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Contre-performances du Congo : le FMI ajourne les négociations prévues

BRAZZAVILLE, 27 oct (AFP) - 18h34 - Le FMI a renoncé à entamer des négociations avec le gouvernement congolais pour un programme de 3 ans en raison des contre-performances enregistrées au cours des neuf premiers mois de 2003, a-t-il annoncé lundi à Brazzaville.
Ces contre-performances concernent la mise en oeuvre des réformes économiques, financières et structurelles.

Des experts du FMI à Brazzaville depuis la mi-octobre, devaient amorcer des négociations pour la conclusion, avant fin 2003, d’une facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC) qui aurait permis au Congo de bénéficier d’une réduction de sa dette extérieure.

Mais lundi, le chef du service Afrique du FMI, également chef de la mission, Dan Ghuran a indiqué que les "résultats de la mise en oeuvre du programme de référence étaient en-dessous des objectifs".

"Ces résultats ne sont pas à la hauteur des objectifs visés par le gouvernement. Nous n’avons pas abouti au deuxième mandat de notre mission : les négociations pour la FRPC" a expliqué M. Ghuran qui s’est néanmoins réjoui de la centralisation des recettes au Trésor public.

Le haut fonctionnaire s’est félicité de la suppression de la politique d’utilisation par anticipation des recettes pétrolières - les "gages" - versés par les compagnies exploitant le pétrole congolais - qui avait contribué à alourdir la dette du Congo.

M. Ghuran a toutefois reproché au gouvernement congolais d’avoir "dépensé le surplus de recettes pétrolières" de 57 milliards pour le paiement des arriérés de dette intérieure liés à des investissements publics, alors que ces dépenses ne sont pas prévues dans le budget de l’Etat pour 2003.

Le Congo a une dette extérieure et intérieure de plus de 5.000 milliards de Fcfa. Une partie de cette dette est sociale, constituée d’arriérés de salaires et de retraites des fonctionnaires.

En juin, le FMI avait demandé au gouvernement congolais d’établir un calendrier d’apurement progressif des arriérés de la dette sociale.

"Jusqu’en juin, les arriérés sociaux n’ont pas été payés", a dit M. Ghuran qui a déploré une nouvelle fois l’absence de transparence dans les activités de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).

"Il y a eu, au niveau de la SNPC, la retenue de recettes pétrolières dues à l’Etat ; la non-transmission à temps d’une partie des recettes au Trésor public ; et l’utilisation de recettes non conforme au budget de l’Etat", a dit M. Ghuran.

L’expert du FMI a également indiqué que les recettes non pétrolières, générées par la douane et les impôts, s’étaient "situées en-deçà des objectifs".

Créée en 1998 par le gouvernement, la SNPC commercialise pour le compte de l’Etat 20% de la production pétrolière congolaise. 80% sont commercialisés par les compagnies occidentales présentes au Congo.

Selon une convention liant l’Etat et la SNPC signée en 2001, la société doit reverser au trésor public la totalité des produits dans les huit jours qui suivent la vente du pétrole.

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