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Brazzaville veut réduire le poids du pétrole sur son économie

BRAZZAVILLE, 19 oct (AFP) - 10h25 - Le gouvernement congolais veut promouvoir les investissements privés dans le secteur minier hors hydocarbures afin de réduire l’emprise du pétrole, première ressource nationale, sur son économie.
Le pétrole assure près de 80% des ressources budgétaires annuelles du Congo et 95% de recettes d’exportation, selon des données offficielles.

"Nous invitons les investisseurs privés à venir au Congo. Notre législation est très souple, l’Etat s’est désengagé totalement et a laissé le champ libre à l’initiative privée" a indiqué le ministre congolais des mines Philippe Mvouo dans un entretien avec l’AFP.

"Nous voulons rétablir l’équilibre entre les mines solides et les mines liquides représentées par le pétrole pour réduire son poids dans l’économie", a-t-il ajouté.

Le potentiel minier du Congo ainsi que son importance économique sont encore très mal évalués, faute d’études disponibles. Il est constitué de sels de potassium dans la région côtière du Kouilou (ouest), de cuivre, de plomb, de zinc ; on trouve du minerai d’argent dans la Bouenza (sud-ouest), de l’or dans la Cuvette-Ouest et la Sangha (nord-ouest), du diamant dans le Mayombe (sud), la Lékoumou à la frontière gabonaise et la Likouala limitrophe de la république centrafricaine.

Les sels de potassium font l’objet, depuis 2000, d’un projet de transformation et de production de magnesium sur lequel une société canadienne Magnesium Alloy, travaille dans le Kouilou.

Ce projet, dont la réalisation nécessite un investissement de 350 millions d’USD (357 millions d’euros) permettrait la création de 1.500 emplois locaux et déboucherait sur une production annuelle de 60.000 tonnes de magnésium, selon les chiffres officiels.

Dans la Sangha, la société italienne d’exploitation minière (SEM) a mis en chantier un site industriel pour l’exploitation de l’or de Yangadou, qui va prochainement entrer dans sa phase de production industrielle.

Dans la Likouala, deux sociétés - la portugaise Escom et la SEM, déjà présente dans la Sangha - ont reçu des titres de recherche de diamants à la frontière centrafricaine.

Ces recherches s’inscrivent dans le cadre d’un protocole d’accord entre les gouvernements congolais et centrafricain, pour la recherche et l’exploitation conjointes du diamant à leur frontière commune.

D’une superficie de 23.000 km2 de part et d’autre de la frontière, cette zone est constituée par des roches sédimentaires dites "grès de Carnot" riches en diamants.

L’exploitation de l’or et du diamant est encore artisanale au Congo, seulement assurée par des populations locales, et la production achetée par quatre comptoirs basés à Brazzaville ainsi que par des commerçants ouest-africains.

Ces comptoirs importeraient aussi de l’or et des diamants des pays voisins : République centrafricaine, Angola et République démocratique du Congo (RDC), selon des sources convergentes.

Selon les journaux brazzavillois, un occidental - dont ni la nationalité ni l’identité n’ont été communiquées - aurait basé au Congo un trafic illicite de diamants en provenance de la province de l’Equateur (nord-ouest de la RDC), sous contrôle du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba.

"Nous avons une législation légère qui attire les investisseurs privés", a déclaré M. Mvouo indiquant, sans les nommer, que certains pays producteurs avaient des mesures législatives empéchant les producteurs d’exporter.

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