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Norbert Moungounga Nkombo Nguila enterré en France

Moungounga Nguila a été inhumé ce lundi 26 avril 2010 dans l’intimité familiale en France. Du coup ont été respectées ses dernières volontés, à savoir reposer dans un cimetière français tant que le régime de Sassou sera encore au pouvoir à Brazzaville.

-Héraut devenu héros-

Alors que sa dépouille descendait dans la tombe, se hissait quasiment au niveau du mythe le statut politique du défunt. Les éléments de la mythification étaient déjà visibles aux deux veillées mortuaires (dont celle de Montreuil, samedi 24 avril) et dans les réactions des militants sur les forums congolais. En somme, aux yeux des « nguilistes » (selon le néologisme consacré) l’ancien Ministre des Finances de Lissouba est plus virulent politiquement, mort que vif.

Rumeurs

Des bruits selon lesquels la présence à Paris du Président congolais Denis Sassou-Nguesso, juste au moment des obsèques de Moungounga-Nguila n’était pas neutre, ces bruits ont conforté la rumeur que Brazzaville n’a ménagé aucun moyen financier et politique pour que la dépouille de ce dernier soit ensevelie dans son pays natal.

On aimerait bien savoir quel est l’intérêt pour Sassou de voir les restes mortuaires de l’un de ses pires ennemis transférés à Brazzaville alors que, vivant, il refusa de l’amnistier. D’autres rumeurs disent que la qualité de maçon de feu Moungounga (Sassou aussi l’est) ne pouvait que pousser celui-ci d’observer un pacte de solidarité ésotérique en autorisant sa mise en terre au Congo. On a vu cette fraternité maçonnique opérer également avec Pierre Savorgnan de Brazza dont les cendres ont été descendues à Brazzaville près d’un siècle après sa mort.

Comme quoi, en matière d’analyse psychologique de l’Homme des masses, toutes les hypothèses, surtout les plus fallacieuses, sont permises. Mais, sauf preuve du contraire, Moungounga a été bel bien inhumé à Paris et non à Brazzaville. Donc exit la thèse de la récupération justifiant la présence de Sassou sur les bords de la Seine.

Plutôt mort que vif

Toutefois, l’histoire récente a montré que Brazzaville déployait un soin inouï pour rapatrier les cadavres des exilés congolais. André Milongo, Augustin Poignet, Monsieur et Madame Kolélas ont tous bénéficié de cette clémence post mortem du régime de Brazzaville. L’opposant politique est-il préférable mort que vif ? Rien n’est moins sûr. On ne sait jamais de quoi est capable une dépouille hissée au rang de martyr. Or quand on observe le comportement des militants de l’Upads (aile française) c’est le destin outre-tombe que semble suivre Moungounga.

Moungounga éclipse Kolélas

Notons enfin que le "leader charismatique" Kolélas, "premier opposant au régime marxiste congolias" a joué sa plus mauvaise carte politique en pactisant avec Sassou avant la lettre. L’aura dont bénéficie Moungounga alias Moukoutou qui ne fut pas un saint aurait dû briller sur la tête de Bernard Bakana alias Nkoumbi s’il avait tenu tête à l’homme fort de Mpila jusqu’au bout. Voilà Moïse passé aux oubliettes alors que vient de naître le "nguilisme" (sic). S’agit-il d’un feu de paille ? La suite nous le dira.

En tout cas, au Paradis de Dieu comme au Paradis des héros, les premiers seront les derniers.

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