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Le chien aboie, la caravane passe

Le CTCO (chemin de terre Congo/Océan) : Sassou va goudronner l’ancienne route des caravanes

Coup de pioche inaugural pour la route Pointe-Noire/Brazzaville (une arlésienne), coup de pelle pour une digue à Mossaka, recours en annulation déposés auprès de Gérard Bitsindou, chasse brazzavilloise aux candidats à l’émigration en France, limogeage en règle au CFCO etc. voilà autant de signes suplémentaires pour nos compatriotes de désespérer de ceux qui les gouvernent de gré ou de force, de force plus que de gré.

C’est l’histoire d’un cerveau du crime, chef de la mafia, qui reçoit des plaintes de ses victimes. De qui s’agit-il en réalité ? La Cour Constitutionnelle présidée par Gérard Bitsindou a examiné ce 24 octobre 19 plaintes émanant de malheureux candidats à la députation aux dernières législatives.
"Qu’est-ce qu’ils sont ennuyeux et stupides !" a dû se dire, en recevant les plaintes, l’ineffable Président de la Cour Constitutionnelle (qui n’a jamais appliqué la Constitution).
Le verdict est attendu aujourd’hui ou demain ou peut-être jamais. Mettez-vous à la place de ceux qui ont organisé la farce élecorale en question. Difficile, en effet de rendre justice dans une affaire menée de mains de maîtres par des tricheurs en puissance.
Y croyant dur comme fer, Emmanuel Bongouandza, le Ntoumi upadésien du Niari se dit floué dans la circonscription de Mossendjo. Solange Kamara s’est, elle, plainte de son concurrent, Fernand Sabagne, qui aurait gagné les législatives grâce à un convoi de Pygmées extraits de la forêt et d’électeurs de la RDC ramenés de l’autre rive pour venir faire nombre.
A Boko, le candidat malheureux reproche à son adversaire, Hémilémbolo, d’avoir agi comme les Corses : il a fait voter des morts !
Invalider des députés qui doivent leur élection à la magouille des organisateurs c’est, en fait, demander à notre tricheur/maison, en l’occurrence La Nouvelle Espérance, de se faire hara-kiri. Autant dire que ces recours n’aboutiront jamais. On n’organise pas les élections pour les perdre tout de même ! Pourquoi alors les victimes des fraudes les font-ils ? Surtout pourquoi les laisse-t-on (les) faire ? Pour donner l’illusion que la démocratie fonctionne bien dans ce pays ?

La route des caravanes sera goudronnée

Que pense l’Homme des masses de tout ça ? On n’en saura bien sûr jamais rien. Ici encore mettez-vous à sa place : qu’est-ce qu’il en a "à cirer" qu’un ancien empêcheur de tourner en rond (notamment Bongouadza) soit élu ou non à l’Assemblée ?
Sassou, « ce bâtisseur infatigable » ( selon un griot de la présidence) a effectué un voyage à Pointe-Noire ce mardi 24 octobre, à bord d’un Falcon, où il est allé donner le premier coup de pioche de la route de 600 Kms devant relier le port maritime de Pointe-Noire au port fluvial de Brazzaville, une sorte de CTCO (chemin de terre Congo/Océan).
Notez au passage qu’il n’a pas emprunté un Antonov, coucou désormais interdit de vol au Congo-Brazzaville. La route BZV/PTN, ancienne " route des caravanes", De Brazza puis Raphaël Antonetti y songèrent, Lissouba en rêva, Sassou l’a réalisée - du moins en théorie - En effet, poser les premières pierres, donner les premiers coups de houe sont des exercices que Denis Sassou Nguesso adore. C’est souvent suivi d’aucune suite. Il adore d’autant plus ce rituel que ça redore son image foncièrement ternie par son incompétence dans tous les domaines de la vie publique. Tant pis si ces poses de premiers cailloux restent généralement lettre morte pourvu que le faste qui les entoure calme les esprits.
Au 21è siècle, le Congo est l’un des rares pays modernes qui ne compte aucun réseau routier bitumé.

L’Etat se soucie très peu de l’état des routes au Congo

L’Etat se soucie peu de l’état des routes au Congo

Tout se passe comme si construire des voies de communication entre les hommes effraie les autorités. Moyen d’évasion, la route fait systématiquement l’objet d’un boycot par tous les régimes qui se sont succédés au Congo depuis Marien Ngouabi. Pourquoi a-t-on peur que les gens voyagent, découvrent d’autres cieux, se dépaysent, changent d’air, en un mot se cultivent ? Pour la Nouvelle Espérance, le bonheur n’a-t-il de sens que lorsqu’il est exclusivement partagé par le clan Nguesso ? Ahurissant !

Brice Hortefeux reçu comme un humaniste à Brazzaville

Si Sassou est « infatigable », les Congolais, en revanche, sont, eux, fatigués. Voudraient-ils quitter l’enfer que représente leur pays qu’ils n’y arriveraient pas. En tout cas le gouvernement s’emploie par tous les moyens à les y empêcher. Ce n’est pas hasard si le tristement célèbre ministre français de l’identité Nationale et du Co-développement, Brice Hortefeux, a été récemment reçu avec tous les honneurs à Brazzaville par ses homologues Pierre Mbot et Zacharie Bowayo. Avec un zèle admirable de toutous, nos ministres ont fait visiter à leur hôte le Centre d’Etat civil de Talangaï, lieu où sont fichés avec méthode tous les Congolais. Les autorités congolaises se sont félicité devant leur invité européen d’avoir réussi à « stabiliser le flux migratoire entre Brazzaville et Paris ». Très admirable tout ça. Les Congolais n’ont qu’à se confiner chez eux. Faute de routes, ils n’ont, de toute manière, pas de choix : ni celui de voyager à l’intérieur de leur propre pays ni celui (faute de visas) de se rendre à l’étranger. Ce sont des condamnés à la réclusion perpétuelle. Sassou l’a décidé ainsi.

Jean-Emile Malinka préféré à Jacky Trimardeau

La servilité des autorités congolaises vis à vis de l’ancien pays colonisateur s’est encore vérifiée à Pointe-Noire où, de but en blanc (sans jeu de mots), un Français (naturalisé Congolais ?) a été remplacé à la tête du CFCO par un autre Français, Jean-Emile Malinka.
Jacky Trimardeau (car c’est lui le limogé) se vantait encore récemment des achats de locomotives (deux au total) qu’il avait effectués auprès des Chinois pour le compte de son entreprise, le CFCO. Le voilà donc remercié en monnaie de gorille par un certain Emile Ouosso, ministre des Transports, brutalement devenu célèbre grâce à ce médiatique limogeage d’envergure. Il a, bien entendu, agi par « commission rogatoire » délivrée par Mpila. La brutalité de la sanction surprend d’autant plus que la victime a des alliances matrimoniales avec le Président congolais, Denis Sassou-Nguesso dont il serait le beau neveu. Ce limogeage serait une sanction plutôt familiale qu’économique que ça ne surprendrait personne. Car s’il fallait licencier tous les moutons noirs qui broutent l’herbe là où ils sont attachés, le Congo serait un cimetière de cadres « rouges et experts ».

Mossaka mo dindi na mayi

Connaissez-vous cette expression moyi ? La Venise du Congo (métaphore pour désigner Mossaka bâti au dessous du niveau du fleuve ) sera bientôt dotée d’une digue pour « éviter aux habitants d’avoir les pieds dans l’eau pendant la période des crues ».

Mossaka sur fleuve


Mossaka sur le fleuve Congo

Depuis que cette ville est annuellement victime d’un mini « tsunami » on se demande pourquoi on ne débarque pas le Ministre de l’Aménagement du Territoire, Pierre Moussa. Oui mais Moussa, selon les tests ADN, n’est pas comme Trimardeau parent par alliance mais biologique, comme ne l’indique pas son nom.

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