email

Le troubadour : le nouveau-né de la presse congolaise

Un confrère, Le Troubadour, est venu enrichir le paysage médiatique congolais. Journal qui paraît sous forme imprimée et distribué également en ligne en format PDF, Le Troubadour se dit satirique. Bimensuel, le nouveau journal est dirigé par François Bikindou, une plume connue du monde de la presse congolaise.

Abondance de journaux ne nuit pas

C’est toujours une victoire pour la liberté de la presse lorsque paraît un espace d’expression supplémentaire et nous ne pourrons que féliciter l’équipe de rédaction à l’origine de cette exaltante aventure.
Dans un champ, le Congo-Brazzaville, qui entre petit à petit sur le chemin de la tolérance (après des années de méfiance du Pouvoir) ce n’est pas facile de ménager les susceptibilités comme en témoignent les récentes massues qui viennent de s’abattre sur La Voix du Peuple. ( cf. Asso-congo) et autrefois sur Thalassa.

Le look du Troubadour

Le Troubadour affiche la physionomie suivante : format A3, 12 pages, quadrichromie.

La têtière ("élément de graphisme placé à la tête d’un journal "- en fait le titre), un peu baroque, évoque notre consœur La Rumeur. Jean-Claude Bongolo a fait école. Bravo.

Mise en page

La ligne éditoriale, quand bien même les intentions sont satiriques, arrondit les angles quand elle analyse les faits sociaux, a fortiori les faits politiques. Cela peut se comprendre quand on sait que les gardiens du dogme du Ministère de la Communication manient avec dextérité les ciseaux de la censure.

En revanche les caricatures semblent remettre la dimension satirique au centre de la ligne éditoriale.

Sur le plan de la lisibilité, la mise en page gagnerait en réduisant le nombre de colonnes par article. Parfois le texte est distribué sur six colonnes. De plus il y a économie d’images. Or une photo résume et attire le lecteur.

Ce sont donc douze pages assez correctes qui sont offertes au public bien que (cf. un article du n°3) les Congolais aient cette fâcheuse habitude de ne pas aimer la lecture.

Comme au moyen-âge

Espérons que le titre soit simplement ironique car comme les troubadours au moyen-âge, il ne s’agit pas de circuler de château en château pour amuser les princes.

Ce qui rassure c’est que les amuseurs publics qui se baladaient de châteaux-forts en châteaux-forts utilisaient leur statut pour critiquer barons et autres seigneurs en les faisant rigoler. Souvent ça riait jaune.

Caricatures

En tout cas nous avons aimé la caricature du ministre des affaires congolaises auquel le féticheur consulté exige du cheptel venu exclusivement du Brésil (suivez notre regard) s’il veut échapper au remaniement gouvernemental qui s’annonce imminent après les législatives. A ce propos Matondo Kubu Touré a manié l’ironie avec superbe dans sa chronique du n°3. La caricature de Turbo (dessin) et Oko (texte) a dû faire rire jaune dans certains salons. De vrais troubadours ces deux-là !

Le crayon de Turbo a sauvé la satire. Qu’il continue comme Plantu (Le Monde) de croquer le monde politique congolais. C’est bon.

Simon Mavoula

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.