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Revue de presse Semaine du 17 mai 2008

« Le bâtisseur infatigable » !

A la une cette semaine, le président de la République avec notamment sa visite en grande pompe à Pointe Noire. Denis Sassou Nguesso s’est installé ostensiblement pour huit jours dans la capitale économique. Au programme : le lancement des travaux de la Centrale électrique à gaz du Congo et l’inauguration du champ pétrolier Moho Bilondo, opéré par Total. Un agenda chargé que nous détaille Le Choc qui fait sa une sur cette visite avec un titres évocateur « Le bâtisseur infatigable encore à l’œuvre au bord de l’océan ». « Cette phrase résume à elle seule, la panoplie de réalisations déjà accomplies par le chef de l’etat, depuis son retour au pouvoir », poursuit le quotidien qui reviendra certainement très largement la semaine prochaine sur le séjour de Sassou qu’aucun Ponténégrin n’a pu ignorer … Routes bloquées, défilés de 4x4 blindés à vive allure, chars stationnés à Côte sauvage devant la résidence présidentielle … Le seul journal qui raconte vraiment la visite du chef de l’état, c’est La Semaine Africaine. Photos à l’appui et extraits des discours, l’hebdo revient sur la pose de la première pierre de la Centrale électrique à gaz du Congo à Côte Matève. Construite et financée par l’italien Eni, cette centrale aura une puissance de 300 mégawatts, extensible à 400. Mise en service prévue pour juillet 2009. Les ampoules n’ont plus qu’un an de répit ! L’administrateur délégué général d’Eni va plus loin : « le Congo va disposer d’un solide instrument de progrès socioéconomique, grâce à la production en permanence d’une énergie de très bonne qualité qui permettra de soutenir et élargir le tissu industriel de ce pays et aussi, bien entendu, d’améliorer les conditions et la qualité de vie d’une grande partie de la population », rapporte La Semaine Africaine. Gros chantier en perspective dont le coût n’a pas été officiellement abordé. Mais Jean Bruno Richard Itoua, le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, aurait confié à la presse que le montant de la Centrale avoisinerait les 400 millions de dollars, dixit le journal chrétien.
Pas tellement d’autres détails ponténégrins à se mettre sous la dent. Le Nouvel observateur et Talassa parlent de la visite du président mais … à Oyo. Les deux quotidiens ont un train de retard. Nous sommes déjà largement revenus sur le lancement des travaux de la route Owando-Makoua-Mambili, de l’hôpital d’Oyo et du grand hôtel de l’Alima dans la ville présidentielle, lors de la dernière revue de presse. Il faut dire que cette visite dans la Cuvette date du 4 mai !

Bisbilles quotidiennes autour des élections

Première nouvelle. Elle est donnée par Le Choc : « les élections locales se tiendront le 29 juin 2008 ». Enfin un peu de visibilité sur le calendrier électoral. « Suite aux réels problèmes d’organisation observés au cours des échéances législatives de 2007, reconnaît le même hebdo, le débat est désormais clos ». Les conseillers départementaux et municipaux vont donc être bientôt renouvelés. Le scrutin sénatorial devrait lui se tenir en octobre prochain. Du côté des présidentielles, on patiente toujours pour avoir une date précise et même une confirmation pour 2009. Pas encore de concurrence pour Joseph Kignoumbi, premier candidat déclaré. Le Nouvel Observateur le rappelle pour ceux qui auraient loupé l’info, déjà largement diffusée par ses confrères. Précisons que Joseph Kignoumbi, député UPADS, se présente indépendamment de son parti. Denis Sassou Nguesso ne s’est toujours pas prononcé et dans son camp, on se chamaille. Talassa consacre un long article à la guéguerre entre les aventuriers du RMP et les conservateurs du PCT qui dénoncent « une nouvelle machine politique soumise à la seule volonté du président Sassou. », indique l’hebdo. « Ce RMP est un parti en gestation, comme une tentative réactionnaire visant à faire disparaître ou a enterrer totalement l’œuvre politique de l’immortel Marien Ngouabi », ajoute Talassa. Ca change, habituellement, c’est l’opposition qui se crêpe le chignon.

Mémoire et savoir

Presque un mois après la mort de Papa Césaire, l’université Marien Ngouabi de Brazzaville a tenu à rendre hommage au poète et homme politique martiniquais. « Les artistes ne meurent jamais », précise La Semaine Africaine en préambule. Une façon de justifier les semaines qui se sont écoulées entre le décès de l’écrivain et la cérémonie organisée le 10 mai. Plusieurs professeurs ont entouré le doyen de la faculté de Lettres et des Sciences humaines, revenant sur la biographie et la bibliographie d’Aimé Césaire. C’est toute la communauté africaine qui rend hommage à l’homme qui a appelé « les victimes de la colonisation à une prise de conscience de leur identité de noir afin de garantir leur être et leur culture », rapporte Le Choc. Les derniers mots seront pour Jean-Claude Gakosso, le ministre de la culture et des arts qui avait rencontré le chantre de la négritude en 1970 à Brazza :« Césaire est mort, mais pour moi, il est vivant et je vis avec lui ». C’est peut être le sentiment de congolais.
Nous restons dans les couloirs de l’université pour un autre décès. Alpha Noel Malona est mort le 11 mai dernier à Pointe Noire après avoir participé à la cérémonie de présentation du roman d’Eric Dibbas-Franck. Titulaire d’un doctorat en science littéraire, il enseignait les littératures francophones et il était, confie Le Choc, « le spécialiste de la négritude ».

En bref :

  1 200 ouvriers pour 300 villas : Maisons sans frontières Congo, une société privé de droit, remodèle la lagune de Tchikibo au coeur de Pointe Noire et, après plusieurs batailles juridiques, fait enfin pousser des maisons. 13 d’entre elles ont déjà été livrées et le carnet de commande ne désemplit pas. La Semaine Africaine.

  Cout de l’opération : 500 000 000 FCFA : Afin de repérer les agents fictifs et les doubles emplois au sein de l’administration congolaise, les agents civils de l’Etat ont été recensé le 5 mai dernier dans tout le pays. Le Choc.

  Incroyable nouvelle ! : Maurice, Christel, Wilfried … Les frères et fils du président Sassou tiennent la politique mais aussi toutes les marchés congolais, du pétrole au bois en passant par l’hôtellerie, la restauration ou les transports. Merci Talassa !

  Comment s’appelle le président de la République ? : Sassou Nguesso, Sassou-Nguesso ou Sassou N’Guesso ? C’est la question que se pose Talassa en une, décrets à l’appui, sans vraiment apporter de réponse …

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