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Baisse de compétitivité des économies d’Afrique centrale -

5/7/2004

La compétitivité économique de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) est en "constante baisse" depuis la dévaluation du Fcfa en 1994, malgré une croissance en hausse, a estimé lundi à Brazzaville la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). Le conseil d’administration de la BEAC s’est par ailleurs réjoui de la baisse de l’inflation dans l’ensemble de la zone CEMAC.

"Depuis la dévaluation du Fcfa en janvier 1994, jusqu’à ce jour, la zone a perdu ses positions concurrentielles parce que la compétitivité économique est en constante baisse", a affirmé le gouverneur de la BEAC, Jean-Félix Mamalépot à l’issue du conseil d’administration de la banque.

M. Mamalépot a précisé que depuis la dévaluation du Fcfa, la "compétitivité de la zone" CEMAC était "passée de 35% en 1994 à 13% à ce jour".

"Cela est du au fait que la croissance est fragile" parce que dépendant essentiellement du pétrole, a-t-il expliqué.

En 2003, la croissance dans la zone CEMAC a été de 4,1%. En 2004, elle devrait passer à 7%, a indiqué M. Mamalépot, soulignant que cette croissance varie d’un pays à l’autre de la Communauté qui regroupe le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la répblique centrafricaine (RCA) et le Tchad.

Pour le Congo, a dit M. Mamalépot, la croissance devrait se situer autour de 3% en 2004.

Au début de 2004, le ministère congolais des finances avait affirmé que la croissance allait être de 4% à la fin de l’année.

Le pétrole est la première ressource d’exportation, loin devant le bois, dans la plupart des membres de la CEMAC.

"En dehors du pétrole, toutes les autres ressources fluctuent au gré des décisions internationales", a déploré M. Mamalépot.

Pour stimuler la compétitivité économique de la zone CEMAC vis à vis de l’extérieur, le conseil d’administration de la BEAC a demandé aux Etats de renforcer la base de la production, de diversifier les produits d’exportation, d’accélérer l’assainissement des finances publiques et de renforcer les réformes structurelles, a souligné M. Mamalépot.

"Ces mesures permettront de rendre le marché plus flexible pour contrecarrer la chute de la position concurrentielle", a prévenu le gouverneur de la BEAC.

Le conseil d’administration de la BEAC s’est par ailleurs réjoui de la baisse de l’inflation dans l’ensemble de la zone CEMAC.

En 2003, le taux d’inflation global a été de 1,3 pour l’ensemble des pays de la CEMAC. En 2004, l’inflation pourrait être baisser à 1,2%, a annoncé M. Mamalépot. Ce taux d’inflation varie d’un pays à l’autre.

A propos des nouvelles coupures de Fcfa lancées en novembre 2003 dans les pays de la BEAC, M. Mamalépot a indiqué que les anciennes coupures continueront d’avoir cours jusqu’en janvier. La BEAC est l’institut d’émission monétaire des pays de la CEMAC. Elle assure également le contrôle des banques, des établissements de la micro-finance et autorise l’ouverture des établissements bancaires et financiers dans la zone à travers une structure spécialisée appelée Commission bancaire d’Afrique centrale. Le siège de la BEAC est à Yaoundé.

www.afriquecentrale.info/fr

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