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Les dirigeants de la CEDEAO ne s’entendent pas sur la rotation des postes

Sal, Cap-Vert - Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont clôturé la 38-ème session de l’organisation à Sal, au Cap-Vert, dans la soirée de vendredi sans parvenir à un accord sur le principal point au menu de leurs discussions, à savoir la répartition des postes statutaires au niveau des institutions de la communauté.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont mis en place un comité ministériel de cinq membres, composé du Cap-Vert, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigeria et du Sénégal, "pour proposer les modalités d’un système de rotation pour l’affectation des postes statutaires dans les institutions de la Communauté", indique un communiqué publié à l’issue de la réunion.

Selon le communiqué, un tel système "devra accorder la priorité à l’ordre alphabétique, la transparence, l’égalité et la prévisibilité".

Cette question épineuse pourrait être résolue au cours d’un sommet extraordinaire qui pourrait se tenir avant la fin de l’année ou par le biais d’une consultation.

Le temps fort de la réunion a cependant été la décision d’autoriser le Niger, suspendu du bloc régional de 15 membres en 2009, à assister de nouveau aux réunions de l’organisation, mais en tant qu’observateur.

D’après le communiqué, le Niger "pourra assister aux réunions de l’organisation en tant qu’observateur au niveau ministériel", une décision qui a été prise au vu des énormes progrès réalisés par ce pays dans le cadre de son programme de transition.

La suspension du Niger pourrait être totalement levée si le programme de transition politique en cours dans ce pays débouche sur le rétablissement de la démocratie d’ici mars 2011, comme le prévoit un calendrier de transition annoncé par la junte au pouvoir.

Le président en exercice de la CEDEAO, le chef de l’Etat nigérian, Goodluck Jonathan, a félicité le chef et les membres de la junte au pouvoir "pour leur engagement à s’assurer de l’installation d’un gouvernement démocratiquement élu dans leur pays".

La CEDEAO a suspendu le Niger à Abuja, au Nigeria, en octobre 2009 lorsque le président de l’époque, Mamadou Tandja, a rejeté une requête de la CEDEAO de reporter les élections législatives dans son pays et cette suspension a été maintenue quand l’armée a renversé le gouvernement du président Tandja en février.

Par ailleurs, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont insisté sur la nécessité "d’élections crédibles, libres et transparentes d’ici la fin de 2010 en Côte d’Ivoire et ont invité le gouvernement de ce pays à fixer une date claire à cet égard précédé de l’achèvement de l’inscription des électeurs en conformité avec les dispositions de l’accord politique de Ouagadougou et d’accords supplémentaires.

Ils ont également appelé tous les groupes armés impliqués dans le Programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) à se conformer aux dispositions des accords relatifs à cet aspect du processus de paix.

Sur le problème du trafic de drogue dans la région, les chefs d’Etat et de gouvernement ont invité la Commission à explorer avec l’Union européenne et les partenaires techniques compétents, les mesures collectives pour l’application rapide du Plan d’action régional de la CEDEAO sur le trafic de drogue, le crime organisé et la consommation de stupéfiants.

"En outre, ils ont préconisé la tenue d’une conférence internationale des donateurs au cours du deuxième semestre de 2010 pour mobiliser les ressources nécessaires pour entreprendre ces réformes et poursuivre le développement socio-économique de la région".

Dix chefs d’Etat ont assisté à ce sommet, le premier à être organisé au Cap-Vert depuis que la CEDEAO a été créée en 1975.

Les chefs d’Etat présents étaient l’actuel président en exercice de la CEDEAO, Goodluck Jonathan du Nigeria ; les présidents Pedro Pires du Cap-Vert ; Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire ; Blaise Compaoré du Burkina Faso ; Ellen Johnson- Sirleaf du Liberia et Ahmadou Toumani Touré du Mali.

Etaient également présents les présidents John Atta Mills du Ghana ; Ernest Bai Koroma de la Sierra Leone ; Bacaï Sanha de la Guinée Bissau et Abdoulaye Wade du Sénégal.

Les autres Etats membres, à l’exception du Niger et de la Guinée sous le coup de sanctions, étaient représentés.

A la cérémonie d’ouverture, le diplomate ghanéen, James Victor Gbeho, a été insallé dans ses fonctions de président de la Commission de la CEDEAO.

Sal - Pana 03/07/2010

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