email

Après les violences Moukondo fait le bilan des dégâts

BRAZZAVILLE, 15 juin (AFP) - 14h56 - Habitations, véhicules et boutiques incendiés : à Moukondo dans l’ouest de Brazzaville, le bilan des affrontements de vendredi entre troupes gouvernementales et ninjas est particulièrement lourd.
A l’entrée sud du quartier Moukondo, qui jouxte l’aéroport international de Maya-Maya, un 4X4 incendié par les ninjas après leur entrée dans le secteur est abandonné sur la route, des ossements humains calcinés à l’intérieur.

"Il est probable que les ninjas ont tiré sur ce véhicule. Les occupants sont morts calcinés", raconte un habitant du quartier qui avait quitté sa maison juste au moment du déclenchement des combats.

Non loin de là, sur la principale voie qui relie Moukondo à l’aéroport de Maya-Maya plus à l’ouest et aux quartiers du centre, cinq véhicules, dont un de transport en commun, ont été brûlés. Des mécaniciens tentent d’en récupérer des pièces encore utilisables.

Aux abords de la voie, quelques boutiques et maisons d’habitations ont été partiellement incendiées.

"Je dégage les débris pour espérer reconstruire ma petite boutique. J’y tenais aussi un petit bar. C’est sûr que les ninjas n’aiment pas la vie mondaine", ironise Clotaire, propriétaire de la boutique.

Plus en profondeur, dans un secteur résidentiel de Moukondo, les ninjas ont brûlé ou endommagé des maisons des officiers de l’armée, de la police ou des dignitaires du pouvoir.

"Nous avons dénombré une dizaine de maisons d’officiers ou de proches du pouvoir incendiées par les ninjas", rapporte un universitaire.

"Les maisons ont été soigneusement ciblées. Les ninjas savaient parfaitement où se trouvaient les habitations des officiers", ajoute-t-il.

Le long de la voie, les populations civiles qui avaient fui leurs maisons la veille pour gagner les quartiers centre, nord et sud, regagnaient leurs domiciles samedi matin, mais le mouvement de retour entamé vendredi après midi est encore timide.

"Moi, je vais d’abord voir si les conditions de sécurité sont remplies pour un retour définitif. Autrement, je serai encore chez des amis à Moungali", explique Jeanne.

Les mouvements de populations se font dans tous les sens. D’un côté, des personnes qui regagnent définitivement leurs maisons et de l’autre celles qui vont retirer les objets les plus nécessaires, puis retournent dans leur lieux d’exode.

A mi-chemin de la route, des policiers ont érigé un barrage pour fouiller les véhicules à la recherche d’armes ou d’objets pillés.

Près de là, le marché local et des boutiques sont fermés. Des femmes commerçantes y ont installé des étals provisoires sur lesquels elles vendent des poissons de mer.

De temps à autre, des coups de feu isolés d’armes légères retentissent. Les civils qui marchent sur la chaussée se cachent momentanément sous les hangars des boutiques.

Plus loin à l’entrée de la zone aéroportuaire, les accès sont interdits.

"Je n’ai pas pu me rendre chez moi à La Base pour me rendre compte de l’état de la maison. Les militaires autorisent des sorties, mais n’admettent pas que l’on entre. Ils sont sur le pied de guerre", lance Eric.

Les combats ont été particulièrement violents dans cette zone dans laquelle les ninjas avaient pénétré dans le but de s’emparer de l’aéroport et où ils ont été repoussés.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.