email

Les obsèques de Rapha Boundzeki : du jamais vu à Brazzaville

Obsèques nationales organisées au Cercle Soni Labou Tansi, trop étroit pour la foule colossale qui s’était déplacée pour l’occasion et qui a du se jucher jusque sur les toitures, pour celui que la nation avait abandonné.

Venus des deux Congo mais aussi de la diaspora, aucun Sapeur Ambianceur et Personne Elégante ne manquait à l’appel, exhibant des tenues plus recherchées les unes que les autres, les Weston les plus smart et les Cohiba les plus longs. Ceux là venaient rendre hommage à l’un des leurs.
La foule des anonymes était là pour dire adieu à une idole.

Mais que dire de la pléthore de politiciens présents qui ne se sont jamais préoccupés des problèmes dont Aphara ne parvenait pas à se sortir et qui sans doute ont précipité sa fin. Il eût fallu si peu pour les effacer.

Très remarquées, les présences du premier ministre Isidore Mvouba, de celui de la communication représentant le ministre de la Cultures et des Arts, [1] président d’honneur des Sapeurs congolais, Alain Akouala Atipault, la ministre Adélaïde Moundélo Ngollo, le président de la Cour Constitutionnelle, Gérard Bitsindou, le président du Sénat, Obami Itou,sans oublier Norbert Dabira essuyant une larme, Jean-François Denguet faisant une station appuyée devant la dépouille du chanteur, même le vieux Bernard Kolélas s’est déplacé avec son team.
Le griot de Mpila, Médard Milandou, au nom du comité d’organisation des obsèques a voulu exonérer d’éventuelles responsabilités au détriment de la fatalité : « Dans pareilles circonstances, on se pose toujours les questions suivantes : Que s’est-il passé ? Qu’avait-il ? Depuis quand cela est-il arrivé ? Et viennent les interrogations apparemment absurdes sur ce qu’on aurait dû faire, où qu’il ne fallait pas faire. Nous ne parlons pas de spéculations qui trouve en pareils moments un terrain favorable pour les commérages, les soupçons, les accusations, les propos fallacieux… ».
Il a cité les mots du Président de la République : « Pour tous les Congolais, Rapha restera avant tout, celui qui a œuvré avec brio pour donner à la musique congolaise une véritable touche d’originalité qui faisait de lui un artiste exceptionnel. Sa disparition brutale laisse un grand vide dans nos cœurs mais nous nous souviendrons de lui avec tendresse encore très longtemps. »

Le corps a parcouru toute la ville suivi d’un cortège d’une importance jamais atteinte et qui ne sera probablement pas égalée avant très longtemps, aucune personnalité congolaise n’étant à même de rivaliser en popularité avec celui qui vient de mourir dans la misère et que l’on vient d’honorer à la hauteur d’un chef d’Etat.
La dépouille a été inhumée au cimetière du centre ville.

Le spectacle continue…

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.