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« 10 millions pour aller tuer un professeur d’université »

Michel Marion Madzimba, conservateur, pur et dur du parti congolais du travail (PCT), veut en découdre avec Sassou Nguesso. Il a présenté sa déclaration de candidature le 03 avril 2009, au cours d’une conférence.

« J’ai décidé de se présenter ma candidature à l’élection présidentielle à venir. J’ai fait le serment au peuple congolais, à Dieu et à l’histoire, de lutter sans jamais capituler jusqu’à l’instauration d’un pouvoir démocratique au Congo. Et si le peuple congolais m’accorde son suffrage, je me consacrerai corps et âme, à la réalisation de son bonheur. Je promets de lutter contre le tribalisme, la misère, l’incompétence, l’injustice et les antivaleurs ; et de restaurer la constitution de 15 mars 1992 héritée par la conférence nationale souveraine et toutes les valeurs qui s’y rattachent. » Dixit Michel Marion Madzimba

La cérémonie a débuté par une minute de silence en mémoire du fondateur du parti congolais du travail, le commandant Marien Ngouabi. Peu avant, on a distribué dans la salle des séries des documents parmi lesquels la déclaration de Justin Lekoundzou Itihi-Ossétoumba, rédigée à Paris le 7 novembre 2009 « Au regard de la situation économique sociale et politique actuelle, et des échéances politiques vers lesquelles le pays se dirige. Comme chaque fois que les évènements et l’actualité l’exigeront, je ne pourrai manquer une occasion pour donner mon point de vue sur les différents sujets d’actualité de la vie politique congolaise.

Concernant l’élection présidentielle. En ma qualité président d’honneur chargé de l’orientation de l’association Marien Ngouabi et Ethique, j’ai proposé la candidature à l’élection présidentielle de Marion Michel Madzimba-Ehouango au bureau exécutif qui l’a validé.

Maintenant que celle-ci doit être portée à la connaissance du peuple congolais, car l’élection présidentielle a cette particularité d’être un contrat entre un homme ou une femme et le peuple, je la soutiens sans réserve, parce que c’est un choix du cœur, sur lequel personne ne pourrait m’obliger à remettre en cause. C’est aussi pour moi, l’occasion de rappeler, que je n’ai jamais mêlé ni mes frères, ni mes autres parents à mes affaires politiques. J’ai fait toujours la politique avec mes amis et j’ai été toujours fidèle à mes engagements. Même si à certains moments, j’ai été trahi. Cela n’a pas changé ma vision de l’action, et de la relation politique. Si certains par manque de respect pour ma personne diront que je suis manipulé pour réduire ce qui précède, je leur laisse la responsabilité de leurs propos.

Je profite de l’occasion pour réaffirmer que l’association Marien Ngouabi et Ethique est une association responsable et pacifique, c’est un espace de dialogue, même si pour des raisons qui leurs sont propres, certaines personnes s’acharnent à la museler. On ne jette des pierres que sur un arbre qui porte des fruits. C’est au peuple souverain de trancher. » Note la déclaration

La vraie vérité de Marion Michel Madzimba.

« Il faut revenir à la Constitution du 15 mars 1992 car si nous avons risqué la vie des militants du parti congolais du travail, si nous avons risqué la vie des citoyens congolais en 1997, c’était pour défendre cette constitution. On ne peut pas imaginer qu’après la transition que l’on jette aux orties la constitution de 1992 pour faire une constitution de 2002, sous prétexte que dans un marigot il ne peut pas y avoir deux crocodiles, il faut concentrer le pouvoir entre les mains d’une seule personne. Nous voyons les conséquences de cette consécration, où personne n’est responsable. Tout le monde vole, tout le monde triche. Nous avons crié, Youlou a tout volé. Aujourd’hui, Youlou a tout volé, proportionnellement parlant ? Non. On dit dans la culture congolaise, on imagine ne pas porter plainte contre le président de la République, parce que cette constitution fait du président de la République le bouclier de tous ceux qui sont sous lui. J’ai tous les pouvoirs parce que je suis le plus intelligent, le plus compétent, l’omniscient. Voilà pourquoi il y a des ministres très compétents. Mais lorsqu’ils rentrent dans ce carcan, vous étonner qu’ils ne soient pas performants, parce que la règle du jeu le veut, ils n’ont pas de parole. » a-t-il déclaré.

Marion Michel pense que l’élection présidentielle n’est pas simplement une procédure qui consiste à dire votez pour moi. Une élection présidentielle est une démarche pédagogique, c’est aussi un processus qui consiste à informer le peuple, à ouvrir les yeux du peuple, c’est pour ça dans toutes élections, il y a des surprises.

« Le problème de notre pays n’est pas une simple question de construction d’aéroports, de routes, de ponts, de barrages qui n’en finissent pas. Ces activités sont des activités normales d’un Etat. On n’a pas besoin d’un tintamarre particulier. Le grand défi de l’heure, c’est la construction de l’Etat. Est-ce que le bonheur des Congolais est possible dans ce rudiment de l’Etat ? L’Etat est en déliquescence. » A-t-il dit.

« Les Congolais régressent, maintenus la tête au sol par un régime égoïste qui gouverne à coup de mensonge, de corruption, d’intimidation, de propagande toujours plus assourdissants pour masquer un échec cuisant sur le terrain. Les hordes de courtisans s’agglutinent sans scrupules, prêts à tout, jusqu’à nous tuer, pour ne pas voir le peuple revendiquer la juste part qui lui revient »

On a failli tuer Marion

« On promet 10 millions aux gens pour aller tuer un professeur d’université, on leur en avance 7 millions, comme ils n’ont pas réussi à le tuer, on ne paye plus. On veut nous tuer pour que le peuple congolais ne réclame même pas ce qui lui revient de cet Etat. » A-t-il révélé

Pour lui, la paix ne se décrète pas, « elle se construit sur des bases sûres et il n’y a pas des bases sûres que la discussion. La paix ne peut pas se gagner par la peur de la guerre. La peur de la guerre ne fait que reporter à plus tard la déflagration. C’est pourquoi le camarade Lekoundzou a soutenu la convocation de la concertation nationale inclusive qui a été réclamée par la diaspora congolaise et que le pouvoir actuelle refuse d’assumer. Si je suis élu, je convoquerai cette concertation inclusive.

L’orateur a soutenu qu’aucun candidat ne peut pas être élu dès le premier tour. « Par conséquent, nous en imposerons au deuxième tour. » a-t-il dit.

Son programme politique repose sur 5 axes parmi lesquels : la décentralisation réelle de l’Etat ; l’éducation ; l’agriculture ; les mines. S’agissant des Forces armées congolaises, elles doivent être formatées. « Il faut corriger le déséquilibre ethnique dans l’armée. Nous mettrons le service militaire obligatoire parce que la vocation de l’armée, c’est aussi apprendre un métier. La police et la gendarmerie seront redimensionnées, garderont leurs activités actuelles, mais dans le strict respect de la déontologie du droit et des libertés publiques. En 5 ans ce n’est pas un projet de société qu’on met en place mais c’est un programme. Le projet de société c’est la somme des programmes. Il est sûr de son programme et il ne craint personne. »
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« N’écoutez plus les appels « l’union du nord », ils ne servent qu’à creuser votre misère. N’entendez plus ces discours « tour du Nord qui serait arrivé », ils profitent au même fabricant de misère, de la guerre et de toutes les antivaleurs. Ne cédez plus à l’intimidation des faiseurs de guerre, car ils ne visent qu’à conforter l’arbitraire, l’incompréhension et la manipulation. Le Congo est riche. Il peut offrir une maison un métier, une santé, à manger, et un avenir pour chacun d’entre nous. Construisons ensemble ce Congo pour tous ! » A-t-il clamé.

Dombé Bemba

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