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Adiac, Congo-Site, RFI et Ntumi

Contradictions à la pelle...

Congo : sur une nouvelle provocation de RFI (Radio France Internationale)

© "Les dépèches de Brazzaville" Editorial de JP Pigasse
Mardi 13 Juillet 2004 à 13:00:00 repris par "Congo-Site" le 15 juillet

Comme il fallait s’y attendre étant donné ses antécédents, la « radio du monde » a résolu de mêler sa voix à celle de l’opposition congolaise en exil pour tenter de perturber la visite en France du président Denis Sassou Nguesso. Mais elle l’a fait en cette matinée du 13 juillet 2004 de la façon la plus discutable qui soit en donnant la parole à un opposant d’une nature très particulière puisqu’il recourt au terrorisme pour défendre ses idées : je veux parler de Frédéric Bitsangou, alias « pasteur » Ntoumi, qui règne par la violence sur la population de quelques villages du Pool.

Ledit « pasteur » s’est livré devant le micro que lui tendait complaisamment le correspondant de RFI, venu tout exprès le rencontrer dans la forêt de Vinza où il se terre avec ses partisans, à une attaque en règle contre les autorités congolaises. Il a même « fait très fort », comme on dit vulgairement, en réclamant la réunion, en France et sous l’égide de la France, d’une conférence dite de « Marcoussis bis » qui réunirait les responsables politiques congolais afin de « ramener la paix au Congo ». Ce nouveau et regrettable dérapage de nos confrères - car c’est bien d’un dérapage qu’il s’agit - nous conduit à énoncer à leur intention ces quelques vérités simples :

  1. Le « pasteur Ntoumi » ne représente rien au plan politique. S’il a pu un moment faire illusion, c’est qu’il utilisait la terreur pour se faire entendre, allant jusqu’à assassiner des innocents et même des prêtres - que l’on se souvienne de la mort atroce du père Guth - pour faire parler de lui. Il croit si peu à la démocratie que la région où il sévit reste la seule où le processus électoral qui a rendu la paix au Congo n’a pas pu se dérouler jusqu’à présent.
  2. Le Congo est un pays en paix, reconnu par toutes les nations du monde, y compris les plus sourcilleuses dans ce domaine, comme une démocratie à part entière. Il s’est doté librement de toutes les institutions sur lesquelles reposent les démocraties et ce ne sont pas les actions désordonnées d’une poignée d’opposants irréductibles, soutenue par des médias peu regardants quant aux agissements de leurs interlocuteurs, qui y changera quelque chose.
  3. La France ne saurait évidemment accorder le moindre crédit aux propos d’un homme qui se proclame serviteur de Dieu, mais use de la kalachnikov pour convertir les hommes et les femmes qui ont le malheur de vivre près de lui. Elle sait mieux que quiconque les exactions dont il s’est rendu et dont il continue de se rendre coupable. Engagée comme toutes les démocraties occidentales dans une lutte impitoyable avec le terrorisme international elle se gardera de faire le moindre geste en sa faveur. Libre aux journalistes de RFI de laisser croire à leurs auditeurs que Frédéric Bitsangou est un homme honnête, respectable, épris de paix. La vérité, sur laquelle ils ferment pudiquement les yeux, est qu’en acceptant de lui donner la parole ils se rangent ipso facto dans son camp. D’où cette question à laquelle il faudra bien répondre un jour : la vocation d’une radio internationale comme RFI est-elle de servir de porte-voix à des extrémistes qui font si peu de cas de la vie humaine ?

Ntumi, auquel le pouvoir a accordé bien des libéralités : Villa luxueuse à Brazzaville, le frangin nommé haut commissaire à la réinsertion des anciens combattants, une délégation pléthorique incluant des représentants des corps diplomatiques européens et américains y compris la couverture médiatique de RFI à Vindza pour signer en grande pompe des accords de paix, opérations de charme pour lui faire rejoindre la capitale, collaboration entre ninjas nsiloulous et gendarmerie pour la protection des trains traversant le Pool. Tout ça pour nous dire aujourd’hui que Ntumi n’a jamais représenté quoi que ce soit.

Les journalistes de RFI en se rendant à Vinza pour interviewer Ntumi n’ont fait que leur boulot, n’est-il pas naturel qu’un organe de presse se pose des questions à propos de l’isolement d’une partie d’"un pays en paix, reconnu par toutes les nations du monde, y compris les plus sourcilleuses dans ce domaine, comme une démocratie à part entière". Comment peut-on prétendre que de laisser un homme s’exprimer
sur les ondes implique :
"qu’en acceptant de lui donner la parole ils se rangent ipso facto dans son camp." RFI a bien souvent donné la parole à Sassou ou a ses partisans, se rangeait-elle alors ipso facto dans son camp ?

Dans le même temps, le stade Massamba Débat qui accueille les 14èmes Championnats d’Afrique d’Athlétisme, est très largement décoré de publicités aux couleurs de RFI.

Qui est à même de comprendre cette logique de girouette ?

Pigasse dans son texte, laisse quand même supposer qu’un contentieux franco-congolais existe bel et bien, RFI étant radio d’état, il nous sert cependant aujourd’hui même une apologie des relations entre les deux états. (voir plus bas)


© "Les Dépèches de Brazzaville" Jeudi 15 Juillet 2004 à 08:45:00

Congo-France : une amitié séculaire qui ne faiblit pas

La visite de travail qu’entreprend aujourd’hui à Paris le président du Congo ne peut que renforcer les relations existant entre les deux pays. Non seulement aucun contentieux n’oppose Brazzaville et Paris, mais encore la conjoncture internationale crée un climat propice à un resserrement des liens qui unissent les deux capitales. Redevenu, après bien des vicissitudes, un pôle de stabilité en Afrique centrale le Congo est en effet capable de peser d’une façon décisive sur l’évolution d’une région dont l’importance géostratégique ne cesse de croître et sur laquelle les grandes puissances concentrent désormais leur attention.

L’enjeu, il est vrai, est considérable puisque le bassin du Congo occupe au cœur du continent africain une position clé et recèle d’immenses ressources naturelles à ce jour encore très largement inexploitées. De façon très curieuse il exerce aujourd’hui la même fascination qu’il y a un peu plus d’un siècle lorsque les puissances européennes se livraient une lutte acharnée pour en prendre le contrôle. A cette nuance près que, cette fois, les pays concernés sont maîtres de leur destin, ayant acquis leur indépendance et jouissant d’une pleine souveraineté.

De la position privilégiée que le Congo occupe dans ce nouveau contexte et du rôle que Brazzaville peut jouer dans la région grâce à la paix retrouvée il sera évidemment question lors de la rencontre qui aura lieu vendredi matin entre Denis Sassou Nguesso et Jacques Chirac au palais de l’Elysée. Amis de longue date, les deux hommes ont conscience de la responsabilité qui leur incombe de conduire pour le premier, de favoriser pour le second, l’émergence d’une communauté régionale capable de garantir la paix et d’assurer le développement de l’Afrique centrale. Tous deux sont convaincus, à ce propos, de la nécessité de prévenir les crises plutôt que de les gérer dans l’urgence et, par conséquent, s’affirment partisans d’un système de concertation qui permette aux pays africains de régler leurs différends sans intervention des puissances extérieures mais avec leur aide. Tous deux, enfin, considèrent que les pays riches doivent apporter aux pays africains un appui multiforme qui ne se borne pas à leur octroyer des crédits, mais leur permette d’éponger leurs dettes, de développer leur économie et de vendre leurs produits sans entraves sur les marchés occidentaux.

Toujours dans ce même contexte, Denis Sassou Nguesso fera sans doute remarquer au président français que le Congo ne peut jouer le rôle que l’on attend de lui que s’il est enfin débarrassé de la dette qui paralyse ses mouvements. Il devrait donc solliciter l’appui renouvelé de la France - de très loin le plus gros créancier du Congo - dans les négociations en cours avec le Fonds monétaire international. Et sur ce point précis il trouvera en Jacques Chirac un auditeur d’autant plus attentif que les experts du FMI et de la Banque mondiale ont rendu récemment des conclusions positives sur la gestion des finances publiques du Congo et ne contestent plus la manière dont est gérée la manne pétrolière du pays.

Sur ce débat à la fois politique et technique planera enfin sans aucun doute la grande ombre de l’illustre explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza dont le Congo commémorera le 14 septembre 2005 le centenaire de la mort. L’homme qui ouvrit le Congo sur le monde extérieur en concluant avec Illoy 1er, roi des Tékés, le traité de 1880 symbolise en effet les relations qui existent entre le Congo et la France. Relations faites d’amitié, d’estime, de compréhension, mais aussi de peines partagées puisque Brazzaville fut la capitale de la France libre et que de nombreux soldats congolais moururent au champ d’honneur lors de la libération du territoire français.

Jean-Paul Pigasse

Le logo trouvé par l’équipe de Pigasse n’est-il pas attendrissant ? Un Congo féminisé se blottit amoureusement sous l’épaule (la Bretagne) et contre le flanc (la Vendée)d’une France protectrice et virile (et quelque peu obèse dans sa moitié sud). Le choix du pays chouan est-il innocent ? La carte du Congo volontairement réduite par rapport à la carte de France est-elle aussi un choix innocent ? Rappel pour les ignares en géographie, le congo du nord au sud est environ 3 fois plus long que la France. Ne nous y trompons pas cette image est résolument putassière et symbolise tout le mépris de Pigasse pour le Congo et les congolais. A contrario de ses propos miéleux il sous entend : "Regardez ce roi nègre qui vient encore pleurer dans le giron Marianne sous la protection de Jacques Chirac". Qu’il insulte Sassou en ce faisant ne nous fait ni chaud ni froid, mais c’est le peuple congolais dans son intégralité qu’il dévalorise ainsi. Le Congo a joué un role de première importance dans l’histoire récente de la France, que Pigasse vienne ainsi le montrer comme une prostituée dans la couche de son souteneur, nous ne l’acceptons pas.

Pigasse se plante en pensant que nous ne sommes pas capables de décrypter ses messages cachés.

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