email
Livre

Lettre Ouverte aux Chefs Religieux des Confessions Membres de l’Œcuménisme au Congo Et, si nous demandons à Dieu de nous donner un Président ?

Photo: Quand le méchant domine, le peuple gémit.

Notre engagement envers notre foi nous incite à partager avec l’ensemble des Congolais un passage biblique qui résonne avec la réalité de notre nation, le Congo.
En effet, plutôt que de solliciter la divine providence pour nous octroyer un dirigeant, nous prenons l’initiative de le choisir nous-mêmes, négligeant ainsi les préceptes de la spiritualité politique de notre pays.
Le choix du Président de la République est une responsabilité profonde et sacrée, qui ne peut être prise à la légère.

En tant que citoyen conscient de notre devoir envers notre nation et notre peuple, il est impératif que nous nous rappelions des enseignements spirituels qui guident notre conduite collective.
Le livre des Proverbes, chapitre 29, verset 2, nous rappelle : « Quand les justes se multiplient, le peuple est dans la joie ; quand le méchant domine, le peuple gémit. »

Cette sagesse biblique souligne l’importance d’une gouvernance juste et droite pour le bien-être de la société dans son ensemble.
Elle met en lumière la responsabilité qui incombe à chaque individu de contribuer à la création d’un environnement où la justice et l’intégrité prévalent.
Mais, ce n’est pas de ce texte qu’il s’agit, nous voulons partager sur le Premier Livre de Samuel, chapitre 8, versets 4 à 9 (La Bible Segond) :

Texte

« Alors tous les anciens d’Israël s’assemblèrent et vinrent auprès de Samuel à Rama. Ils lui dirent : Voici, tu es vieux, et tes fils ne marchent pas sur tes traces. Établis maintenant sur nous un roi pour nous juger, comme en ont toutes les nations. » (1 Samuel 8:4-5)
Samuel, le prophète, prend alors cette demande très au sérieux et en parle à Dieu.
Dieu lui répond et l’avertit des conséquences de cette demande, mais les Israélites insistent et Dieu leur accorde un roi.

Etude du texte

La demande du peuple d’Israël pour avoir un roi, telle qu’elle est décrite dans le Premier Livre de Samuel, illustre un aspect fondamental de la spiritualité politique présente dans de nombreuses sociétés à travers l’histoire.
La spiritualité politique peut être définie comme la manière dont les croyances religieuses et les valeurs spirituelles influencent les structures de gouvernance et les processus politiques au sein d’une nation.
Dans le cas des Israélites, leur demande d’un roi était motivée par leur désir de se conformer au modèle politique des nations environnantes.
Ils pensaient que l’établissement d’un roi les rendrait plus puissants et plus respectés parmi les autres peuples.
Cependant, cette décision a été critiquée par Dieu à travers le prophète Samuel, car elle représentait une rupture avec le modèle théocratique que Dieu avait établi pour eux.
Il est essentiel de rappeler les fondements de la spiritualité politique du Congo, qui ont été posés lors de la Conférence Nationale Souveraine tenue à Brazzaville en 1991.
Cette conférence historique a établi des principes fondamentaux qui guident le pays sur la voie de la prospérité et de la justice.
Parmi ces principes, trois préceptes moraux essentiels ont été mis en avant : « Tu ne voleras point, tu ne mentiras point et tu ne tueras point. »
Ces commandements, rappelant les valeurs universelles de l’éthique et de la moralité, constituent les piliers sur lesquels repose la spiritualité politique du Congo.
Ils incarnent l’engagement envers l’intégrité, la transparence et le respect de la vie humaine, des valeurs cruciales pour la construction d’une société juste et équitable.

Le tamis des choix politiques

Le commandement « Tu ne voleras point » condamne fermement la corruption et l’appropriation indue des ressources publiques, affirmant ainsi le principe de la gestion responsable des biens communs au bénéfice de tous les citoyens.
Le commandement « Tu ne mentiras point » souligne l’importance de la vérité et de l’honnêteté dans la sphère politique, encourageant la confiance mutuelle entre les dirigeants et le peuple et favorisant la transparence dans la gouvernance.

Enfin, le commandement « Tu ne tueras point » affirme le caractère sacré de la vie humaine et condamne fermement la violence et l’oppression, appelant à la résolution pacifique des conflits et à la protection des droits fondamentaux de chaque individu.
Ces principes de base, enracinés dans la conscience collective du peuple congolais, sont non seulement des guides pour les dirigeants et les responsables politiques, mais aussi des normes auxquelles tout citoyen est appelé à adhérer.
Ils incarnent l’idéal d’une société où règnent la justice, l’égalité et le respect mutuel, et servent de tamis dans les choix politiques.
Ainsi, la spiritualité politique du Congo, forgée dans le creuset de la Conférence Nationale Souveraine de 1991, s’érige en un socle moral sur lequel s’appuient les aspirations du pays à progresser vers un avenir de paix, de prospérité et de dignité pour tous ses citoyens.

Comprendre et Respecter la Spiritualité politique de son Pays

Le récit du peuple d’Israël et les trois préceptes de la spiritualité politique du Congo mettent en lumière l’importance pour chaque pays de comprendre et de respecter sa propre spiritualité politique.
Cela implique la reconnaissance que les valeurs spirituelles et religieuses sont souvent profondément ancrées dans l’identité d’une nation et doivent influencer ses choix politiques et ses décisions gouvernementales.
Tout le peuple d’un pays, qu’il s’agisse des hommes d’État, des hommes politiques, des religieux, des militaires ou des citoyens ordinaires, doit donc avoir une connaissance et un respect de cette spiritualité politique s’il veut promouvoir la prospérité de la nation.
Cela signifie reconnaître que les principes éthiques et moraux, souvent tirés des croyances religieuses, peuvent guider les politiques publiques et les actions gouvernementales pour le bien-être collectif.
L’ignorance ou le mépris de la spiritualité politique peut conduire à des décisions politiques qui contredisent les valeurs fondamentales de la société, entraînant des conflits internes, des injustices sociales et même des crises politiques et economiques.
En revanche, une compréhension profonde et un respect de la spiritualité politique peuvent contribuer à renforcer l’unité nationale, à promouvoir la justice sociale et à favoriser le développement durable.
Ainsi, que ce soit dans les textes sacrés ou dans l’histoire des nations, la leçon est claire : pour prospérer, un pays doit embrasser sa spiritualité politique, en reconnaissant que ses valeurs spirituelles et religieuses sont essentielles pour orienter ses choix politiques et son développement socio-économique.

Compromission de notre avenir commun

En négligeant ces enseignements et en nous écartant de la spiritualité politique de notre nation, nous risquons de compromettre notre avenir collectif.
Nous devons reconnaître l’importance de la prière et de la réflexion spirituelle dans nos décisions politiques, afin de nous assurer que nos actions sont en harmonie avec les valeurs et les aspirations de notre peuple.
En partageant ces paroles sacrées, nous espérons encourager une profonde introspection et un retour à la conscience spirituelle dans le processus démocratique de notre nation.
En nous tournant vers Dieu pour la guidance et en respectant les principes de notre spiritualité politique, nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour tous les Congolais.

Derrière le fracas des discordes et des difficultés, il y a souvent la voix de Dieu

Dans les tumultes des crises politiques et économiques qui secouent les nations, il est souvent facile de perdre de vue les voix essentielles qui peuvent guider les peuples vers la résolution et la rédemption.
Derrière le fracas des discordes et des difficultés, il y a souvent la voix de Dieu, une voix qui appelle à l’unité, à la justice et à la réconciliation.
Écouter cette voix divine peut être le premier pas crucial vers une sortie de crise et un chemin vers un avenir meilleur.
Dans la Bible, notamment dans le Livre de Jérémie, chapitre 29, verset 11, Dieu adresse un message d’espoir à son peuple en temps de crise : « Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. »
Ce passage résonne profondément dans les périodes sombres où les peuples sont confrontés à l’incertitude et à la désolation.
Il rappelle que, même au milieu des tourments, Dieu a des desseins de paix et d’espoir pour ses enfants, des desseins qui peuvent être réalisés si nous choisissons de suivre sa voie.
Dans les moments de crise politique, écouter la voix de Dieu peut signifier rechercher des solutions basées sur la justice, la vérité et la compassion.
Cela peut impliquer de transcender les divisions partisanes et de travailler ensemble pour le bien commun.

Dans les temps de détresse économique, écouter la voix de Dieu peut signifier pratiquer la solidarité, partager les ressources avec générosité et prendre soin des plus vulnérables.
Il est important de reconnaître que la voix de Dieu peut se manifester de différentes manières, à travers la prière, la méditation, la sagesse des anciens, ou même à travers les actions et les paroles de ceux qui agissent avec courage et dévotion.
Mais pour l’entendre, il faut souvent faire silence dans nos cœurs et dans nos sociétés, écarter le bruit de la peur et de l’ego, et ouvrir nos esprits à la lumière de la vérité divine.
En fin de compte, écouter la voix de Dieu en période de crise n’est pas seulement une question de piété religieuse, mais aussi une question de survie et de prospérité collective.
C’est un appel à la transformation personnelle et sociale, un appel à rechercher des réponses profondes aux défis qui nous confrontent, et un appel à nous engager dans un voyage de foi et d’action pour un monde meilleur.

Serge Armand Zanzala

Tu ne voleras point, tu ne mentiras point et tu ne tueras point
Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.