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Où s’arrêtera le pasteur Mathurin Oboukangongo, le Géo Trouvetout congolais

Après la construction navale il s’attaque à la construction aéronautique

Jusqu’où ira le Pasteur Mathurin Oboukangongo dans ses réalisations techniques ? La question est sur les lèvres de tous les ponténégrins. Après le bateau qu’il a construit en 2007, le portail électrique en janvier 2008, le jeune entrepreneur vient d’amorcer un projet à même de faire exploser la fierté des congolais : la construction d’un hélicoptère de surveillance qui survolera, à en croire son constructeur, les côtes congolaises dans les prochains mois. Nous l’avons rencontré.

Blanche Simona : Un hélicoptère de surveillance ? Que compter vous surveiller ?
Pasteur Mathurin Oboukangongo : Comme vous le savez, puisque vous suivez mes activités depuis le commencement, je mène depuis plus de 6 mois un combat contre la pêche à la dynamite pratiquée par les pêcheurs chinois.
Les autorités congolaises ne semblent pas saisir le danger que représentent ces pêcheurs pour les côtes congolaises et pour le pays. Je refuse de croire que le gouvernement congolais ferme les yeux sur cette catastrophe pour une affaire de gros sous. Les ministres se succèdent au ministère de la pêche maritime et continentale et tous exigent les preuves au lieu d’aller les chercher. Toutes celles que nous avons pu leur présenter ne leur ont pas suffi. Le nouveau ministre de la pêche maritime et continentale chargé de l’aquaculture, Parfait Kolela, est allé jusqu’à promettre des caméras infrarouges aux artisans afin que ceux-ci récoltent les preuves que leur exige le gouvernement !
Depuis, aucun pêcheur n’a vu l’objectif de la moindre caméra, J’avais d’ailleurs combattu cette idée à l’époque, car pour moi, elle était inefficace. Vous vous rappelez que mon bateau avait été saboté lorsque j’ai commencé à faire certaines révélations sur les méthodes de pêche des chinois. Voilà la raison pour laquelle j’ai décidé de construire cet hélicoptère de surveillance afin de me permettre de traquer ces armateurs chinois et pourquoi pas d’autres trafics illégaux qui peuvent se passer en mer. Je ne suis pas Moise certes, mais depuis que j’ai découvert comment les chinois détruisent nos côtes, nos ressources halieutiques, depuis que j’ai découvert que leur produit de pêche constitue un véritable danger pour la santé des congolais, j’ai perdu le sommeil. Je me demande comment nos autorités peuvent dormir sur leurs deux oreilles et laisser ces gens continuer à empoisonner les congolais ? Plusieurs fois j’ai démontre scientifiquement, en direct à la télévision, en prenant le poisson péché par les chinois et celui des pêcheurs artisanaux, comment le poisson des chinois est toxique et dangereux pour la santé.

BS : Avez vous suivi une formation, des études dans le domaine de la fabrication des hélicoptères ?
MO : Pas du tout ! je suis autodidacte. Pendant des mois, j’ai étudié des livres sur la construction des hélicoptères qu’un pilote congolais de l’armée de l’air m’avait remis. Ces ouvrages m’ont permis de comprendre le système, la base des hélicoptères. Je reçois également la documentation qui vient du canada mon pays d’adoption.

BS : est ce qu’on peut connaître la constitution de votre hélicoptère et avec quel matériel le construisez-vous ?
MO : Alpha 516 est construit à base de résine de carbone. Un produit plus résistant que le fer. Il sera équipé des caméras infrarouges qui permettront de détecter les navires à 800 ou 1200 m de distance, D’un GPS et d’un laboratoire. C’est un appareil biplace qui va atterrir aussi bien sur mer que sur la terre ferme. Je compte travailler en collaboration avec les services de sécurité. Nous allons exploiter le système blue tooth que l’on trouve aujourd’hui dans les téléphones mobiles. Toutes les séquences des informations, des image filmées depuis l’océan seront transmises. Au cas où l’appareil serait touché, tous les services seront informés dans l’instant.

BS : Qui est ce qui va piloter cet hélico ?
MO : C’est moi-même. Vous savez, un hélico ce n’est pas comme un avion. Son secret se trouve au niveau des pales qui jouent deux rôles ; celui des ailes et celui des hélices. Si le moteur tombe en panne, le pilote réussira toujours à atterrir sans difficultés. Il ne peut y avoir de crash avec ce genre d’hélico. Il a un moteur de 125 chevaux avec essence à la place du kérosène.

BS : Ce projet n’est il pas une montagne qui va accoucher d’une souris ?
MO : (Sourire) Vous savez, lorsque j’ai lancé le projet de construction du bateau de pêche personne n y croyait. C’est la même chose aujourd’hui avec l’hélico. Laissez-moi vous dire que les travaux de construction de cet hélico se trouvent, comme vous voyez sous vos yeux, à 75 pour cent de leur finalisation. Il volera par la grâce de Dieu qui m’a donné cette intelligence. Ce qui nous fait obstacle actuellement c’est le financement. Les fonds que nous avions se sont épuisés. Voilà pour quoi nous lançons un appel de fonds à l’endroit du gouvernement, particulièrement les ministères de la pêche maritime et continentale chargé de l’aquaculture, des transports maritimes et de la marine marchande et celui de l’environnement. Ce projet n’est n’appartient pas à un individu. Si ces départements ministériels ont à cœur le souci de protéger nos côtes, et nos ressources halieutiques, notre environnement maritime, c’est l’occasion de le prouver

BS : Avez vous associé des services compétents à la réalisation de ce projet ?
MO : Les services compétents ? lesquels ? Notre pays ne fabrique pas d’avions. Et en matière de certification je dois d’abord faire mes preuves. le projet doit d’abord aboutir. Le moment venu je ferai appel à l’Agence Nationale de l’Aviation Civil (ANAC) et à l’Agence Nationale pour la Sécurité Aérienne (ASECNA).Je souhaite par contre que de temps en temps ils me visitent et suivent l’avancement du projet.

BS : Avez vous bénéficié d’un soutien financier quelconque qui vous a servi de coup de pouce au lancement de ce projet ?
MO : Pas du tout. Ce sont mes propres fonds. C’est ce qui est déplorable avec notre gouvernement, cette indifférence face aux jeunes entrepreneurs aux jeunes cadres qui reviennent au pays avec dans leurs gibecières beaucoup de projets qui ne peuvent voir le jour faute de soutien financier. Pendant ce temps la part belle est faite aux étrangers qui bénéficient de tous les avantages possibles. Aucune banque ne peut vous accorder un prêt pour démarrer votre projet.
Regardez comment les chinois ravagent le secteur de la pêche sans que cette activité ne bénéficie aux congolais. Les congolais qui travaillent avec eux sont mal rémunérés. Vous appelez cela créer de l’emploi ? Le secteur de la pêche doit revenir au congolais. Le pétrole et le bois sont entre les mains des étrangers, laissez la pêche au nationaux ! Aujourd’hui ce secteur n’est qu’à 2,5 pour cent de rentabilité, c’est nul. Le gouvernement doit nous aider à développer ce secteur. Les armateurs chinois ne sont pas et ne seront jamais les amis des congolais. Je lance un appel au chef de l’Etat, lui qui est le père de la nation de nous ouvrir ses portes. Je suis convaincu qu’il n’est pas assez informé sur cette situation. Il faut qu’il intervienne, qu’il arrête cette catastrophe.


Mathurin Oboukangongo fait quand même preuve d’un bel optimisme. On lui a refusé de faire naviguer son bateau et il pense qu’on l’autorisera à faire décoller son hélicoptère. En tout cas c’est ce que nous lui souhaitons.

Mathurin, quel sera votre prochain défi ? La construction d’une centrale nucléaire ?

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