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Daniel Nkouta 1 ; Emmanuel Yoka 0

Présenté comme un redoutable juriste, Emmanuel Yoka a été tourné en bourrique par Daniel Nkouta, également juriste, dans un Droit de réponse. Balzac dit qu’il y a deux instruments pour commencer un duel et le terminer : le soufflet et le pistolet. C’est une gifle que Nkouta vient d’assener à Yoka. Au siècle dernier ça finissait dans un pré. Mais de nos jours, le champ de l’affrontement est théorique. Les revolvers sont remplacés par les arguments. Alors camarade Yoka, pas de coups fourrés dans l’affrontement qui vous attend.

"Vous avez réussi à tribaliser la structure judiciaire du pays. Je suis prêt à en débattre avec vous à la télévision, et à cette occasion, nous débattrons du tribalisme, acte contre acte, depuis Youlou jusqu’à Sassou II. Sous d’autres cieux, un ministre çà débat avec les citoyens." écrit Daniel Nkouta dans un droit de réponse à une prétendue Lettre Citoyenne d’Emmanuel Yoka, lettre qualifiée de bêtisier. Quel magistral soufflet ! (Le droit de réponse a été repris par Mediapart, un site très sérieux).

Ce que Nkouta a lancé à Yoka, c’est ce que les sociologues appellent "défi" (les sapeurs aussi). Ca exige une "riposte". Notamment quand on a des couilles.

Or, depuis que Daniel Nkouta a lancé ce défi, il y a un pesant et gênant silence radio chez Me Emmanuel Yoka surnommé par ses pairs "éminence grise". Ne les a-t-il pas "bien suspendues" ? (comme dirait Graille). Peut-être n’a-t-il pas fini d’accuser le coup !

Au cas où Yoka n’a pas lu le Droit de Réponse, en voici le lien : http://congo-liberty.com/?p=4284%3Fshared%3Demail&msg=fail

"J’attends avec impatience ce moment" insiste Daniel Nkouta qui sait qu’il ne fera qu’une bouchée du désormais "honorable" Emmanuel Yoka. Parfois, quand on ne riposte pas, c’est qu’on prépare un mauvais coup. Attention camarade député, on vous a à l’oeil.

Il faut dire que Yoyo ne l’a pas volé. Après avoir provoqué l’incident en se présentant à Vindza, il a considéré ceux qui l’ont critiqué d’être "encore mus par des ressorts partisans et sectaires, grégaires et égoïstes".

Chauffé à blanc, Daniel Nkouta, après avoir assumé les " gracieusetés " de Yoka, a résolu de lui prouver au cours d’un débat régulier que le tribalo, en fait, c’était lui, Yokus.

" A défaut de cet affrontement citoyen, je défie Sassou-Nguesso d’organiser un forum national pour débattre de la question tribale. Nous y trouverons peut-être la solution idoine à ce mal que tout le monde semble déplorer, mais que ceux qui tiennent les rênes du pouvoir s’emploient à revigorer à tout instant."

J’ai peur que L’Amiral Daniel Nkouta ne reste sur sa faim car ce n’est pas le patron de Yoka (Sassou) qui enverra son "Garde des Sots" à l’abattoir. De toute manière, pour le koongo Nkouta, la lettre citoyenne de Yoka est aussi un "sottisier" (sic).

Le sens de l’honneur

Dans la stratégie du défi et de la riposte, P. Bourdieu met en avant l’honneur de celui qui est défié. Même s’il n’est pas fort, quiconque est provoqué en duel est tenu de riposter, quitte à mourir. Mourir avec ses honneurs est mieux que que vivre dans la honte. En tout cas dans la société algérienne qu’étudie Pierre Bourdieu, le défi est un affront qui se lave dans un duel. Au cas contraire on est amabul, fou, lâche.

Qu’Emmanuel Yoka, nouveau député de Vindza relève le défi ; qu’il prouve à la face des Congolais qu’il n’est pas amabul ou maboul.

Les Mbochi comme les Arabes ont, dit-on, le sang chaud et le sens de l’honneur. On attend qu’Aimé Emmanuel Yoka lave l’affront d’avoir vu la fièvre ébola assimilée à son groupe ethnique. Il a bien sorti ses canines contre deux confrères, Mes Malonga et Ombessa. Qu’il sorte ses crocs maintenant qu’il est défié par un juriste à la retraite, autrement dit qui n’a rien à perdre.

Le débat

Si Yoka ne relève pas le défi, alors tout ce qu’a développé Nkouta dans son droit de réponse est fondé. Fort heureusement, nous savons que dans un sursaut d’orgueil, Yoka ne se laissera pas pour battu. Pas vrai ? Il a débattu entre les deux tours des législatives sans qu’on ne l’y invite, qui plus est, face à un petit journaliste de Thalassa qui tremblait comme une feuille morte. Qu’il remette ça, maintenant qu’il a un adversaire de taille.

Alors, affaire à suivre.

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