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Bruxelles promet 5,6 milliards d’euros pour "vertébrer" l’Afrique

BRUXELLES (AFP) - jeudi 13 juillet 2006 - 17h45 - La Commission européenne a promis jeudi 5,6 milliards d’euros pour aider les Africains à "vertébrer" un continent où la pauvreté des réseaux routiers, électriques, d’eau et de communication bloquent le développement économique.

Bruxelles a adopté un "partenariat UE-Afrique pour les infrastructures" qui prévoit une enveloppe d’environ un milliard d’euro par an de 2008 à 2013, soit 5,6 milliards d’euros au total, pris sur le 10e Fonds européen au développement (2008-2013).

"Ce partenariat permettra à l’Afrique de se doter des infrastructures essentielles indispensables pour qu’il y ait un vrai décollage économique. Vertébrer l’Afrique est un préalable à la croissance économique, au commerce, à l’intégration régionale et la lutte contre la pauvreté", a expliqué le commissaire au Développement Louis Michel.

Les cartes précisant ces liens transfrontaliers manquants ont été élaborées par la Commission en collaboration avec les pays concernés, en suivant en grande partie des projets non financés du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, une initiative africaine lancée en 2001 pour sortir le continent de la pauvreté).

Concernant les transports, huit couloirs prioritaires ont été identifiés, le long desquels les routes manquantes devront être réalisées : Dakar-N’Djamena, Khartoum-Djibouti, Nouackchott-Lagos, Lagos-Mombassa, Khartoum-Gaborone, N’Djamena-Windhoek, Beira (Mozambique)-Lobito (Angola) et Dar-es-Salam-Bujumbura-Kigali.

Si ces liens, principalement transfrontaliers, doivent être payés par le partenariat, la Commission n’oublie pas les parties nationales de ces couloirs, qui pourront être financées par les enveloppes du 10e Fond européen au développement attribuées à chaque pays africain individuellement.

Tirant les leçons de certaines expériences passées où des routes avaient été financées par l’UE avant de se détériorer rapidement, la Commission exigera des pays bénéficiaires des assurances sur la maintenance et l’entretien de ces routes.

La Commission va aussi soutenir un projet hydroélectrique sur le fleuve Sénégal à Felou (Mali), la construction de lignes électriques ou encore de réseaux d’assainissement des eaux usées.

"Avec 5,6 milliards, est-ce qu’on peut construire tous ces liens manquants ? Non", a reconnu M. Michel, soulignant que la Banque mondiale avait estimé les besoins africains en infrastructures à 7 milliards sur les cinq premières années et non 5,6 milliards pour 6 ans.

Le commissaire a donc appelé les 25, qui ont approuvé en décembre une stratégie européenne pour l’Afrique insistant sur l’importance de ces réseaux, à se joindre à l’initiative.

Soit de façon bilatérale, en finançant de leur côté des projets contribuant au projet global, soit en participant à un fonds européen pour les infrastructures en Afrique, qui devrait être officiellement créé dans les prochains jours.

La réalisation de ces infrastructures nécessitera "un travail d’une dizaine d’années au moins", mais devrait permettre de créer de "nombreux emplois" pour les Africains, a d’autre part estimé le commissaire Michel.

Ce projet vise à réaliser les Objectifs de développement du Millénaire fixés par l’Onu, notamment réduire de moitié la pauvreté dans le monde d’ici 2015.

Dans cette optique, l’Union européenne s’est engagée en 2005 à augmenter son aide publique au développement de 20 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici 2010.

De 46 milliards d’euros par an alors envisagés pour 2006, cette aide européenne (Etats membres plus Commission) passerait ainsi à 66 milliards d’euros par an en 2010.

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