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Tristes tropiques

Les travaux de sable de Jean-Jacques Bouya

L’année 2020 au Congo-Brazzaville a commencé comme elle s’est achevée sur fond d’intempéries et son lot de désolations. Dame pluie n’a pas fait de quartier dans les grandes agglomérations et dans les localités de l’arrière-pays. Dégâts diluviens des eaux. Ecopons seulement.

Le Congo-Brazzaville a connu le programme triennal, le plan quinquennal, la « nouvelle espérance » et le « chemin d’avenir ». Autant de pompes à fric pour le clan au pouvoir. Sans parvenir à transformer les villes du Congo-Brazzaville en cités modernes. Les populations du Congo-Brazzaville attendaient de Jean-Jacques Bouya des travaux titanesques, nous avons eu des châteaux de sable qui s’écroulent à la tombée de la première averse.

Les bouc-émissaires sont vite trouvés : réchauffement climatique, maraîchage, incivisme, urbanisation sauvage... Jamais la responsabilité des hommes politiques et des entreprises des travaux publics en proie à la corruption, au marché public de gré à gré, aux rétro-commissions n’est engagée.

Circulez, il n’y a rien à voir. Sur le terrain, le constat est tout autre. Il est vrai que depuis ces dernières années, plusieurs éléments n’ont pas vraiment plaidé en faveur du bon fonctionnement de l’attelage Grands travaux de Jean Jacques Bouya et entreprises chinoises de Travaux Publics.

Les infrastructures de Travaux Publics réalisées par les entreprises chinoises sont de mauvaise qualité. Il suffit de se pencher sur la question pour s’en apercevoir et s’en convaincre. Fissures de l’hôpital de Loandjili, ensablement du barrage hydro-électrique d’Imboulou, fissures des poutres de l’aéroport de Maya-Maya, inondation de l’aéroport d’Olombo. L’effondrement de la portion de la Corniche est la goutte qui a fait déborder le vase. Et, qui a fait délier les langues sur la qualité des travaux de la municipalisation accélérée de Jean Jacques Bouya dont les populations du Congo-Brazzaville attendaient des travaux d’Hercule bâtissant Athènes. Nous avons eu droit à Pompéi. Beaucoup d’eau aura coulé dans les aqueducs avant que la corniche ne redevienne la « Promenade des Anglais » sous les Tropiques congolaises. Nos barons de Haussmann disaient hier que le ciel ne leur tombera jamais sur la tête. Or c’est tout l’inverse qui arrive aux chantres du « Allons seulement » sur lesquels les éléments du ciel se déchainent.

Les différentes équipes municipales se sont caractérisées par le manque de compassion, l’incompétence, l’imprudence et l’impunité dénoncés par Mathias Dzon et les ONG. Face aux populations du Congo-Brazzavilles en prise à la furie des eaux, Denis Sassou Nguesso est resté de marbre. « Cœur artificiel », chantait Lutumba Simaro. Les riverains de La « Tsiémé », de « Ngamakosso, » de « Ngambio », de « Mikalou », de « Tout pour le peuple », «  Mama Mboualé  » et « Petit chose », de Pointe-Noire, de Dolisie, de Mossaka, de la Likouala touchés par les inondations sont des spectateurs et des victimes éberlués par les manquements des anciens responsables des Travaux Publics du Congo-Brazzaville, passant leur temps à naviguer à contre-courant. Et, surtout, par l’incompétence et le cynisme de l’actuel Baron des Grands Travaux Jean Jacques Bouya chargé de gérer le budget d’investissement du Congo-Brazzaville. Mais en politique, le savoir technique n’est pas tout, loin de là. Or c’est d’abord le discours politique qui a fait défaut dans cette affaire.

Que d’eau !

La saison des pluies bat son plein. Les populations du Congo-Brazzaville vivent au rythme des inondations sous le regard goguenard des membres du clan Sassou. Elles veulent qu’on les aime. Les populations du Congo-Brazzaville veulent aussi des preuves d’amour, des infrastructures des travaux publics de bonne qualité qui peuvent coûter cher. Le budget du Congo-Brazzaville n’est certes pas une corne d’abondance. Le budget affecté aux Grands Travaux de Jean Jacques Bouya devrait servir au financement des ouvrages capables d’assurer la protection et le bien-être des population du Congo-Brazzaville. Pas seulement de leur faire boire la tasse. D’ici-là, avant une modernisation de nos villes qui tienne compte de l’environnement, beaucoup d’eau aura coulé sous le viaduc.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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