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Ntsiba Florent

Aménager et ouvrir le site du « Petit Matin » au public

L’histoire d’une nation ou d’un peuple, aussi sombre soit-elle, ne doit jamais être reléguée dans l’obscurité.

Au contraire, elle doit être confrontée, étudiée et enseignée, afin que les générations futures puissent tirer des leçons de son passé, aussi difficile soit-il à affronter.
Dans cette optique, nous portons notre regard sur un lieu chargé de mémoire et de douleur : le « Petit Matin ».

Le "Petit Matin ", autrefois lieu de supplice où les opposants politiques et les condamnés à mort par la justice étaient exécutés, demeure un symbole poignant de l’histoire congolaise des années 60-70. Cet endroit, imprégné du poids des souffrances et des injustices passées, ne devrait pas être effacé de la conscience collective.
Au contraire, nous croyons qu’il devrait être aménagé et ouvert au public, afin que chacun puisse témoigner de son histoire et rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie dans ces circonstances tragiques.

C’est dans cette optique que nous adressons notre demande aux autorités congolaises à travers notre livre intitulé « Les Aubes de l’Horreur : Une Analyse Critique des Concepts d’ ’Au Poteau’ et de ’Petit Matin’ dans la Politique Congolaise des Années 60-70 » Suivi de «  Du Petit Matin à la Lumière : Un Appel à la Mémoire et à la Réconciliation  » qui est déjà en vente en ligne dans toutes les boutiques d’Amazon.
Nous appelons à la reconnaissance de cette histoire douloureuse et à la préservation de sa mémoire collective.

Nous croyons fermement que cette démarche va dans le sens de la réconciliation amorcée par la Conférence Nationale Souveraine qui a eu lieu en 1991.
En confrontant les horreurs du passé, en reconnaissant les erreurs et en honorant la mémoire des victimes, nous pouvons avancer vers un avenir où la justice, la vérité et la réconciliation sont possibles.

En transformant le « Petit Matin » en un lieu de mémoire ouvert au public, nous lançons un appel à la conscience collective, un appel à ne pas oublier, mais aussi à apprendre, à guérir et à progresser ensemble.
La lumière de la vérité et de la réconciliation ne peut éclairer notre chemin que si nous avons le courage de regarder notre passé dans les yeux et d’affronter les ombres qui le hantent.

Extrait de ce livre

" Sur la Route du nord, entre les localités de Kintélé, en banlieue nord-est de Brazzaville, et Ignié, dans le département du Pool, se trouve un lieu emblématique et chargé d’histoire : le Petit Matin.
Perdu dans les méandres d’une forêt sombre, nichée au creux des collines, cette étendue de terre évoque à elle seule les souvenirs douloureux des exécutions des opposants politiques ou des condamnés à mort.
Ce lieu, au nom évocateur, symbolise la terreur et la répression qui régnaient lors des périodes sombres de l’histoire congolaise. Les Congolais qui l’aperçoivent au loin peuvent sentir le poids de l’histoire qui repose sur ce lieu, témoignage silencieux des atrocités passées.
Il incarne la sombre réalité des exécutions arbitraires qui ont eu lieu pendant des décennies, dans l’ombre des collines et loin des regards indiscrets.
Malgré sa localisation géographique éloignée, le Petit Matin reste ancré dans la mémoire collective des Congolais.
Il rappelle les heures sombres où la justice était bafouée et où la violence politique régnait en maître.
En contemplant cette forêt lointaine, les Congolais se souviennent des sacrifices injustes de ceux qui ont été exécutés, mais aussi de leur propre lutte pour la liberté et la justice.
Ainsi, le Petit Matin, par sa simple évocation, invite à la réflexion sur le passé douloureux du pays et sur la nécessité de préserver la mémoire historique pour construire un avenir meilleur.

Proposition de transformer le site du Petit Matin en un mémorial ouvert au public, à l’instar des sites historiques mondialement reconnus

La transformation du site du Petit Matin en un mémorial ouvert au public représente une proposition significative pour honorer la mémoire des victimes des exécutions politiques et pour promouvoir la réconciliation nationale au Congo.
Inspirée par des initiatives similaires dans le monde entier, cette proposition vise à transformer un lieu de souffrance et de terreur en un symbole de mémoire, de paix et de résilience.
Premièrement, la création d’un mémorial au Petit Matin permettrait de préserver la mémoire des atrocités passées et de rendre hommage aux victimes.
En commémorant les événements tragiques qui se sont déroulés à cet endroit, le mémorial rappellerait à tous les Congolais les conséquences dévastatrices de la violence politique et de l’oppression.
Il offrirait également un espace de recueillement et de réflexion où les familles des victimes et la communauté dans son ensemble pourraient se recueillir et se souvenir.
Deuxièmement, un mémorial ouvert au public au Petit Matin servirait de lieu d’éducation et de sensibilisation sur l’histoire sombre du Congo.

Les visiteurs pourraient apprendre sur les événements qui ont eu lieu à cet endroit et sur les implications sociales, politiques et humaines de ces exécutions.
Des expositions, des documents historiques et des témoignages pourraient être présentés pour offrir une compréhension approfondie de cette période de l’histoire congolaise.
Troisièmement, la transformation du site du Petit Matin en un mémorial pourrait contribuer à la réconciliation nationale en encourageant le dialogue et la compréhension entre les différentes communautés congolaises.

En reconnaissant les souffrances passées et en s’engageant à construire un avenir fondé sur la justice et la paix, le mémorial pourrait jouer un rôle important dans la guérison des divisions sociales et politiques qui persistent encore aujourd’hui.
Enfin, un mémorial au Petit Matin aurait le potentiel de devenir un site touristique important, attirant les visiteurs nationaux et internationaux intéressés par l’histoire et la culture du Congo.

Cela pourrait contribuer au développement économique de la région et offrir des opportunités d’emploi pour les communautés locales.

En somme, la transformation du site du Petit Matin en un mémorial ouvert au public représente une initiative significative pour préserver la mémoire historique, promouvoir la réconciliation nationale et encourager le développement socio-économique du Congo.

Cela nécessiterait un engagement politique, financier et communautaire soutenu, mais les bénéfices potentiels en termes de justice, de guérison et de compréhension valent bien cet investissement.

Serge Armand Zanzala, auteur du livre et Directeur de Publication de La Société Littéraire

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