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Nivaquine, le retour

Remède miracle contre HIV et H5N1 ?

Le Dr M’bey Duciel, dont le prénom est sans doute Thomas que l’on abrège par Tom, nous fait part d’un curieux espoir de thérapie. Dans l’attente de la confirmation de ses dires sortez toujours couverts et évitez KFC...

La bonne vieille chloroquine à l’assaut du VIH, du SARS et (peut-être) de H5N1

Voilà qui se révèlera peut-être comme l’une des nouvelles les plus surprenantes de l’année : la "vieille" chloroquine, médicament historique de référence du paludisme, pourrait s’avérer douée de propriétés thérapeutiques utilisables contre un large panel de virus humains ! La découverte ne date pas d’hier puisque déjà en 2003 certains avaient évoqué dans le Lancet la possibilité d’inclure des dérivés de quinoline dans certaines plurithérapies de l’infection à VIH/SIDA ; mais elle se confirme aujourd’hui et on envisage qu’elle pourrait trouver une place de choix dans la lutte contre le H5N1, le virus du poulet tellement craint des hommes...

VIH. Les essais thérapeutiques menés depuis 2003, en particulier en Inde, ont confirmé l’intérêt théorique de la chloroquine, en association à d’autres antirétroviraux et à condition de respecter la dose de 800 mg d’hydroxychloroquine (soit 500 mg de chloroquine) par jour. In vitro, l’activité antirétrovirale paraît due à une inhibition spécifique de glycosylation des particules virales.

SARS. L’hypothèse que la chloroquine inhiberait la réplication du coronavirus du SARS a été confirmée par des équipes belges et américaines. Les chercheurs des CDC (Atlanta) ont établi que l’activité de la chloroquine, à dose thérapeutique non cytotoxique, était attribuable à un déficit de glycosylation du récepteur ACE2 du SARS.

H5N1. Le large spectre apparent de la chloroquine incitait évidemment à rechercher une éventuelle activité contre les virus grippaux. En fait, on sait depuis un certain temps déjà que la molécule exerce un effet inhibiteur sur la réplication des Orthomyxovirus, dont les virus influenza A et B ; propriété qui vient de se voir confirmée in vitro contre une souche de grippe aviaire récemment introduite en Italie, à des doses compatibles avec une utilisation thérapeutique. Il ne s’agissait (malheureusement) pas du H5N1, encore absent en péninsule, mais du H5N9...

Voilà donc presque, avec la chloroquine, comme les prémices d’un nouveau petit miracle thérapeutique (et encore plus certainement économique, la chloroquine étant disponible partout à très bas prix). Un miracle qui n’en sera pas un du point de vue du virologue car on voit bien se dessiner, derrière un spectre d’activité apparemment large, un mécanisme unique d’inhibition de la glycosylation virale. Il a récemment été démontré que la chloroquine inhibe les quinone-reductase 2, intervenant dans la biosynthèse de l’acide syalique ; une molécule nécessaire aux récepteurs des trois familles virales citées ici.

DR M’BEY DUCIEL Le Congolais.


Par : CHELBI DUCIEL
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