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Succession

Christel Sassou, le pied à l’étrier

Ne parlez surtout pas au khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso, de succession dynastique. Le vainqueur de la présidentielle du 21 mars 2021, avec à la clé la mort de Guy Brice Parfait Kolelas dans les circonstances non encore élucidées, est foncièrement convaincu que les populations du Congo-Brazzaville ne comprennent rien à ses manœuvres et n’y voient que du feu même si la ficelle est très grosse. Cependant ils le voient arriver avec ses gros sabots.

La volonté de Denis Sassou Nguesso de placer sur orbite Christel Sassou avait été stoppée par la bronca menée par Pierre Ngolo au sein du Parti congolais du travail (PCT). La première tentative fût un échec. Le premier ballon d’essai avait fait chou blanc. Ce n’était qu’une partie remise. Il y a belle lurette que l’idée de succession dynastique trotte dans le crâne du fils de «  Mama Mouébara  ».

Déni de justice

Les déboires et les démêlés judiciaires de la famille de José Dos Santos ont fini par renforcer et fortifier les velléités dynastiques des chefs d’Etats d’Afrique. Le khalife d’Oyo a remis l’ouvrage sur le métier. Denis Sassou Nguesso est revenu à la charge avec la nomination le 16 mai 2021 de Christel Sassou au poste de ministre de la coopération internationale et de la promotion du partenariat public-privé dans le gouvernement dirigé par Anatole Collinet Makosso, ci-devant directeur de cabinet d’Antoinette Sassou Nguesso. Un portefeuille ministériel taillé sur mesure qui permet à « Kiki, le fils de l’homme  », comme l’appelle affectueusement Inès Nefer Ingani, arrivée au gouvernement pour la seconde fois dans les bagages de Christel Sassou, de bénéficier de l’immunité diplomatique, d’échapper à l’interpellation de la justice internationale et de prendre sa revanche sur Pierre Ngolo, Jean-Dominique Okemba et Jean-Jacques Bouya.

Dynasties nègres

Le retour sur le devant de la scène politique et médiatique de Christel Sassou s’accompagne du retour des polémiques à son sujet au Congo-Brazzaville. L’arrivée de Christel Sassou Nguesso au gouvernement coïncide avec le débat en Afrique francophone de la succession dynastique (Gabon, Tchad, Togo…). Christel Sassou se voit bien dans le fauteuil présidentiel comme Eyadema fils, Ali Bongo et Mahamat Deby de fraîche date. Gestionnaire au pied d’argile et flambeur des pétrocfa de la SNPC, son passé ne plaide pas pour lui. Christel Sassou traîne plusieurs casseroles, de l’affaire des Biens mal acquis (BMA) au scandale immobilier aux Etats Unis en passant par la gestion chaotique du secteur pétrolier.

Au nom du fils

Qui peut mieux garantir la sécurité de Denis Sassou Nguesso sinon son fils Christel ? Entre le fils, les neveux et les cousins, le choix est clair. Le natif D’Edou-Penda a donc actionné le deuxième étage de la fusée pour préparer le « fiston  » à occuper les hautes fonctions en vue de garantir la tranquillité de ses vieux jours et lui assurer une « Dolce Vita  ».

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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