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Ron Lloyd, artiste congolais, symbole de l’électro-ndombolo

Ron Lloyd a de qui tenir. Les lois mystérieuses de la génétique avant celles de l’informatique lui ont donné comme ascendants le très grand salséro José Missamou, Faustin Missamou, Nina Loémba. Ron Lloyd n’a ensuite qu’exploité l’autre principe de l’acquis et de l’inné. Bon sang ne saurait donc mentir. Aujourd’hui ce jeune artiste Congolais, né en France, doté de caractères musicaux consanguins, a pris le flambeau. Un puissant clip qui « tue » (sic) visible sur Youtube, donne une idée de ce qu’il a dans les tripes. « Je fais de l’éléctro-ndombolo ou si vous voulez, de l’afro-world » analyse-t-il. Il s’agit d’un encadrement de la roumba par des bits électroniques. Pour atteindre cette performance, le chanteur a revisité le système chromatique des têtes d’affiche comme J.B Mpiana, Werrason, Faly Ipupa.

Seulement, voilà : Rone ne s’arrête en si bonne route. Il compte explorer et exploiter la masse sonore léguée par José Missamou, monstre sacré du wawanco aujourd’hui décédé. Il n’y a pas meilleur hommage qu’un neveu puisse rendre à un oncle, hommage fondé sur le principe kongo « wa dia fwa, yika dio » ou l’art de fructifier l’héritage, un peu à l’image des talents dont parlent Les Ecritures qu’il s’agit de rendre à Dieu (c’est-à-dire au public) après les avoir multipliés quand Il (Dieu) vous les prête.

Revisiter la rumba et l’enrichir

La musique étant une totalité, Ron Lloyd met également l’accent sur la danse dont l’exécution dans ses clips est réalisée par des danseuses sélectionnées grâce à un sévère casting et dont la plastique donnerait le vertige à un moine.
Ron Lloyd, cela va sans dire, ne se borne pas à chanter. Il danse aussi et fait danser des nanas nées en France, dotées d’une expression chorégraphique qui confirme l’adage que les black ont le rythme dans la peau.

Rénovation

La rumba congolaise a besoin d’être rénovée et restaurée. Dire cela es d’ailleurs d’une affligeante banalité. Ironie du sort, voilà que de plus en plus cette rénovation/restauration vient des artistes comme Passy, Abdel Malik, Air CFA, Ron Lloyd, issus de la diversité , bénéficiant d’une puissante technologie et dépositaires, bien entendu, d’une double culture, occidentale et africaine.

Ron Lloyd s’inscrit naturellement dans cette lignée pluriethnique et multidisciplinaire associant d’une part rumba et rock, d’autre part électronique et psychologie, voire même sociologie. Le résultat est tout simplement fabuleux.

L’année 2012 qui démarre nous promet des sons encore plus mortels du point de vue de la puissance. Le public, selon Ron Lloyd, peut alors espérer savourer cette créativité à laquelle l’avait habitué des maîtres comme Paul Kamba, Moundanda, Essous, Kallé, Franco, et enrichie (la créativité) des progrès de la science.

Depuis le Panthéon des musiciens où ils se trouvent, les frères Missamou (Faustin et José) peuvent être fiers de toi. Bonne année 2012, Ron Lloyd.

http://www.youtube.com/watch?v=b-6a2A-5p40
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