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Appel du 18 Décembre 2002

5 ans de crimes contre l’humanité au Congo Brazzaville

Communiqué du C.A.D.H.

En ce jour mémorable de la date anniversaire de la journée du 18 décembre 1997 qui marque le début de la tragédie la plus sanglante de l’histoire de notre peuple, nous, membres des organisations congolaises de défense des droits humains, lançons un appel solennel aux citoyens congolais du nord au sud, de l’est à l’ouest de notre pays, en vue de la mobilisation générale contre le pouvoir le plus oppressif de l’histoire du Congo Brazzaville. Cette mobilisation est l’unique moyen de marquer notre volonté de changement réel, pour la paix, la réconciliation, la sécurité et la sauvegarde des acquis fondamentaux de notre peuple.

La conférence nationale, grand moment d’expression démocratique de notre peuple souverain avait décidé des orientations qui devaient désormais guider l’action dans l’ensemble des domaines de la vie de la nation pour sa bonne gestion. Les élections démocratiques organisées par la suite marquaient notre intégration dans le multipartisme, expression de la volonté de notre peuple décidé à éloigner définitivement le spectre des pouvoirs autocratiques qui se sont succédés dans le pays depuis l’indépendance.

Malheureusement la mauvaise application de ces décisions et l’abandon de la ligne politique tracée par la conférence nationale va à nouveau engendrer des antagonismes qui seront gravement préjudiciables à la paix.

Aussi, par la ruse et les armes, SASSOU NGUESSO, soutenu par la mafia du pétrole et une constellation de mercenaires, devait, le 05 juin 1997 miner les acquis fondamentaux de notre peuple si chèrement arrachés avec la conférence nationale et imposer un régime d’exception, qui depuis 5 ans, sème le deuil dans notre pays.

Livré aux angolais, rwandais, tchadiens et autre affreux criminels de tristes réputation, notre peuple a perdu non seulement la liberté mais aussi le droit à la vie. Les guerres récurrents, les bombardements quotidiens et fortement meurtriers des population, les pillages autorisés par les autorités officielles, les viols et les massacres ordonnés, les villages totalement ravagés ont conduit au déracinement des populations qui errent à travers les forêts et campagnes comme des animaux sauvages.

La mauvaise gestion des ressources pétrolières, des taxes douanières et plus généralement la dilapidation de la majeure partie de la richesse nationale, ont conduit à la réduction et le paiement irrégulier des salaires, des pensions et des bourses.

Rééditant à grande échelle son schéma contre les populations de la cuvette avec l’assassinat des dizaines de citoyens innocents dans l’affaire d’Ikongono qui avait abouti au lâche assassinat du capitaine ANGA, monsieur SASSOU va engager une répression meurtrière prélude à la guerre du 05 juin 1997. Ces assassinats crapuleux vont se poursuivre avec les bombardements du District d’Owando et de sa périphérie dont les villages historiques ont été totalement détruits tout comme les infrastructures administratives.

Les tragédies vécues par le peuple congolais depuis, sont l’expression de la poursuite d’une politique de répression et de conspiration permanente menée par monsieur SASSOU depuis le régime du Président Marien NGOUABI dont les circonstances de la mort n’ont jamais été élucidé, tout comme la purge qu’il a ordonnée à la suite de ces évènements liquidant dans des conditions les plus horribles, le Présidant MASSAMBA DEBAT et le Cardinal Emile BIAYENDA. De nombreux cadres du pays furent par la même occasion assassinés précipitamment dans le but de faire disparaître des témoins et d’empêcher ainsi la manifestation de la vérité.

Depuis, le peuple congolais vit son enfer avec SASSOU NGUESSO qui pour tromper la communauté internationale parle de paix :

de quelle paix parle-t-il lorsqu’il divise notre peuple à travers un programme machiavélique qui consiste à cultiver la haine des uns contre les autre, organiser les incitations aux crimes, aux pillages, aux viols et à l’extermination de catégories entières de populations et l’accaparement des richesses du pays par sa famille et un petits groupe d’amis chargés d’exécuter son œuvre criminelle ?
de quelle paix parle-t-il lorsque la force publique dont la mission est de protéger la population sans exclusive est érigée en hordes sans loi, envoyées sur les routes, les villes et les villages pour distribuer la mort aux paisibles populations au mépris des droits de l’homme ?
de quelle paix parle-t-il lorsque qu’un seul individu, le Président de la république, concentre dans ses mains tous les pouvoirs et que les institutions et l’Etat fonctionnent selon son bon plaisir ?
de quelle paix parle-t-il lorsque qu’un seul individu s’approprie la totalité des richesse pour se constituer une fortune personnelle colossale cachée à l’étranger dans les paradis fiscaux pendant que le peuples vit dans une misère scandaleuse ?
de quelle paix parle-t-il lorsque le Président de la république qui doit garantir les droits humains organise l’arrestation, ordonne la torture, l’assassinat, la mutilation des cadavres et la crémation des corps humains notamment sur les personne arrêtées au Beach de Brazzaville, dans les couloirs dit humanitaires, les rue et les sites d’hébergement des réfugiés.

Considérant l’absence d’Etat et de la démocratie au Congo Brazzaville.
Conscient de la gravité de la misère dans laquelle vit notre peuple laquelle est engendrée par la mauvaise utilisation de la manne pétrolière.
Convaincu de la nature criminelle du pouvoir de Brazzaville dont l’absence de toute considération pour les droits humains est établie avec notamment :
• l’accaparement du pouvoir par les armes
• le recours permanent à la terreur, au mensonge, l’achat des conscience et la manipulation
• l’incitation à la haine et la division des communautés nationales.

Nous, citoyennes et citoyens congolais de la diapora,

soutenons la lutte que mènent les populations congolaises de l’intérieur contre le pouvoir oppressif et dictatorial de Monsieur SASSOU NGUESSO.

Exigeons le départ immédiat de toutes les armées étrangères présentes aux côtés des milices criminelles du pouvoir de Brazzaville.

Invitons les cadres politiques, militaires et administratifs, les patriotes, à se mobiliser pour garantir la dignité de notre peuple.
Dénonçons le soutien politique, diplomatique , économique et financière de certains pays occidentaux à Monsieur SASSOU NGUESSO qui lui donne le droit de disposer de la vie des citoyens congolais et de toutes les richesse du pays.

Condamnons l’inertie de la communauté internationale face aux pratiques criminelles, fascistes et antidémocratiques du pouvoir de Brazzaville.

Exigeons du secrétaire général de l’ONU, la constitution d’une commission internationale d’enquête sur les massacres à grande échelle commis par le pouvoir de Brazzaville contre nos populations civiles et notamment :
• Les tueries et pillages perpétrés dans les quartiers sud de Brazzaville en 1997
• Le génocide en cours dans la région du Pool
• Le massacre en 1999 de plus de 350 réfugiés arrêtés au Beach de Brazzaville qui voyageaient sous la responsabilité du HCR.
Invitons la communauté internationale et nationale à soutenir l’action judiciaire menée par les rescapés du massacre du Beach, les parents des disparus, les organisations nationales et internationales des droits de l’homme contre les autorités du Congo Brazzaville.

Fait à Paris le 18 décembre 2002-12-21
le Bureau exécutif de la CADH

COORDINATION DES ASSOCIATIONS CONGOLAISES
DES DROITS DE L’HOMME ( CADH )

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