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Epistolaire

Lettre ouverte à un confrère écrivain, Alain Mabanckou

Cher confrère écrivain,

Je m’adresse à vous avec respect et sincérité, conscient du fait que les loups ne se dévorent pas entre eux.

Cette lettre ouverte que je vous adresse aujourd’hui ne vise en aucun cas à déclencher une guerre, mais plutôt à souligner l’importance de préserver votre notoriété.

Cher Alain Mabanckou,

Permettez-moi tout d’abord de vous exprimer mon admiration pour votre immense talent dans le domaine littéraire et pour votre engagement en faveur de l’épanouissement de la jeunesse africaine.

Votre plume incisive et votre voix puissante ont fait de vous une figure respectée, considérée comme la voix des sans voix. Votre contribution à la littérature africaine est inestimable et je tiens à saluer vos réalisations remarquables.

Cependant, récemment, j’ai été surpris de constater votre conversion en tant que chroniqueur de musique sur les réseaux sociaux.

Bien que je reconnaisse votre passion pour la musique et votre désir de promouvoir les artistes, cette nouvelle direction ne semble pas être à la hauteur de votre image.
Au contraire, elle a suscité des interrogations parmi ceux qui vous considèrent comme une voix puissante pour la jeunesse africaine.

Votre mission en tant qu’écrivain était d’être la voix des sans voix, de défendre les causes justes et de lutter contre les maux qui affectent nos sociétés.

Cependant, vos récentes publications sur Facebook, dans lesquelles vous faites la promotion d’artistes musicaux des deux Congos, soulèvent des inquiétudes.
Il est bien connu que certains de ces musiciens, avec leur genre et leurs chansons, contribuent à la dépravation des mœurs, ce qui égare la jeunesse dans nos deux pays.

Ce qui m’a particulièrement troublé, c’est de vous voir soutenir le concert de Roga Roga qui a eu lieu récemment au Stade Alphonse Massamba-Débat, en plein milieu de l’année scolaire, pendant la période des examens.

Permettez-moi également de profiter de cette occasion pour vous rappeler un point important : Il est indéniable que la musique, la consommation excessive d’alcool et le sexe ont un impact négatif sur la jeunesse.

Malheureusement, ce sont souvent les politiques qui contribuent à cette situation en soutenant des méga-concerts et en organisant des concours de danses qui rappellent des scènes pornographiques, en pleine année scolaire, qui suscitent des vocations dans ces domaines.

En tant qu’écrivain respecté, vous avez le pouvoir d’attirer l’attention sur ces problèmes et d’encourager les politiques à repenser leurs actions.

Votre voix peut être un catalyseur pour le changement et la sensibilisation, en soulignant les conséquences néfastes de certaines pratiques sur la jeunesse.

J’espère que vous continuerez à utiliser votre influence pour promouvoir des valeurs qui favorisent l’épanouissement des jeunes et leur offrent des perspectives positives.

Il est tout simplement inconcevable qu’Alain Mabanckou, l’une des voix les plus influentes de la jeunesse congolaise, soutienne ce « crime contre la jeunesse » congolaise.

Je vous écris aujourd’hui avec un profond respect, mais également avec une certaine déception et une inquiétude grandissante.

Je me demande ce qui a pu pousser quelqu’un d’aussi brillant et engagé que vous à prendre une telle position.

En tant qu’écrivain et intellectuel, vous avez le pouvoir d’influencer positivement la jeunesse, de l’éduquer et de l’inspirer.

Il est donc crucial de faire preuve de discernement dans vos choix et de ne pas compromettre les valeurs que vous avez défendues avec tant de passion.

J’espère sincèrement que vous prendrez en considération les préoccupations que je soulève, ainsi que celles d’autres esprits critiques qui partagent ces inquiétudes.

Je suis convaincu que vous avez encore un rôle essentiel à jouer en tant que voix de la jeunesse, en les encourageant à s’élever au-dessus des influences néfastes et en les guidant vers un chemin de développement et de progrès.

Je vous remercie pour l’attention que vous porterez à cette lettre ouverte et je reste dans l’attente d’une réponse de votre part.

Cordialement,

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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