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Démarrage effectif de la démobilisation des miliciens rebelles (officiel)

BRAZZAVILLE, 5 fév (AFP) - 16h35

Les autorités congolaises ont annoncé jeudi à Brazzaville le démarrage effectif de l’opération de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) des miliciens rebelles Ninjas et Nsiloulous du pasteur Frédéric Bitsangou alias Ntumi, lancée symboliquement en janvier dans le département du Pool (sud).

A l’issue d’une réunion du comité ad-hoc, mis en place après les engagements pour la paix dans le Pool signés par des représentants du gouvernement et du pasteur Ntumi le 17 mars 2003, les délégués gouvernementaux et ceux du chef rebelle sont tombés d’accord pour que l’opération "démarre maintenant", a indiqué aux journalistes le commissaire général (ministre) de la convention pour la paix et la reconstruction du Congo, Marius Mouambenga.

"On ne peut pas faire la paix avec les armes", a affirmé de son côté, Florent Nkounkou Godelive, conseiller politique du pasteur Ntumi.

La réunion, qui s’est déroulée à huis clos, a été présidée par le ministre d’Etat chargé de la coordination de l’action gouvernementale, Isidore Mvouba, qui préside le comité ad-hoc.

L’opération DDR avait été lancée symboliquement le 23 janvier à Loukouo, fief du pasteur Ntumi dans le Pool, à 200 km à l’ouest de Brazzaville.

Le chef rebelle avait conditionné le lancement effectif de l’opération à un accord général sur le nombre de ses partisans recrutés dans la force publique (armée, police et gendarmerie), à la définition de son statut particulier et à la mise en place dans un "délai raisonnable" d’un gouvernement de large union nationale auquel son mouvement politique, le Conseil national de transition, participerait.

M. Mouambenga a précisé que deux commissions avaient été mises en place lors de la réunion de jeudi entre les représentants du gouvernement et du pasteur Ntumi.

La première commission, dite "spécialisée", est chargée de "procéder au ramassage des armes, à la démobilisation et à la réinsertion" et la seconde "spécifique" va discuter du statut de M. Ntumi, a-t-il dit.

"La commission spécifique va faire le tour d’horizon de toutes les exigences du pasteur Ntumi", a souligné M. Nkounkou.

Les deux commissions composées des représentants du gouvernement et du pasteur Ntumi doivent adopter des textes sur leur organisation et leur fonctionnement.

M. Mouambenga et Nkounkou n’ont fourni aucune précision sur la manière dont l’opération de DDR serait menée dans le Pool.

Selon un participant à la réunion qui a requis l’anonymat, le pasteur Ntumi a soumis aux autorités congolaises deux listes de ses partisans qui devront être recrutés dans la force publique.

Une première liste de 800 personnes a été adressée au président Denis Sassou Nguesso et une deuxième de 200 noms a été remise à M. Mouambenga.

"Tous ne vont pas être recrutés dans la force publique. Il faudra nécessairement que des critères traditionnels soient respectés : l’âge des appelés, leur état physique, leur état de santé. Tout cela fera qu’on ne pourra pas retenir tous les 1.000 qui ont été proposés par le pasteur Ntumi", a dit le participant.

En janvier, le pasteur Ntumi avait indiqué avoir rejeté le quota de 250 miliciens à recruter dans la force publique que le gouvernement lui avait proposé estimant : "C’est une goutte d’eau dans la mer parce que nous avons près de 50.000 jeunes".

La réinsertion sociale des Ninjas et Nsiloulous sera menée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour le compte du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avec un financement de l’Union européenne.

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