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Musique congolaise

Céli Bitshou - La révolution de la basse dans la musique congolaise

De père originaire du Territoire du Moyen-Congo en affectation administrative au Tchad, et de mère tchadienne, Boniface BITSOUMANOU alias Francis ou Céli Bitshou plus tard, naquit le 14 mai 1943 à Doba (Tchad).

Rencontre avec la culture

Versé très tôt en 1957 dans la culture, Francis se révèle excellent danseur au sein du groupe folklorique « Ngwaka Tour » créé cette année-là à Moungali, quartier de Brazzaville, avec à ses côtés Domsis, percussionniste des orchestres Cercul-Jazz puis Grands Maquisards à Kinshasa. Nous le retrouvons deux années plus tard à la création de l’orchestre Orphée-jazz en qualité de chanteur. Pas pour longtemps, constatant le vide rythmique causé par l’absence de contrebasse, Francis se porte volontaire pour en assurer le maniement. C’est le début de la longue histoire d’amour qui le liera toute sa vie à ce noble instrument.

De la contrebasse à la guitare-basse

Après un bref passage dans l’orchestre Négro-Band de Max Clary Massengo, Michel Boyibanda et Baguin en 1960, Francis intègre l’orchestre Novelty de Joseph Moutou Poaty alias Typoa et Miyouna Yanno en 1961, en remplacement du contrebassiste Lassy alias Lasso, orchestre au sein duquel il réceptionne la première contrebasse électrique.

Changement de cap en 1962, Francis remplace dans l’orchestre Bantous d’Essous, Nino Malapet et Antoine Nédule Papa Noël, son oncle paternel Daniel Loubélo De La Lune retourné à L’Ok-Jazz avec le chanteur Édo Ganga. Avec ses nouveaux partenaires il signe la grande épopée des Bantous qui les mènera en novembre à Bruxelles enregistrer chez Fonior 52 disques soit 104 chansons en deux semaines pour les éditions CEFA de la Maison Écodis-Macodis de Roger Izéidi, à Paris animer la première Nuit du Congo organisée par l’écrivain Tchicaya U Tam’si, et enfin en tournée vers les principales capitales d’Afrique de l’Ouest avant de regagner Brazzaville. Des enregistrements de Bruxelles sortiront des œuvres cultes et intemporelles, comme « Émilie wa Francis  » (le premier tube de Francis), « Tokumisa Congo » , « Ngai mwana ya Adèle » , « Tu silencio », « Camarade mabé » , « Albert akéyi » , « Bantous de la capitale », « Cielito », « Mboka ngélé » , "« Bano mboka »", "« Tika na nduka mbongo » , « Nakomi révoqué », « Cielito » , « Mama Titine » , « Mobali liboso » etc...

En décembre 1963, touché par la défection du soliste Nédule Papa Noël et de l’accompagnateur Jacques Mambau Jacky, Francis quitte à son tour l’orchestre Bantous de la capitale pour l’orchestre Cercul-Jazz de Ntounta Mamadou et Franklin Boukaka où il épaule la guitare-basse cette-fois, dans des tubes telles que « Libala ya makasi », « Sango ya makasi », « Louzolo », « Jolie jolie Brazzaville », « Les écoliers » aux Editions Stenco dès son arrivée.

En 1965 il rejoint l’orchestre Los Batchichas nouvel orchestre où l’on retrouve Dikky Baroza encadrant des néophytes parmi lesquels Sam Mangwana et Théophile Bitsikou.

Céli Bitsou bassiste emblématique de l’Ok-jazz

En 1965, Daniel Loubélo De La Lune, illustre bassiste et légendaire chef d’orchestre OK-Jazz, décide de se retirer de la scène musicale. Quoi de plus normal que de proposer sa succession dans l’orchestre à son neveu, bassiste chevronné ? Accédant à sa volonté, Franco Luambo dépêche Michel Boyibanda à Brazzaville.

Arrivé dans l’Ok-Jazz, Francis révolutionne le jeu de la basse, et par-delà son orchestre, il configure la basse de la musique congolaise. Fini la basse des années 50 et début 60 avec le nouveau rythme saccadé qui martèle le tempo.

Le plus grand bassiste de l’histoire de la musique congolaise

Fort de son expérience acquise à la contrebasse, la contrebasse électrique et la guitare basse, assuré enfin d’une stabilité certaine, Bitshou s’épanouit et s’éclate dans L’Ok-Jazz, apportant au fil des années les innovations capitales inhérentes à la modernité technique dans le jeu de son instrument :
 Un jeu moins astreignant et guindé, plus libre, laissant cours à l’improvisation.
 Introduction du contre-chant.
 Introduction de phrases intercalaires, d’ostinato dans les rifs de basse.
 Emprunt au folklore kòngo du tambour principal dans son phrasé.

Ajouter à cela un doigté franc, un son rond, pour une basse qui balance, indispensables à la rumba chaloupée, lascive ; la bonne, la vraie rumba, celle de la musique congolaise authentique.

Céli Bitshou a défini la basse moderne de la musique congolaise.

Auteur-compositeur émérite

Après être passé par l’orchestre Vévé de Verckys Kiamxangana Matéta, Céli Bitshou s’est lancé dans une carrière solo. Auteur-compositeur prolixe, il compte derrière lui une discographie monumentale de chansons à succès, de tubes indémodables.

Audifax BEMBA

A partir de 1965, Céli Bitsou change la cadence en s’inspirant de la percussion du folklore bantou.

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