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De jeunes Africains plaident pour l’accès universel à l’internet

06/05 16:02

Des jeunes de 35 pays africains ont plaidé jeudi pour réduire la fracture numérique entre l’Occident et les pays en voie de développement, à l’occasion de la 6ème exposition "Afrique Télécoms 2004".

Les étudiants, invités au Caire sous l’égide de l’Union internationale des télécommunications (UIT), ont défendu l’accès des pays pauvres aux technologies de l’information, clé, selon eux, du développement humain.

Soixante-dix étudiants africains, deux par pays, âgés entre 17 et 23 ans, ont été sélectionnés à l’issue de concours nationaux, pour participer à cette manifestation. C’est la deuxième fois que des jeunes sont invités à "Afrique Télécom" depuis sa création.

"Dans les pays africains, il y a une incapacité à utiliser les nouvelles technologies, ce qui creuse le fossé entre l’occident et l’Afrique", affirme Houda Benslimane, étudiante dans une école d’ingénieurs à Rabat, qui s’interroge : "comment peut-on parler d’internet dans nos pays confrontés à l’analphabétisme ?".

L’accès à l’internet suppose, selon elle, la connaissance d’une langue non vernaculaire comme le français ou l’anglais, d’où la nécessité d’étendre l’apprentissage de ces langues à la majorité de la population.

Futur médecin, Annie Ngalula Mukambu, de Kinshasa, croit dur comme fer que l’utilisation gratuite de l’internet permettra de mieux soigner la population dans son pays.

"Dans mon pays, on a besoin de connaissances pour mieux guérir les maladies, mais on est limité dans notre savoir. L’accès aux technologies de l’information et des communications nous permettrait de nous informer plus rapidement sur les nouveaux traitements", déclare-t-elle.

Un collègue ghanéen clame pour sa part que le développement de l’internet servirait à "informer la population africaine sur le sida", qui ravage plusieurs pays d’Afrique subsaharienne.

Les moyens financiers manquent pour affronter les défis tels que l’alphabétisation, la santé et bien sûr l’accès aux technologies dans les zones rurales, déplorent ces jeunes en incriminant le détournement de l’aide internationale par les gouvernements.

"Les gouvernements reçoivent de l’argent pour développer les technologies de l’information, mais l’utilisent à d’autres fins. Si on ne fait rien, notre génération passera à côté de l’outil informatique", lance Eric Foutou Mahoungou, étudiant en sciences et techniques de la communication à Brazzaville devant une assemblée conquise.

"Nos pays reçoivent des fonds des organisations internationales, mais n’en font rien sur le terrain. Il n y a pas de coordination entre les organisations internationales (Unesco, OMS...) et nationales. Résultat, une profusion de petits projets sans réel développement", déplore Miloud Ameziane, responsable de la region arabe pour l’UIT, dans une déclaration à l’AFP.

Le problème n’est pas le manque de financement pour mettre en place les infrastructures nécessaires à la mise en place d’une "autoroute de l’information", mais l’utilisation des fonds disponibles, selon M. Ameziane, pour qui "l’internet favorise la démocratisation dans les pays en voie de développement, en forçant les gouvernements à agir avec plus de transparence".

Mais lorsqu’un intervenant tente de créer un lien entre l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis et le dollar qui libère, son message ne passe pas. Pour les jeunes, l’internet n’est pas un champ d’investissement et de profits, mais un outil de développement, dont ils se sentent écartés.

Ils souhaitent à leur retour dans leur pays poursuivre "l’aventure" commencée au Caire, "pour faire bouger nos gouvernements", selon une étudiante béninoise, Aldo Deo-Gratias.

Source : actu.voila.fr


Par : niaou
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