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Décès de Mme Kolélas à Paris ce 29 septembre 2005

Deuil

Jacqueline Kolélas, l’épouse de l’ancien maire de Brazzaville, vient de décéder ce jeudi 29 septembre à Paris. Elle avait été admise à l’hôpital St-Louis à Paris suite à un accident vasculaire cérébral (AVC). Malgré le peu de nouvelles qui filtrait autour de cette hospitalisation, il était manifestement apparu que la situation médicale de la patiente s’était stabilisée.

La nouvelle de ce décès tombe, de ce fait, de façon d’autant plus brutale que le type de pathologie qui a emporté l’épouse du maire semble généralement maîtrisé par la médecine.

L’issue fatale de la situation sanitaire de l’épouse de l’ex premier ministre ouvre plusieurs interrogations. Parmi celles-ci, son évacuation à Paris. Dans quelles circonstances la famille Kolélas avait-elle été transférée sur le sol français ? Longtemps interdit de séjour en France, le leader du Mcddi, Bernard Kolélas, y avait vu son entrée facilitée, voici moins d’une semaine.

Pourquoi cette volte-face de Mpila et pourquoi seulement maintenant, et pourquoi si inopinément ?

L’hypothèse la plus probable serait que, l’état de son épouse jugé très grave, la fatale perspective semblait inévitable. Aussi, soucieux de ne pas gérer le décès d’une telle personnalité sur son territoire, la présidence malienne a fait pression sur la France pour faciliter l’évacuation.

En d’autres termes si le président malien était au courant du tragique pronostic médical, on peut supposer que son homologue congolais l’était aussi.
Autrement dit le scénario selon lequel les deux présidents ont combiné leurs concours pour permettre cette évacuation est la plus plausible. Aussi la polémique sur la paternité de l’évacuation n’a quasiment plus lieu d’être.

Il reste que de nombreuses questions surgissent désormais. Par exemple celle du lieu des obsèques ? L’hypothèse qu’elles puissent se dérouler en France n’est même pas envisageable. Les enjeux politiques semblent trop énormes. Mais dans le même temps, étant donné la condamnation par contumace qui, jusqu’à preuve du contraire, continue de peser sur Bernard Kolélas, l’idée d’organiser les funérailles dans le pays natal de la défunte semble problématique.
"Puisque c’est la présidence du Congo qui a organisé l’évacuation sanitaire de la patiente à Paris, qu’elle poursuive donc sa logique en organisant le transfert de la dépouille au Congo" fait observer un militant Mcddi.

Bref, la donne du séjour de Kolélas à Paris vient de changer avec le décès de son épouse. A noter aussi que la nouvelle de la disparition de Mme le maire a été annoncée à Brazzaville à la télévision, au journal de 20heures où la presse locale a pris soin de repréciser que le président Sassou avait contribué à son transfert médical de Bamako à Paris. Toutefois Télé Congo a gardé silence sur la suite des évènements.

Très attaché aux valeurs ancestrales, Bernard KoléLas admettrait difficilement que la dépouille de sa chère épouse ne soit pas inhumée selon les rites traditionnels, c’est-à-dire dans son pays natal.

Faudra-t-il alors envisager un retour de Kolélas à Brazzaville avec les implications politiques que ce retour suppose ? Tout semble y porter.
Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que, selon nos sources, de retour de Chine, Sassou serait actuellenment de passage à Paris au moment où son adversaire est frappé par le deuil. Faudra-t-il supposer que des tractations nocturnes entre les deux camps ne manqueront pas d’avoir cours ?

Rappelons que Sassou donna quitus à l’épouse d’un autre poids lourd de l’opposition, Marie-Noelle Yombi, pour aller participer aux obsèques de sa mère au Congo.
Sassou fera-t-il également preuve de clémence à l’égard du principal opposant, Bernard Kolélas, au moment où, justement, on parle de plus en plus de réconciliation nationale ?

Les jours à venir seront, à coup sûr, riches en évènements sur la politique intérieure congolaise.

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