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Arrestation du directeur de la police nationale congolaise près de Paris

PARIS, 2 avr (AFP) - 20h33 - Le directeur national de la police nationale du Congo-Brazzaville, Jean-François Ndengue, a été arrêté jeudi à Meaux (région parisienne) et présenté vendredi à un juge d’instruction.
M. Ndengue a été arrêté dans le cadre d’une affaire "en relation avec la République du Congo", a précisé à l’AFP Me Jean-Marc Florand, avocat au cabinet de Jacques Vergès, défenseur attitré de M. Ndengue.

"M. Ndengue était en visite officielle en France, et la question de son immunité diplomatique va être posée", a ajouté Me Florand.

Une source policière a toutefois démenti que M. Ndengue se trouvait en visite officielle.

Le responsable congolais "réside à Meaux", a indiqué une autre source policière, sans préciser s’il y habitait toute l’année.

"M. Ndengue se trouvait en visite privée et ne bénéficie d’aucune immunité", a déclaré pour sa part Jeanne Sulzer, une responsable de la FIDH (Fédération internationale des droits de l’Homme).

Selon Mme Sulzer, M. Ndengue a été arrêté dans le cadre d’une plainte déposée en décembre 2001 relative aux disparus du Beach (débarcadère fluvial) de Brazzaville.

Plusieurs familles et rescapés avaient porté plainte au tribunal de Meaux contre le président Denis Sassou Nguesso, le ministre de l’Intérieur, le général Pierre Oba, le commandant de la garde républicaine, le général Blaise Adoua et le général Norbert Dabira pour des faits de torture, crimes d’enlèvement et crimes contre l’humanité.

Le nom de M. Ndengue est apparu au cours de la procédure d’instruction, selon Mme Sulzer.

En mai 1999, les forces de sécurité congolaises auraient arrêté des centaines de Congolais qui rentraient de leur exil en République démocratique du Congo (RDC), où ils avaient fui les affrontements dans leur pays.

Selon les familles de ces personnes, 353 d’entre elles auraient été arrêtées à leur arrivée au beach de Brazzaville par la gendarmerie et la garde présidentielle, puis portées disparues.

En 2002, le gouvernement congolais a demandé à la Cour internationale de justice de La Haye d’ordonner l’arrêt de l’instruction des juges français, mais il n’a pas obtenu satisfaction.

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