email

Un plan de paix pour régler la crise armée du Pool

BRAZZAVILLE, 10 nov (AFP) - 11h49 - Un plan de paix pour un règlement négocié de la crise armée en cours depuis sept mois dans la région du Pool (sud-ouest) vient d’être soumis au président Denis Sassou Nguesso par un comité de paix créé à Brazzaville par des personnalités du Pool.

Ce plan a été remis directement au président Sassou Nguesso le 7 novembre à Oyo, sa ville natale (nord-est) par ce comité, issu d’une concertation qui a regroupé en octobre dans la capitale congolaise plus de 250 personnalités - politiques et société civile - originaires du Pool, a affirmé dimanche à l’AFP, le porte-parole du comité, Bonaventure Mbaya.

Le chef de l’Etat s’est engagé à examiner les propositions de paix.

Dans leur plan, les ressortissants du Pool demandent qu’une issue négociée soit trouvée à la crise, puisque "la solution militaire vient de montrer ses limites".

"La concertation des originaires du Pool s’est résolue à reconnaître, unanimement, que le problème (de cette région) ne saurait se régler définitivement par la seule solution militaire qui vient de montrer ses limites", précise le plan.

Depuis avril, les troupes gouvernementales mènent dans les zones sud-ouest et sud-est du Pool des opérations militaires destinées à anéantir les miliciens "Nsiloulous" - "jusqu’auboutistes" en dialecte local lari - et leur chef le pasteur Frédéric Bitsangou alias Ntumi retranché dans une forêt de cette région.

Les affrontements ont provoqué des déplacements massifs de civils qui, soit errent dans la région soit se sont réfugiés à Brazzaville.

Les originaires du Pool renvoient dos à dos le pasteur Ntumi - à qui ils dénient le droit de représenter la région - et le gouvernement sur la responsabilité des affrontements.

Le plan préconise un cessez-le-feu, dont l’arrêt "des bombardements terrestres et aériens qui n’ont pas permis la mise hors d’état de nuire de Ntumi et ses hommes" et le départ des "troupes étrangères", qui ont "déshonoré l’éthique militaire par des comportements repréhensibles" comme les pillages.

Le texte ne précise pas l’origine des troupes étrangères. Un contingent angolais est présent au Congo en vertu d’accords de défense entre Luanda et Brazzaville.

Tout en s’interrogeant sur "l’impunité" dont bénéficient les responsables des pillages, les auteurs du plan exigent que forces de sécurité et troupes étrangères soient "remplacées" par un contingent des forces armées congolaises (FAC)" mené par un officier supérieur "républicain".

Le plan suggère la création d’une commission d’observation composée de représentants du comité de paix, de la société civile, des forces de sécurité, et des organisations humanitaires internationales et demande l’ouverture de couloirs humanitaires permettant l’accès aux déplacés.

Ces dispositions devraient créer un climat propice au déploiement dans le Pool de personnes chargées de "prendre contact avec les hommes de Ntumi pour obtenir par le dialogue le dépôt des armes et leur sortie des forêts", selon la même source.

Pour faciliter ce déploiement, le plan invite le président Sassou Nguesso à prononcer une amnistie générale.

Les miliciens seraient ensuite cantonnés dans des centres ouverts chargés de leur encadrement pyschologique et de leur réinsertion sociale. Enfin le plan suggère que le Pool soit déclaré "région sinistrée" et propose la création d’un fonds de soutien à la région.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.