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Ba tumoli Roga-Roga

Retour sur le concert de Roga-Roga le 24 juin 2023

La fin justifie les moyens et, tant qu’à remplir quelque chose, Roga-Roga a rempli un contrat politique ce 24 juin 2023 : abrutir davantage la jeunesse congolaise , société hétéroclite dont les seuls centres d’intérêt sont la danse, la musique l’alcool et l’a-politique.

Dans l’architecture des dictatures fonctionne un plan de course où le paquet est mis sur une monture (un canasson) qu’on fait passer pour un pur-sang. Il s’agit en fait d’un âne.

Ici, l’étalon donné à tout prix gagnant, cet aliboron, c’est Rogatien Ibambi dit Roga-Roga dit Lampadaire, l’homme du guet-apens du 24 juin 2023. Ses propriétaires ont réalisé une prouesse de bonimenteurs : vendre du sable à des bédouins dans le désert.

Après trente ans de subventions ininterrompues, après des labeurs de martelage médiatique, les mentors , Kiki Nguesso, Gildas Ambendé Nguesso, Willy Etoka, Jean-François Ndenguet, Jean-Dominique Okemba, tout ce ramassis a fini par convaincre son monde que le Congo était un sahel culturel laissé vacant par Essous, Pamélo, Nino, Nkouka Célestin, Kosmos, Ricky Siméon, Boyibanda, Youlou Mabiala, Biks Bikouta, Master, Fidel Babin, Samba Mascot, Mpassy Mermans...

Le laboureur Roga a alors reboisé avec du cactus.

Aïe, la musique sur trois accords de Missile a envahi nos oreilles comme la symphonie de Wagner celles des Allemands, avec une insoutenable brutalité.
« Dans la vie il y a des cactus » (Jacques Dutronc)

Arabes et Américains, ont aussi leur apport dans cette cacophonie, car ce sont des artistes qui laissent de nombreux morts sur le champ des règlements de comptes. La musique n’adoucit hélas jamais les mœurs et les coutumes de la pègre.

Débat sur Massamba-Débat

Coup de tonnerre dans un ciel morose, dans l’attrape-gogos du 24 juin, le nom du prestigieux d’ Alphonse Massamba-Débat a retenti deux fois dans les esprits.

Une première fois par l’attitude paradoxale du PCT-parti unique qui, après l’avoir décrété persona non grata dans la mémoire collective de la Nation, a réhabilité le nom du Président défunt, sans préavis, en débaptisant le prestigieux temple sportif, ex-Omnisport et ex-Révolution. Un Président sans tombe !

Par ailleurs, grâce à son tapageux concert, Roga-Roga a entériné la renaissance de Débat alors que d’ordinaire on n’a jamais entendu l’artiste émettre une opinion sur une débat de société, par exemple : « Qui a tué Marien Ngouabi ? » .

Une deuxième fois en raison de l’assassinat crapuleux d’une des orphelines de l’homme d’Etat, Félicité Massamba-Débat, la soixantaine, égorgée au domicile familial.

Imaginez que durant des lustres (depuis 1977) black-out total au sujet de Débat. La mémoire collective avait pour devoir d’effacer à jamais.

« Cette porte est fermée » promulgua le CMP de Florent Ntsiba et Sassou.

Youlou, Franklin Boukaka, Kimbouala Nkaya subirent le même sort. Effacés du disque dur de l’inconscient collectif.

« Oublier les noms des morts, c’est les tuer deux fois » (Gabriel Okoundji, poète et médecin congolais)

Puis, miracle ! A compter de 2023 le huis huis clos sur le patronyme banni semble avoir été levé. Comme par enchantement. Le coup d’accélérateur a été donné par la prestation d’un certain Faly Ipupa, star de la RDC que certains biographes donnent pour moitié Bangala de la RDC, moitié Bangala du Congo-Brazzaville, c’est-à-dire Mongo et Mbochi par son père. Ca ne s’invente pas.

Conclusion : deux fois le fantôme de Débat s’est rappelé à notre bon souvenir de peuple homicide passé maître dans l’art de tuer ses Présidents. (Comme les Marseillais leurs Juges)

Problème : à quand la révision du procès des assassins de Marien Ngouabi ?

Félicité Massamba-Débat trucidée

Que dire en fait des articulations insolites à effet homicide indubitable ?

A quelques jours du concert du 24 juin, ayant fait irruption chez elle, sauvagerie primitive à la clé, les assassins n’ont pas laissé de chances à la pauvre fille, l’une des plus intègres des enfants Massamba-Débat, « La plus respectée au Congo des filles de Massamba Débat. »(Ibidem Dominique Nkounkou).

La carotide sectionnée, Oko Ngakala qui en a vu d’autres, n’a pas supporté la vue du corps de la suppliciée baignant dans son sang.

Comme s’ils accomplissaient un rituel totémique, ses assaillants (des Bébés Noirs des quartiers Nord ? ) l’ont froidement égorgée (comme Marien Ngouabi à l’hôtel « Le Mistral » en 1977)

Au stade où fonctionne cette dynamique du crime, comment ne pas faire le constat que le meurtre a été perpétré à quelques jours du concert de l’artiste- fonctionnaire fictif, Missile Zangul coqueluche de la jeunesse apolitique congolaise.

Les deux évènements sont-ils liés ? Y a-t-il interaction structurelle systémique ?

Esprit-fétiche

On a beau se tuer la cervelle pour ne pas céder aux amalgames, on a beau ne pas se faire du mauvais sang, difficile de ne pas établir le rapprochement interactif (l’homicide et le spectacle).

L’hypothèse anthropologique : obsédés par une idée-fixe (remplir coûte que coûte le stade le 24 juin après une campagne publicitaire bâclée) les promoteurs de l’évènement n’ont pas hésité un seul instant de se livrer à des actes magiques en sacrifiant au rite macabre le 13 juin 2023 (occire Félicité) .

Le choix de la victime, hasard ou nécessité ? Le bouc-émissaire est la fille de celui dont le stade porte le nom.

Question pour un enquêteur : La scène de musique du 24 juin aurait-elle été précédée d’une scène de crime ?

Le syllogisme est qu’on a déploré mort d’un spectateur durant le concert du 24 juin 2023.

On laisse à la métaphysique congolaise le soins de répondre à cette question...fétiche.

Zimbabwe chantait

« Esprit-fétiche », « Esprit makala » chantait l’orchestre Zimbabwe au milieu des années 1970 pour se dédouaner des accusations de sorcellerie dont on accablait cet orchestre qui fit la pluie et le beau temps à Brazzaville, bien avant « Extra-Musica. »

Pour mémoire, l’orchestre Zimbabwe « Ba tari ngué » fut l’équivalent des Beatles de la scène musicale au temps où Marien Ngouabi régnait au Congo.

On n’oublie pas « Ndimbola Lokolé » d’Aurlus Mabélé, de Pédro Wapechcado et des frères Diaboua (Eddy et Dary)

Eucharistie à St-Pierre

Combinant le profane et le sacré, une messe à St-Pierre Claver de Bacongo a été aussi demandée par Roga-Roga Missile, franc-maçon notoire appartenant à la loge syncrétique de Brazzaville. (Pour mémoire, Roga Roga est né au christianisme à l’Eglise Ste-Marie de Ouenzé- NDLR).

Tabernacle et pentacle logés à la même enseigne : voilà la théologie de l’embrouillamini à laquelle se livrent ces temps-ci à la Basilique Ste-Anne les frères de lumières et autres « Enfants de la Veuve » congolais de la trempe de Sassou, Jean-Jacques Bouya etc..

Rendez-nous Massamba-Débat

« Massamba-Débat va tomber ! » Slogan d’artistes.

« Rendez-nous les restes de Massamba-Débat » : clament les patriotes.

A chacun son combat, à chacun sa réclamation.

A ce jour, 41 ans après sa mort dans des conditions atroces, la dépouille du Président Alphonse Massamba-Débat n’a pas été restituée à sa famille.

Massamba-Débat, bâtisseur infatigable a légué à la postérité le monumental stade qui fait la fierté des artistes congolais et étrangers.

Mais Massamba-Débat est sans sépulture.

Selon la rumeur publique, ses restes mortuaires avaient été données en pâture aux fauves du parc zoologique de Brazzaville. Ô stupeur ! Ô effroi !

Combien ça coûte

Le fameux concert du 24 juin a été un fiasco. Mais surtout un gouffre financier. On ne saura jamais combien a coûté ce méga-concert dont les préparatifs ( moins d’un mois) ont fait l’objet d’un étalage insolents de moyens financiers.

Entre les caravanes engendrant des bouchons-monstres dans les petits boulevards de Brazzaville et les campagnes médiatiques, un pognon de dingue a circulé.

Entre corruption des Atalaku et titres de transports des invités de marque, on peut dire que le coût de cette fête avant le FESPAM a dépassé le milliard de francs cfa.

Un indice a été fourni par la dinde farcie, Grâce Mbizi, au micro du non moins zélé chroniqueur musical appelé Cristelle Maswaku. On sait au moins que l’un des banquiers de la bamboula de Roga-Roga c’est Willy Etoka, bandit de la République ayant récemment fait la Une des journaux internationaux, orfèvre en blanchiment d’argent du pétrole congolais. Ce malfrat en col blanc rétrocède l’argent sale à Sassou, vache à lait, poule aux œufs d’or auprès de qui la délinquance politique française vient s’approvisionner et se faire corrompre.

Ben Moukacha, Fulizioni Daluzioni et bien d’autres oisifs de la diaspora congolaise à Paris ont vu leur voyage de Brazzaville payé par Willy Etoka, triste malfrat congolais.

Grace Mbizi, Larie de Kinshasa l’appelle affectueusement Ya Willy Etoka. « C’est mon boss. Il m’a dit, va à Brazza faire la figuration. Et je suis là. » (Au micro de Christelle Maswaku à Maya-Maya)

Le tristement célèbre Willy Etoka s’est chargé d’organiser à l’attention des « sapelogues-collabos » un vol charter à destination du concert de Massamba-Débat. Willy Etoka est connu pour être un Distributeur Automatique de billets de banques.
Au grand grand bonheur des courtisans, au grand malheur du peuple congolais.

Ambédé Nguesso est l’autre vache à lait du phénoménal concert du 24 juin. Christel Nguesso n’a pas été en reste. Jean-François Ndenguet, patron de la police, des kulunas et des Bébés Noirs a également mis la main à la pâte.

Jean-Dominique Okemba, numéro 2 du régime a également contribué à la bamboula rogatienne.

Enfin last but not the last, Denis Sassou-Nguesso a financé le charivari du 24 juin. A cette date il était encore à Paris où il mendiait du fric pour son Fonds bleu. Il est rentré bredouille, il est vrai.(cf. ibidem article de Benjamin BILOMBOT BITADYS)

Mais Sassou était symboliquement présent à Massamba-Débat où son artiste adoré mettait en valeur le folklore mbochi avec des harmonies de la danse Edénda revisitée.

« Etouri Kanga », « A Perdi Congo », « Kanga Motéma, Opéré National »...font partie du Conservatoire philarmonique qui a donné Mopatcho d’Afara Tséma Fukushima lui-même d’ethnie Téké.

« Les lendemains qui déchantent » : tel a été le After Show de la jeunesse congolaise que la puissante machine de propagande du Parti-Unique PCT a attirée de gré ou de force au spectacle du 24 juin 2023.

Piscines

De tous les artistes africains gâtés par l’industrie du disque, Roga-Roga est le plus cruel. Quand Féla le Nigerian , Youssou Ndour le Sénégalais , Magic Système l’Ivoirien, Alpha Blondy investissent dans le social, l’humanitaire et des œuvres caritatives, notre Johnny Halliday congolais dépense son pognon dans des villas avec piscines dans Brazzaville Nord.

Coup de pouce

Roga-Roga a rempli son contrat du 24 juin. Le stade était plein à craquer. Obsédés par l’idée d’une débâcle, les organisateurs ont donné un coup de pouce en distribuant gratuitement des billets. Remplir le stade comme un œuf a été l’enjeu central. Notamment après l’exploit de Fally Ipupa et, de l’autre rive, en fonction du challenge au Stade des Martyrs par Ferré Gola la même date.

Les milliers de jeunes brazzavillois, ponténégrins, dolisiens, de France et de Navarre, fous de joie ce 24 juin 2023 se sont réveillés le lendemain avec la gueule de bois, à la rencontre de la réalité de leur galère classique.

Les « Arabes » et les « Américains », redoutables bandes criminelles, vont reprendre du service après la paix des braves du 24 juin 2023 devant témoins.

Eh ba tumoli Roga-Roga

Roga-Roga Missile a encaissé royalement ses millions. La prochaine étape : une tournée aux Etats-Unis. Entre-temps l’inévitable artiste va gratter du fric au FESPAM.

Lambert Ekirangandzon

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