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BRAZZAVILLE, 1er mai (AFP) - 12h22

Concert de casseroles des ex-employés des postes pour obtenir leurs droits

Munis de vieilles marmites, de petites barres de fer et de fourchettes, les employés de l’ancien office national des postes et télécommunications (ex-ONPT) au chômage organisent des concerts de casseroles pour contraindre le gouvernement à payer leurs indemnités de licenciement, a constaté l’AFP samedi.

Intervenant au cours d’un débat public à l’occasion du 1er mai, la fête du travail, le secrétaire général de la Confédération syndicale congolaise (CSC), un des principaux syndicats au Congo, Daniel Mongo, a déploré la précarité dans laquelle vivent les employés de l’ex-ONPT.

En 2003, le parlement congolais a adopté un projet de loi sur la liquidation et l’éclatement de l’ONPT en deux entreprises distinctes : la société des télécommunications du Congo (Sotelco) et la société des postes et de l’épargne du Congo (Sopeco).

Ce projet prévoyait le transfert automatique des 1.800 employés de l’ex-ONPT dans l’un ou l’autre des deux nouveaux établissements. Sotelco avait décidé de reprendre 1.500 d’entre eux et Sopeco, 300.

Pour des raisons financières, la direction de la Sotelco n’a réintégré dans la nouvelle société que 300 travailleurs de l’ex-ONPT et remis au chômage, sans lettre de licenciement, le reste des employés, soit 1.200. Mais elle a continué de verser à ces travailleurs au chomage le quart du salaire.

Bravant la chaleur, quelque 200 employés de l’ex-ONPT organisent depuis trois jours devant le siège de la Sotelco, dans le centre de Brazzaville, un concert de casseroles.

"Nous n’avons pas d’autre choix que ce concert de casseroles. La fête du travail est là, mais nous sommes toujours abandonnés à nous-mêmes. Nous poursuivrons notre concert aussi longtemps que le gouvernement se montrera indifférent", affirme une manifestante.

Esquissant des pas de danse sur l’avenue Patrice Lumumba, qui mène au palais du peuple, siège du gouvernement, les anciens travailleurs de la Poste brandissent des pancartes avec des slogans : "les travailleurs de l’ex-ONPT transférés à Sotelco sont victimes de l’exclusion" et "d’une paupérisation généralisée".

Dans un tract distribué à des journalistes, ces anciens travailleurs réclament le paiement leurs indemnités de licenciement ainsi que 30 mois d’arriérés de salaires cumulés sous l’ONPT et six mois d’arriérés de salaires sous l’exercice de la Sotelco.

Aucune indication chiffrée sur ces droits de licenciement n’a été fournie.

"Nous, travailleurs de l’ex-ONPT, condamnons l’indifférence coupable du gouvernement en général et les maoeuvres de blocage de toutes les solutions salutaires pour les travailleurs orchestrées par les responsables au niveau du cabinet du Chef de l’Etat, parrains de l’administrateur général de la Sotelco, René Serge Blanchard Oba", ajoute le tract.

"Nous exigeons la résolution définitive de la situation dramatique qui perdure", poursuit le tract qui souligne que "cette situation a déjà provoqué 86 décès, la déstabilisation des familles, des divorces, de nombreux abandons de foyers et la déscolarisation des enfants".

"Par des actes illégaux de mise en congé technique et de licenciement verbal, arbitraire et déguisé, M. Oba et ses parrains ont placé les travailleurs et leurs familles dans une situation sociale sinistrée", déplore encore le tract.

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