congo, la nouvelle loi forestière autorise aux populations de créer des plantations communautaires. Toutefois, le rôle des populations reste encore imprécis.

Le développement durable apparaît de plus en plus aujourd’hui comme l’ultima ratio des politiques. Quoiqu’il en soit des polémiques sur le concept de développement durable, un nouveau vocabulaire est intégré avec une légitimité montante dans les textes qui définissent les voies et moyens de l’action publique : principe de précaution, gestion des risques, respect des générations futures ou encore démocratie participative figurent désormais en bonne place dans la plupart des documents de planification spatiale.

Par ailleurs, le caractère souvent irréparable des dommages causés à l’environnement impose d’en prévenir la survenance. Le devoir de prévention se traduit par un certain nombre d’obligations à la charge des Etats qui font l’objet de normes de plus en plus contraignantes regroupées sous l’appellation de principe de précaution.

Au total, des contraintes majeures subsistent à tout point de vue dans l’exploitation forestière au Congo. Au niveau institutionnel l’on observe une faiblesse de communication entre les institutions au niveau national.
L’environnement est un domaine transversal qui nécessite un comité interministériel élargi. Il y a un manque de relais entre l’administration centrale basée à Brazzaville et l’administration locale par l’insuffisance du personnel affecté dans les institutions en charge de la gestion des ressources forestières.

Parallèlement, il y a une mauvaise utilisation de l’expertise nationale pour la mise en œuvre des programmes en relation avec la protection de l’environnement.
Les conditions devraient être créées pour permettre l’implication active des compétences nationales dans la recherche des solutions en rapport avec la conservation des forêts congolaises.

Sur le terrain, l’on observe une difficulté de l’administration forestière à faire appliquer certaines dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
La législation est complexe, parfois contradictoire et ses termes mal définis. La réglementation, sévère dans les textes, est finalement laxiste dans les faits. L’application de la législation est relativement faible principalement à cause de l’insuffisance des moyens humains et matériels et surtout du fait de la corruption.

On note une absence d’internalisation et une faible appropriation des conventions internationales en relation avec les arbres et les forêts que le Congo a ratifiés et qui ont pour objet à un titre ou à un autre la conservation de la biodiversité. Il manque à ce jour de textes d’application, des lois et des plans et stratégies concernant ces conventions. Enfin, l’insuffisance de sensibilisation du public sur les questions environnementales est préjudiciable pour les forêts congolaises.

La génération qui jouit de cet immense capital devrait l’améliorer pour la génération qui suivra. Voilà le paradigme éthique : penser désormais l’humanité au futur. On peut se demander si la tradition philosophique recèle les fondements nécessaires pour tenter d’assurer cette idée de devoir à l’égard des générations futures. Il nous semble pouvoir dire que chez Emmanuel KANT, le concept de l’humanité recèle des potentialités qui nous permettent de penser une responsabilité à l’égard des générations à venir."

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