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rituel de fin d’année

Les voeux de Sassou pour l’année 2008

Des promesses, rien que des promesses : voilà ce qui ressort du traditionnel message de fin d’année de Sassou aux Congolais. Or depuis la nuit des temps, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, jamais ceux qui les font.

Discutable rhétoricien, on se demande (si ce n’est par démagogie) pourquoi Sassou se sent-il obligé de faire chaque fin d’année (depuis dix ans d’affilés) ses "promesses" ? Non seulement aucun Congolais ne prend pour argent comptant ce qu’il débite sur un ton monosyllabique mais en plus lui-même le martèle sans conviction.

A en croire le locataire de Mpila, notre pays consolide désormais sa marche " sur la voie de la croissance continue".
Est-il cependant nécessaire de rappeler que les Congolais continuent, au contraire, de tirer le diable par la queue et, qu’en guise de croissance, c’est plutôt leur pouvoir d’achat qui ne cesse de baisser alors que, paradoxalement, grimpe le cours du pétrole ?

Selon, l’homme fort du Congo, cette entrée sur la "voie de la croissance" s’opèrerait " grâce à l’effort de chacun et de chacune de (nous) . Grâce au bon sens et à l’efficacité de l’ensemble de notre peuple qui avance en bon ordre, dans la paix, l’unité et le travail, pour vaincre ses difficultés et combler ses désirs. "
Très stupéfiant !

L’homme des masses s’est félicité que les scrutins életoraux aient eu lieu sur l’ensemble du pays "sans occasionner ni violence, ni remous, en dépit de quelques difficultés administratives enregistrées au premier tour."
Qui donc avait dit que la démocratie était un luxe en Afrique ?
Le prince d’Oyo pense-t-il à la situation kenyane en évoquant l’hypothèse des difficultés à organiser une élection présidentielle en Afrique sans éviter le bain le sang ?
C’est que, arrivé aux affaires dans les conditions que l’on sait, Sassou n’a logiquement pas l’intention d’organiser les présidentielles (qu’il dit avoir lieu en 2009) en songeant un seul instant à les perdre, et tout porte à croire que les Congolais risquent d’être les kenyans de 2009, comme en 1997 lorsque, lui (Sassou) et Lissouba préférèrent en passer aux armes que de se battre légalement par les urnes interposées.
Or, tout chez l’homme de Mpila (notamment le récent remaniement minstériel) montre qu’il a l’intention de se succéder à lui-même.
Cela, sans doute, dans la mesure où l’année qui s’est écoulée à été, selon ses propres mots, celle des "efforts de reconstruction nationale".
Autant dire qu’il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin même si, en réalité, en matière d’efforts, ce sont davantage les Congolais d’en bas qui en fournissent que ses ministres, plus prompts à s’enrichir persnnellement qu’à rendre fructueux le développemnt du pays.

Ces "efforts" ont consisté à exécuter le " programme économique et financier appuyé par la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance, avec le soutien de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux "
"Efforts" qui se sont concrétisés par " des infrastructures de base ainsi que de grands projets structurants " ou encoe par la " poursuite du programme de municipalisation accélérée ". Mieux : par le" traitement graduel des défis sociaux."

Cette année 2008, promet Sassou, sera pris l’engagement pour que cet élan se poursuive, ces efforts s’amplifient.

De l’avis du général Sassou "le progrès et le développement de notre pays doivent être des processus durables et cumulatifs."
Pour cela nous devons " bâtir durablement la confiance sociale. "
car ce sont-là les " principaux enjeux que nous devons relever au cours des douze prochains mois."
Par ailleurs "la paix et la stabilité sont une nécessité vitale sans laquelle le Congo ne peut avancer dans aucun domaine de son développement."
Il existe un deuxième enjeu poursuivi : le " redressement et la modernisation de notre économie. " ; un enjeu pour lequel il ne doit pa avoir de relâche puisqu’existe un autre objectif de taille : " Le Point d’Achèvement de l’Initiative PPTE demeure notre objectif principal."
Ce point d’achèvement permettra "d’assainir et de relancer notre économie."
C’est là une attente des "populations et des travailleurs."
D’autre part, incite l’homme des masses dans son message, il faudra se battre pour doter le Congo en "infrastructures de base."
Tout cela, dans un souci " de transformation et de modernisation du Congo."
Transformations qui vont porter sur les " grands travaux d’assainissement, d’équipement et de modernisation de notre ville capitale, dans le cadre de la municipalisation accélérée."

Infatigable, l’homme des actions concrètes vise un troisième enjeu : "la confiance sociale" qu’il est possible d’atteindre en gagnant la " bataille économique pour espérer cueillir de bons fruits sur le plan social."
L’homme de Mpila est tout de même conscient que sur ce point, il a accumulé de " graves retards " qu’il faut, bien entendu, " rattraper" en favorisant la concertation avec les " partenaires sociaux ."

Pour 2008, promis, juré, L’homme du 8 février 1979 va régler "quatre mois d’arriérés de salaire aux agents de l’Etat".
Ce n’es pas tout car il y aura également " l’application de la mesure d’accès automatique à la retraite dès janvier" que son gouvernement va s’engager à " mettre en vigueur. "

De quoi s’agit-il en vérité ?
De la " la levée de l’abattement de salaire de base de 12,5% dont sont l’objet les fonctionnaires et autres agents de l’Etat ; la suppression des taxes dans le secteur des transports ; la suppression des frais scolaires au niveau de l’enseignement public ; la gratuité des manuels scolaires au niveau de l’enseignement de base ; la gratuité des examens biologiques en vue du dépistage du VIH/SIDA ; l’extension de la gratuité du traitement contre le paludisme dont la tranche d’âge des enfants bénéficiaires passe de 0 à 15 ans au lieu de 0 à 5 ans, comme prévu initialement "
Joli catalogue en effet.
Il y aura, en outre " l’entrée en vigueur des primes et indemnités spécifiques accordées aux personnels de la santé et des affaires sociales du secteur public. "
Qu’on se tienne bien : "2008 est aussi une année politique. C’est l’année des élections locales et sénatoriales. Nous devons leur assurer une réussite qui renforce notre jeune démocratie et l’Etat de droit."
Au cas où on l’aurait oublié, selon l’homme qui vientde donner un ultimatum au Pasteur Ntoumi, : " la clé de la paix, de la stabilité, de l’unité et de la liberté est, pour toute nation, celle qui ouvre les portes du possible."

Pour atteindre le bien-être, les Congolais doivent " Travailler et demeurer unis. " Ce sont "les garanties les plus sûres de notre progrès commun."

Gageons que, si Dieu lui prête vie, ces promesses seront encore faites en 2008 pour 2009.

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