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Denis Sassou Nguesso : catastrophes naturelles, cuisses des poulets, dictature... Prenons ça au sérieux !

Depuis quelques semaines, des catastrophes naturelles (inondations, éboulements des terrains, effondrements des édifices…) ont lieu au Congo Brazzaville. Elles sont causées par les pluies diluviennes qui s’abattent dans tout le pays.

Cependant, à côté de ces catastrophes naturelles qui font des dégâts matériels et humains, Denis Sassou Nguesso y ajoute le délire. Comme si les malheurs causés par les catastrophes naturelles ne suffisaient pas pour mettre les Congolais dans l’incertitude. Car, parler des cuisses des poulets devant le parlement réuni en congrès et les missions diplomatiques, nier que le Congo est une dictature, poussent à s’interroger sur la santé mentale du Président autoproclamé du Congo. Voilà ce qui met les Congolais dans le doute puisque le gars devient un danger pour les Congolais. D’ailleurs, au médecin généraliste qui examinera les candidats à la prochaine élection présidentielle, on devra ajouter un psychiatre pour voir les antécédents névrotiques de Denis Sassou Nguesso.

Dieu et les dictateurs

Déjà, la Bible nous fait découvrir qu’avant de punir les rois d’Israël, même les pharaons d’Egypte qui ne faisaient pas sa volonté, Dieu leur avait ôté l’intelligence et durci leurs cœurs. Leurs pays avaient connu des catastrophes naturelles.

Amadou Hampaté Bâ, écrivain et ethnologue malien, lui, parle, dans son très célèbre roman, L’étrange destin de Wanglin, des trois étapes du pouvoir. Elles sont symbolisées par le « sang d’agneau » qui correspond à la période où le Président est tendre et doux ; le « sang du lion  », celle où il terrorise son peuple pour faire asseoir son pouvoir, et le « sang de cochon » celle où il fait des cochonneries.

De l’homme du 5 février 1979, ovationné par les Congolais à Sassou Nguesso de 2019 et de 2020 qui parle des cuisses de poulets dans un discours officiel devant le parlement réuni en congrès, disserte sur la dictature, en passant par les guerres récurrentes et le génocide du Pool, l’Opération Mouébara qui vise à dépeupler la partie australe du Congo pour des fins électorales, nous ne nous trompons pas en disant que le khalife d’Oyo, comme l’appelle mon frère Benjamin Bilombot Bitadys, a franchi les étapes du pouvoir telles qu’elles sont classifiées par Amadou Hampaté Bâ.

Cependant, le comportement politique de Denis Sassou Nguesso, comparé à celui des Rois d’Israël et du Pharaon d’Egypte du temps de Moïse, est celui d’un individu qui est entré dans la phase qui précède le châtiment de Dieu.

A l’histoire d’Israël et celle d’Egypte où Dieu avait ôté l’intelligence, durci les cœurs des rois et provoqué des catastrophes naturelles, il faudra donc ajouter celle du Congo-Brazzaville où les délires d’un Mwene (chef traditionnel et maitre spirituel mbochi) rassurent sur sa descente aux enfers et annoncent la fin imminente d’une dictature.

Les cuisses de poulets : une moquerie faite aux Congolais ?

C’est dans son adresse à la Nation que Sassou Nguesso parle des cuisses de poulets que consomment les Congolais et qu’il qualifie de malsaines et d’impropres à la consommation.

Or c’est depuis des années que cette viande est importée et vendue dans tout le pays. Les Congolais en raffolent, malgré eux, parce qu’elle coute moins cher par rapport au poisson et à d’autres viandes. Mais, il faut aussi dire qu’ils ne trouvent que cela sur le marché. Que de la viande avariée importée !

Néanmoins, Denis Sassou Nguesso ne devait pas se moquer de son peuple qui mange mal. Il aurait trouvé là l’occasion de rendre le tablier. Parce que pendant toutes les années qu’il a passées au pouvoir, il a laissé son peuple s’empoisonner. Pendant quarante ans, il a été incapable d’améliorer le panier de la ménagère, faire que les Congolais mangent une nourriture saine et variée.

Aussi, devait-il s’en prendre à ses ministres de la santé, du commerce et de l’intérieur qui ne lui avaient pas ou jamais parlé ou prévenu sur l’entrée, dans le pays, de cette viande de mauvaise qualité. Et, s’il était encore ambitieux, il aurait aussi trouvé là l’occasion de faire un « plan Marshal » pour développer l’agriculture, l’élevage et la pisciculture, en favorisant la création des sociétés agricoles pour non seulement permettre aux Congolais de consommer ce qu’ils produisent eux-mêmes, mais aussi créer des emplois et des richesses.

Une guerre est gagnée

Depuis un certain temps, un document audiovisuel circule sur les réseaux sociaux, et suscite un grand débat. On y voit Denis Sassou Nguesso qui disserte sur les concepts de la dictature et de la république. Et, de refuser catégoriquement que le Congo qu’il dirige, depuis bientôt quatre décennies, n’est pas une dictature. Alors qu’il est revenu au pouvoir après un coup d’état sanglant. Et, l’homme n’a jamais respecté ses propres Constitutions qui sont pourtant taillées sur ses mesures.

Dans cette vidéo, Denis Sassou Nguesso réagit contre ce qui est publié dans les réseaux sociaux.

Or, réagir sur ce qui se dit ou qui est écrit dans les réseaux sociaux suffit pour comprendre que le système de communication du pouvoir de Brazzaville ou de la présidence est noyé et ne tient plus devant la concurrence loyale que lui font les réseaux sociaux. Mais, les Congolais ne s’expriment pas seulement dans les réseaux sociaux. Les portes des chaines internationales de télévision ou de radio ou encore des pages des grands journaux leur sont aussi ouvertes. Alors que hier, Sassou Nguesso était seul à occuper ces espaces pour faire connaitre sa version des faits. Voilà ce qui le rend fou !

Sur le plan de la communication, nous pouvons donc dire que la guerre est gagnée. La dictature du Congo est connue partout dans le monde et sera vaincue. C’est une première et grande victoire pour les Congolais. Parce que c’est cette victoire qui précède toutes les autres. Occuper les medias, c’est une guerre gagnée !

La dissertation sur la dictature

Nous avouons ne pas avoir visionné tout le document pour savoir à quelle occasion le dictateur a passé cette épreuve de dissertation. Néanmoins, dans les classes littéraires, le sujet aurait donné lieu à trois types de dissertation : la dissertation classique (ce que nous avons appelé rédaction dans les classes du primaire). On définit la dictature et on raconte comment elle vit. La dissertation à discussion. On présente le sujet et on fait la thèse (on affirme) et l’antithèse (on infirme). Enfin, il y a la dissertation à démonstration dans laquelle on demande de démontrer la véracité ou la fausseté d’un fait ou d’un événement.

Or, Denis Sassou Nguesso n’a même pas compris le sujet sur lequel il a disserté. Pire, il n’a pas trouvé la nature de la dissertation. Pourtant, nous sommes là dans la troisième dissertation : la dissertation démonstrative. Même si le bossu ne voit pas sa bosse, pour en faire une dissertation à discussion. Il s’est servi d’un autre concept : la République pour éloigner les Congolais du sujet. Sassou Nguesso était carrément hors sujet. Lui qui allait être un enseignant du primaire.

Néanmoins, si nous étions le correcteur de sa copie, la note à lui donner serait 0/20. Non pas parce qu’il ment comme il respire et ne veut pas reconnaitre son très mauvais comportement politique, même si le bossu ne voit pas sa bosse. Mais aussi parce que le concept de la république qu’il a utilisé dans l’antithèse pour contredire la dictature ne peut affirmer ou infirmer une dictature. Un Etat peut être à la fois une république et une dictature.

Définition des concepts

Analysons une définition du mot dictature qui cadre bien avec la réalité de la politique telle qu’elle est faite au Congo. Elle est simple et définit ce mot par « un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes disposant d’un pouvoir absolu, s’y maintient de manière autoritaire et l’exerce de façon arbitraire. »
Et, la république comme « une forme de gouvernement où le chef de l’Etat (Président) n’est pas seul à détenir le pouvoir qui n’est pas héréditaire  ».

La définition de la dictature fait ressortir le comportement politique de la personne ou du groupe de personnes qui dispose d’un pouvoir absolu. Aussi, découvrons-nous que le Président n’est toujours pas seul à faire une dictature. Il peut la faire avec un groupe de personnes qui est complice.

Dans le cas du Congo, nous avons le Parti congolais du travail et les partis alliés ; mais aussi la caste politique créée par Denis Sassou Nguesso et qui est formée par les fils ou les familles des présidents fondateurs de certains grands partis politiques.
Et, Sassou Nguesso, lui-même, n’echappe pas à cette réalité. Son obsession de voir son fils Christel Denis Sassou Nguesso de prendre les commandes du Parti congolais du travail (Pct) et de le succéder à la présidence de la république confirme bien l’existence de cette caste. Même, le concept de république auquel il se réfère pour se défendre, il ne le comprend pas bien. Dans une république, le pouvoir n’est pas héréditaire. C’est l’un des grands principes d’une République. Pour ne pas dire le premier.

Nous signalons, par ailleurs, que la gestion de ces grands partis politiques qui passe du père au fils, n’est pas démocratique, non plus.
Mais, nous pouvons aussi y ajouter la nommination du leader de l’opposition par le gouvernement qui est une grande complicité à cette dictature.

Groupe de personnes qui soutiennent la dictature

Le groupe des personnes qui soutiennent la dictature au Congo et qui sont sous la loupe, est composé de : Denis Sassou Nguesso, famille et clan, Parti congolais du travail et partis alliés, membres de la caste politique, leader de l’opposition nommé par le gouvernement, la force publique et les institutions de la république.

Quant au débat suscité par les questions soulevées par Denis Sassou Nguesso, les Congolais de la diaspora, comme ceux qui sont au pays ont suffisamment et savamment démontré que le Congo est bel et bien une dictature au point où nous n’avons rien à y ajouter.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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